Pour faire parler d’elles, promouvoir un produit, les franchises et les marques s’appuient de plus en plus sur des influenceurs dont les comptes sociaux totalisent quelques centaines ou plusieurs milliers d’abonnés.
Pour entrer dans le jeu de l’influence et taper dans l’œil des jeunes et des moins jeunes, la marque Cochonou, partenaire historique de la caravane du Tour de France, a réalisé en 2024 une opération commerciale avec le chef médiatique Norbert Tarayre. Ce dernier a publié du contenu pendant et après l’évènement, interagit avec la communauté sur les réseaux sociaux, ce qui a valu à la marque de charcuterie un beau coup de pub.
Mais parfois, quelques centaines d’influenceurs suffisent pour valoriser sa marque et ses produits. La franchise Pomme de Pain a réuni en 2023 une poignée de leaders d’opinion afin de leur faire découvrir la carte automne/hiver. Quel est le plus de ces influenceurs, qu’on appelle volontiers, des créateurs de contenu ?
Leur univers et leur pouvoir de prescription. « lls ne possèdent pas seulement un univers. Ce qui est important, c’est le contenu créé auprès de sa communauté pour faire passer des messages et partager son ressenti », commente Jane Fiori, co-fondatrice de l’agence de communication White Mirror, spécialisée dans le social media, les ads et les relations médias. Les partenariats avec les marques sont très hétérogènes, allant du simple post d’une photographie sur Instagram avec un commentaire et le hashtag # de la marque, à TikTok pour relayer une promotion, en passant par les vidéos plus poussées avec démonstration de produits à l’appui sur YouTube. « Il y a des influenceurs pour tous les publics. Ils séduisent les jeunes, les femmes, mais aussi les fans d’automobile, de beauté, de sport, de nourriture, de tech, de mode, les seniors. Ces derniers vont encore sur Facebook, mais il peut y avoir des personnes de plus 40 ans sur TikTok », ajoute Jane Fiori.
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Un budget qui varie entre 200 et 2 200 euros
Les nano-influenceurs ont entre 1 000 et 5 000 abonnés. Bien que leur audience soit réduite, ils offrent une forte authenticité et un taux d’engagement élevé, ce qui les rend particulièrement efficaces pour des campagnes ciblées et communautaires. L’audience des micro-influenceurs, qui sont souvent spécialisés dans une niche précise et sont perçus comme experts dans leur domaine, varie généralement entre 10 000 et 50 000 abonnés.
De plus en plus d’enseignes, qui ne peuvent pas se permettre d’allouer des budgets conséquents, entre 2 000 euros et parfois 15 ou 20 000 euros pour faire venir de grands influenceurs, se tournent vers la micro-influence. Cette stratégie permet d’avoir plus d’impact et des résultats immédiats, parfois dans les quinze jours suivant la publication du post ou de la story », concède Jérémy Cerceau, président fondateur du cabinet Food Mood, directeur général associé du groupe Le Grand Feu. Pour s’offrir leurs services, une entreprise va devoir débourser entre 200 et 2 200 euros.
50 % des jeunes ont acheté un produit via les réseaux sociaux
L’influence prend de l’ampleur en raison notamment de l’avènement des médias sociaux. De plus en plus de Français admettent avoir acheté un produit après avoir lu un post ou un tweet d’un leader d’opinion. Selon la 20e Enquête annuelle de la Franchise Banque Populaire/ FFF publiée en 2024, 29 % des Français ont acheté un produit via les réseaux sociaux en 2023.
Cette part augmente à 50 % chez les 18-24 ans. «Les réseaux sociaux sont une nouvelle verticale de communication et de développement de nos business. La recherche d’une expérience, d’un avis va également passer par TikTok Ads », parie Jérémy Cerceau, qui cumule aussi la casquette de directeur général du Club de la Franchise.
La franchise de restauration Piou !Piou! à Lyon, un concept autour du poulet frit, a dès son ouverture parié sur les micro-influenceurs food. Un mois après le lancement de l’enseigne, en février dernier, une vingtaine d’influenceurs ont été réunis dans le restaurant. « Nous avons privatisé l’endroit afin de les accueillir comme des VIP. Un système d’invitation pour offrir à leur communauté des déjeuners leur a été proposé. Quinze jours après l’événement, le chiffre d’affaires a bondi entre 20 et 22 %, ce qui a permis de faire des relais presse », commente Jérémy Cerceau.
Un outil marketing complémentaire
Cette tendance doit être considérée comme un des canaux de communication, à utiliser en complément du social media ou des publicités pour doper sa notoriété et sa visibilité. « Ce n’est pas le premier budget dans lequel une entreprise investit, car il peut être difficile d’estimer rapidement les résultats d’une campagne. L’influence reste pourtant un des leviers phares sur lequel miser quand on lance une marque, un lieu », constate Jane Fiori.
Si cette stratégie peut clairement booster l’image d’un produit, elle peut aussi se retourner contre une marque. Un bad buzz peut faire perdre des clients et des parts de marché à des marques, entravant sa notoriété et sa réputation.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(Vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Les influenceurs, nouveaux porte-paroles des marques et des franchises.
Influenceurs au service des marques : Les franchises et marques de divers secteurs s’appuient de plus en plus sur les influenceurs pour promouvoir leurs produits. Ces partenariats permettent de toucher de larges audiences, allant des jeunes aux plus âgés, via des plateformes comme Instagram, TikTok et YouTube.
Le rôle clé des créateurs de contenu : Les influenceurs ne se contentent pas de promouvoir des produits ; ils créent un univers autour de leurs messages, ce qui les rend particulièrement puissants pour influencer leurs communautés. Leur capacité à générer de l’engagement et à véhiculer des messages authentiques est cruciale.
Budget et efficacité des micro et nano-influenceurs : Les micro et nano-influenceurs, dont les abonnés varient entre 1 000 et 50 000, représentent des alternatives économiques pour les marques. Leur coût est bien plus abordable (200 à 2 200 euros) par rapport aux influenceurs majeurs, tout en offrant un fort taux d’engagement et des résultats rapides.
Impact de l’influence sur les jeunes consommateurs : Les réseaux sociaux influencent de plus en plus les décisions d’achat. En 2023, 29% des Français ont acheté un produit après avoir vu un post d’influenceur. Cette proportion grimpe à 50% chez les jeunes de 18 à 24 ans, faisant des réseaux sociaux un levier puissant pour stimuler les ventes.
L’influence comme outil marketing complémentaire : L’influence est un levier efficace pour doper la notoriété des marques, mais elle doit être utilisée en complément d’autres canaux comme les publicités traditionnelles. Toutefois, une mauvaise gestion d’une campagne d’influence peut entraîner des risques de bad buzz, nuisant à la réputation de la marque.
Crédit photo : Videodeck .co via Unsplash