Référencer sa franchise

Ouvrir une dark kitchen : idées de concept, démarches et budget

ouvrir une dark kitchen

La dark kitchen est un nouveau type d’établissement dédié uniquement à la préparation de repas pour la livraison, sans salle pour les clients. En France, ce modèle connaît une croissance positive, avec un marché estimé à 3,3 milliards d’euros en 2024 et une augmentation de 50 % par an. Parmi les exemples les plus connus, nous pouvons citer la dark kitchen Dévor, qui compte aujourd’hui une dizaine de marques en activité.

Une dark kitchen, ou “cuisine fantôme”, est un établissement de restauration qui ne dispose pas de salle d’accueil ou de restaurant traditionnel. C’est une cuisine professionnelle qui travaille uniquement pour la livraison, via les applications de livraison de nourriture.

Retrouvez les caractéristiques principales d’une dark kitchen :

  • Aucun accueil physique des clients, 0 salle à gérer : Une dark kitchen n’ouvre jamais ses portes aux clients, elle fonctionne 100% en livraison. Les clients passent commande via les app comme Uber Eats, Deliveroo… ou les sites internet directement. Pas de service en salle, pas de déco à penser, juste une cuisine pour préparer et envoyer les plats.
  • Des charges fixes plus légères : sans salle à aménager, le coût lié à la location et à l’entretien d’un espace de restauration est largement réduit. Cela permet de diminuer les charges mensuelles et de concentrer les investissements sur l’équipement professionnel et la cuisine.
  • Concepts multi-marques et flexibilité : Dans une dark kitchen, tu peux lancer plusieurs concepts en même temps : burger, poké, tacos… et tout cela sous trois noms différents. Cette flexibilité est super utile pour tester ce qui marche et ajuster son offre selon les saisons ou les tendances.

Ouvrir une dark kitchen en France demande de suivre plusieurs étapes et de respecter des conditions administratives précises.

1) Réaliser une étude de marché et définir son projet

Avant de se lancer en dark kitchen, il est nécessaire de poser les bases. Une bonne compréhension du marché n’est pas négligeable pour savoir quoi proposer et à qui :

  • Analyser le marché local et identifier la demande spécifique : Évaluez la concurrence, étudiez les habitudes de consommation et déterminez le type de cuisine qui séduit dans votre zone (fast-food, cuisine ethnique, saine…)
  • Choisir un concept cohérent : Trouvez votre offre et votre concept en accord avec les attentes de votre clientèle. En dark kitchen, l’image de marque et le marketing digital sont essentiels pour se faire connaître et se rendre visible. Un conseil : soyez impactant.

2) Quel statut juridique choisir pour une dark kitchen ?

Selon la taille et le projet de dark kitchen, il est possible d’opter pour plusieurs formes juridiques : micro-entreprise, SARL, SAS ou encore la franchise.

Statut juridique Avantages Inconvenients / Limites Idéal pour
SAS

  • Souplesse de gestion
  • Pas de charges sociales sur dividendes
  • Facilité pour lever des fonds
Charges sociales élevées sur la rémunération du dirigeant Développement rapide, recherche d’investisseurs
SARL

  • Cadre légal sécurisant
  • Charges sociales réduites pour le gérant TNS

  • Moins flexible que la SAS
  • Moins attractif pour les investisseurs
Projet entre associés stables, structure familiale
Micro-entreprise

  • Formalités simplifiées
  • Faibles charges
  • Idéal pour démarrer

  • Plafond de CA (environ 188 700€ pour la vente)
  • Pas de déduction des charges réelles
Tester le concept à petite échelle, début d’activité
Franchise

  • Concept clé en main
  • Accompagnement
  • Notoriété existante

  • Coût d’entrée + redevances
  • Moins de liberté dans la gestion
Entrepreneurs souhaitant limiter les risques avec un modèle éprouvé

3) Se conformer à la réglementation et garantir la sécurité alimentaire

Pour être en conformité avec la réglementation, vous devez suivre des formations en hygiène alimentaire, sécurité au travail et gestion d’établissement de restauration.

