« Le franchiseur n’est pas Superman »

Photo de couverture : Interview Robin Rochette Keepcool

Depuis sa création en 2002, Keepcool est un vrai succès entrepreneurial. Sa mission : mettre le sport et le bien-être au cœur de la vie des Français. Aujourd’hui, Keepcool compte 158 clubs franchisés et environ 200 franchisés : certains sont associés, en couple, d’autres possèdent plusieurs salles sur des zones importantes. Ambitieuse, l’enseigne Keepcool souhaite développer son réseau avec des entrepreneurs qui ont le goût du challenge et le sens du service.


Robin Rochette, animateur des franchises Keepcool, en est convaincu : devenir franchisé nécessite bien plus qu’un investissement financier. Pour réussir, il faut une réelle abnégation au travail et ne pas avoir peur de s’investir à 100%. Au travers de son expérience d’animateur réseau, il nous raconte les difficultés que peuvent rencontrer les franchisés et comment Keepcool les aide à les surmonter. Interview.

Le franchisé est un entrepreneur avant tout. Quelles sont les qualités nécessaires pour faire un bon chef d’entreprise ?

Robin Rochette : Je dirais que la principale qualité que nous attendons d’un franchisé Keepcool c’est l’abnégation au travail. Il doit avoir conscience que le franchiseur ne travaillera pas à sa place. Il lui donne seulement les armes et les connaissances nécessaires à sa réussite. Et ce dès le départ, lors de l’implantation de la nouvelle salle : nous faisons le maximum pour sélectionner les zones sur lesquelles le nouveau franchisé a le plus de chances de réussir.

Il faut aussi qu’il ait le bon état d’esprit et qu’il ne se laisse pas abattre dès la première déconvenue. Le chemin de l’entrepreneur est semé d’embûches : c’est un miracle de réussir du premier coup. Je dirais même que si un entrepreneur pense que tout va bien, c’est que c’est le moment pour lui de se remettre en question et de voir plus loin. Il faut sans cesse se renouveler, réinvestir pour rester au goût du jour et gagner sa vie correctement. Pour cela, il ne faut pas avoir peur de rénover ses clubs. Nous le voyons bien, les clubs qui viennent d’ouvrir sont les plus beaux, les plus “sexy” et ce sont ceux qui fonctionnent le mieux.

Le franchisé doit aussi être capable de manager ses équipes, être disponible pour elles et savoir se remettre en question. S’il rencontre des difficultés, il peut se tourner vers nous.

Comment aidez-vous vos franchisés à surmonter leurs difficultés au quotidien ?

R.R : La force de notre réseau c’est qu’il s’appuie sur l’expérience d’entrepreneurs qui travaillent depuis une dizaine d’années dans l’opérationnel. Ils ont peut-être déjà vécu des situations similaires et ont trouvé des solutions qu’ils peuvent partager. La réussite n’est pas un long fleuve tranquille, il faut aussi accepter que, parfois, ça ne fonctionne pas et se remettre en question, se renouveler et accepter d’être aidé.

Généralement, quand un franchisé n’y arrive pas, il ne lui manque en fait pas grand-chose. Mais comme il a la tête dans le guidon, il ne s’en rend pas compte et pense bien faire. On avait par exemple des franchisés qui étaient un peu en difficulté, on les a beaucoup aidés et accompagné avec nos équipes, on a mis en place des actions et on les a incités à tester de nouvelles choses. Et aujourd’hui ils s’en sortent bien ! Ça, ce sont des victoires pour le franchiseur !

Certaines idées reçues veulent que la franchise représente le risque zéro de l’entrepreneuriat. Selon vous, est-ce le cas ?

R.R : C’est surtout pour trouver de la clientèle que c’est plus facile en franchise. Parce que le franchisé bénéficie de l’image d’une marque de renommée nationale qui attire forcément plus de monde. C’est en cela que la franchise est identifiée comme un modèle “zéro risque” de l’entrepreneuriat. Mais, quelle que soit la franchise, le risque zéro n’existe pas et il n’y a pas de bénéfice sans travail. Donc si le franchisé pense qu’il a juste à mettre l’argent pour pouvoir ouvrir que tout va se faire tout seul, c’est une erreur. 

L’entrepreneuriat, c’est un risque, quoi qu’il arrive, que ce soit en franchise ou non. Simplement,  en intégrant un réseau, le franchisé s’assure un accompagnement. On lui donne les clés de la réussite, mais c’est bien à lui de les mettre en action. Le franchiseur n’est pas Superman ni Zoro, il ne va pas venir à sa rescousse et changer la donne si c’est vraiment le franchisé qui ne s’investit pas. La seule chose que le franchiseur peut faire, c’est de mettre son franchisé sur des rails et le pousser, l’aider et le motiver.

L’appui du franchiseur est donc un réel atout pour les franchisés…

R.R : Évidemment, un franchisé est plus confiant par rapport à un entrepreneur isolé, parce qu’il bénéficie d’un savoir-faire, des acquis de la marque et d’un accompagnement. Mais attention, cela reste un accompagnement : on ne fait pas les choses à la place des franchisés. Il faut bien qu’ils comprennent que ce sont eux les gérants. Ce sont eux qui vont prendre les décisions. Ils ne pourront pas toujours demander au franchiseur d’arbitrer. Les risques sont connus dès le départ, notamment au travers du DIP. Rien n’est caché.

Un franchisé a des droits et des devoirs envers le franchiseur, mais il ne faut pas oublier qu’il a quand même la possibilité de faire plus ou moins ce qu’il veut sur son exploitation. Il gère comme il veut. La seule chose qu’il ne peut pas faire, c’est vendre plus cher que le prix fixé par Keepcool. En revanche, il peut vendre moins cher, il en a la possibilité. On le déconseille, parce qu’aujourd’hui on est bien placé en termes de tarifs, mais on ne peut pas le lui interdire.

En tant que franchiseur vous soutenez la réussite de vos franchisés. Que retirez-vous de ces succès ?

R.R : La franchise n’est pas une association, on ne fait pas cela à des fins bénévoles. Nous sommes rémunérés au chiffre d’affaires du franchisé, c’est à dire que mieux le franchisé fonctionne, meilleure est la redevance et plus le groupe peut se renouveler, innover et communiquer.

Les dirigeants de Keepcool ne sont pas des philanthropes, mais bien des entrepreneurs. Ce ne sont pas non plus des investisseurs qui sont venus mettre de l’argent et qui attendent un retour sur investissement. Ils s’inscrivent dans la durée.

Keepcool aide ses franchisés dès leur lancement et tout au long de leur aventure entrepreneuriale. Les accompagnez-vous aussi au moment de quitter la franchise ?

R.R : Dans le réseau, certains franchisés sont proches de la retraite. Notre rôle est donc aussi de leur trouver une porte de sortie. Parfois, ils se font racheter par leurs salariés, donc il y a une continuité. Mais il y a aussi des ventes qui se font en externe, avec de nouveaux franchisés qui vont racheter la franchise de celui qui part.

Notre job c’est donc de rencontrer les potentiels repreneurs, les écouter, leur parler du projet. Nous sommes parfois un peu plus francs que le franchisé qui veut vendre. Il sera honnête, bien sûr, mais il peut parfois embellir un peu les situations et les réalités. Nous, notre but c’est d’aider le franchisé qui vend, comme celui qui va acheter. On veut vraiment faire en sorte que tout le monde trouve son bonheur.

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