  • Autorisation d’exploitation : une dark kitchen doit respecter les normes d’hygiène et de sécurité alimentaire imposées par la réglementation française. Celles-ci peuvent être regroupées dans les 4 piliers de la sécurité alimentaire : disponibilité, accès, utilisation et stabilité.
  • Enregistrement de l’activité : inscrire son activité auprès de la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) et obtenez les agréments nécessaires.
  • Respect des normes HACCP : mettre en place des procédures garantissant la sécurité des aliments est impératif pour éviter tout risque sanitaire. Ces normes permettent d’évaluer et de classer les dangers liés à la sécurité alimentaire : dangers biologiques (virus, bactéries), dangers chimiques (additifs, pesticides), dangers physiques (bois, verre)…

Choisir le lieu parfait et concevoir un espace intelligent pour une dark kitchen permettent d’augmenter les chances de succès. Voici quelques règles et conseils à suivre avant d’ouvrir une dark kitchen :

1) S’implanter dans des quartiers résidentiels denses ou à proximité de zones d’activité professionnelle

Dans ces zones, la demande en livraison est déjà bien là. Pour vraiment viser juste, une étude de géomarketing vous aidera à identifier les secteurs les plus prometteurs : repérer les quartiers qui “matchent” le plus avec votre cible, comprendre les habitudes de consommation locales, identifier finalement où ça vaut le coup de s’installer.

Que ce soit dans des quartiers résidentiels bien denses ou pas loin des bureaux, l’idée est d’être là où les gens commandent vraiment.

2) Créer un local avec un accès simple et rapide pour les livreurs

Il est conseillé de disposer d’un espace de stationnement dédié ou d’une zone de chargement, pour fluidifier les allées et venues des livreurs. Pensez à mettre un peu de signalétique en dehors de votre établissement : un panneau, un sticker, n’importe quoi qui montre que vous êtes là. Une dark kitchen n’est pas toujours visible de l’extérieur… donc autant aider les livreurs à vous trouver facilement.

3) S’installer à proximité des grands axes routiers

La localisation d’une dark kitchen doit être bien pensée car stratégique pour sa réussite. Être proche des grands axes permet d’élargir sa zone de livraison potentielle et de garantir des délais de livraison plus courts pour les clients.

4) Investir dans un équipement professionnel performant

Ouvrir une dark kitchen ne signifie pas proposer une cuisine moins qualitative qu’un restaurant traditionnel : c’est simplement un modèle de restauration différent. Même si le nom peut susciter la méfiance ou que certains clichés circulent, cela n’empêche en rien d’y offrir une cuisine exigeante et de grande qualité. Pour cela, il est indispensable d’investir dans des équipements professionnels de qualités : fours industriels, réfrigérateurs, espaces de préparation, systèmes de ventilation…

Pour information, on estime que l’investissement matériel se situe entre 30 000 et 60 000€ pour un local commercial. Dans le cas d’une installation à domicile, il peut être réduit grâce à un aménagement progressif.

Avant de sauter le pas et d’ouvrir une dark kitchen, il faut se demander : quel budget est nécessaire et quels sont les bénéfices à court, moyen et long terme ? En effet, répondre à ces questions vous aidera à y voir plus clair, et des partenaires comme les banques vous demanderont ces informations si vous cherchez un financement.

Combien ça coûte de lancer une dark kitchen ?

L’investissement de départ va plus ou moins varier selon l’endroit choisi pour implanter sa “cuisine fantôme” :

  • Budget pour le local commercial : il faut généralement compter entre 50 000 et 80 000€ tout compris. Ce budget couvre les équipements professionnels (30 000 à 60 000€) et l’aménagement du labo de cuisine (environ 20 000 €).
  • Ouvrir une dark kitchen à domicile : Cette option permet de réduire la facture, avec un budget total compris entre 20 000 et 40 000€. Attention, veillez à bien respecter les normes professionnelles dans cette situation pour être en règle.

Dark kitchen : quels salaires et quelle rentabilité espérer en 2025 ?

Le modèle des dark kitchens s’impose comme l’une des tendances les plus rentables dans la restauration. En 2025, on compte plus de 1 500 dark kitchens en France, avec une croissance estimée à +50% par an.

Calcul et estimation de la rentabilité d’une dark kitchen

Imaginons un scénario plausible pour une dark kitchen déjà bien implantée, avec une clientèle fidèle :

  • Nombre de commandes quotidiennes : environ 100 commandes.
  • Panier moyen par commande : 20€ (c’est la moyenne en 2024 – 2025).
  • Chiffre d’affaires mensuel estimé : environ 60 000€.

Les dépenses mensuelles à anticiper

Pour évaluer le bénéfice réel, il faut tenir compte des charges majeures spécifiques au modèle dark kitchen :

  • Coûts des matières premières : entre 17 000 et 19 000€ par mois (environ 30% du CA).
  • Charges fixes (loyer, salaires, énergie) : entre 10 000 et 15 000€ par mois.
  • Commissions des plateformes de livraison : entre 15 000 et 18 000 € par mois.
  • Dépenses en marketing digital : entre 2 000 et 3 000 € par mois.

Résultat net : quelle rentabilité espérer ?

Une dark kitchen bien gérée peut générer un bénéfice mensuel entre 7 000 et 10 000 € nets, soit une marge nette comprise entre 12 et 17%. Ces chiffres sont très intéressants en terme de rentabilité dans le secteur de la restauration.

Les clés de la rédaction l’Express Franchise pour booster votre rentabilité en dark kitchen

Voici quelques conseils et éléments clés à prendre en compte pour maximiser les profits d’une dark kitchen :

  1. Optez pour un emplacement stratégique pour optimiser les délais de livraison.
  2. Soyez présent sur plusieurs plateformes pour diversifier les sources de revenus et toucher un plus large panel de personnes.
  3. Adoptez une gestion rigoureuse des stocks, afin de limiter le gaspillage et maximiser vos marges.
  4. Créez plusieurs concepts culinaires dans une même cuisine pour mutualiser les coûts.

Prenons l’exemple de Pepe Chicken. Lancée fin 2021, cette dark kitchen a pu atteindre 60 000€ de chiffre d’affaires mensuel avec une marge nette de 20%. Comment ? Grâce à des processus optimisés et une forte présence digitale. Avec une gestion efficace, une dark kitchen peut devenir rentable en 18 à 24 mois, un délai bien plus court que pour un restaurant traditionnel.

Certaines concepts de dark kitchens en franchise sortent vraiment du lot, souvent portées par des YouTubers comme Michou ou FastGoodCuisine il faut le reconnaître, mais aussi grâce à un modèle économique bien pensé.

Zoom sur 3 concepts de dark kitchen qui cartonnent en 2025 :

1) Taster, le pionnier de la dark kitchen

Fondée en 2017 par Anton Soulier, ancien cadre de Deliveroo, Taster s’est imposée comme une référence dans le domaine des cuisines virtuelles en Europe. En collaborant avec des chefs renommés, dont un doublement étoilé au Michelin, l’entreprise a développé plusieurs marques culinaires exclusivement dédiées à la livraison, telles que Mission Saigon, O Ke Kai et Out-Fry.

En 2021, Taster a levé 37 millions de dollars auprès d’investisseurs tels qu’Octopus Ventures et Rakuten, visant à étendre son modèle de franchise. Cette stratégie a permis à l’entreprise d’opérer plus de 400 restaurants en ligne à travers 80 grandes villes européennes.

En partenariat avec le chef Jamie Oliver, l’entreprise a d’ailleurs lancé “Pasta Dreams”, une marque de pâtes visant à devenir la plus grande du Royaume-Uni..

2) Pepe Chicken : les recettes de FastGoodCuisine chez soi

Pepe Chicken est une marque de restauration rapide spécialisée dans le poulet frit ayant vu le jour en novembre 2021. Cette dark kitchen est née de la collaboration entre Charles Gilles-Compagnon, créateur de la chaîne YouTube FastGoodCuisine suivie par plus de 5 millions d’abonnés, et Anton Soulier, fondateur de l’entreprise Taster. 

@pepechickenbyfgc

Pepe Chicken c’est maintenant 100 stores en France et en Belgique ! Tu veux qu’on ouvre où le prochain ? #pepechicken #pouletfrit

♬ son original – Pepe Chicken

Inspiré par les voyages culinaires de Charles et les recettes transmises par son grand-père, affectueusement surnommé “Pépé”, Pepe Chicken propose une réinterprétation du poulet frit américain avec une touche française.

Depuis son lancement, la marque connaît une expansion rapide, avec près de 70 points de vente en France et en Belgique.

3) Le spécialiste de la fast-food virtuelle : Dévor

Le restaurateur Jean Valfort est à l’origine du concept de dark kitchen nommé Dévor. En 2021, l’entreprise a adopté le nom Dévor (Delivered to Your Door) pour refléter son engagement envers la transparence et l’innovation technologique. 

Dévor propose un modèle de franchise clé en main, offrant aux entrepreneurs un accès à un portefeuille de marques virtuelles, notamment Fat Fat, Saint Burger, Squeeze Burger, Mama Tacos et Holy Chick.

En juillet 2022, Dévor comptait six cuisines opérationnelles à Paris, Boulogne-Billancourt, Lille, Bordeaux et Le Havre, avec des ouvertures prévues à Grenoble, Brest et Toulouse, visant 10 à 12 points de vente d’ici la fin de l’année.

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