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Quitter Paris : oui, mais pour quoi faire ?

Photo de couverture : quitter sa vie parisienne pourquoi ?

Depuis la crise sanitaire, ses isolements forcés et ses opportunités de télétravail, les Français ont moins besoin d’être proches de leur bureau, leur choix de lieu de vie est alors motivé par d’autres aspirations. 


La Ville des Lumières ne fait plus autant rêver : depuis 2012, la capitale héberge 10 800 habitants en moins chaque année. En 2020, le chiffre est monté à 12 000. Prix de l’immobilier, coût de la vie, envie de nature… Tous les prétextes sont bons pour s’évader.

Pourquoi les Parisiens partent-ils ? 

Terminés la grisaille, les odeurs de pipi, les bouchons et la mauvaise humeur. Paris, c’est fini ! Au quotidien cependant, ce ne sont pas les grèves des agents de la RATP qui font fuir, mais bien l’urbanisation intense et le coût de la vie. L’une des premières explications de ces départs concerne la conjugaison vie personnelle/vie professionnelle. Les horaires parisiens couplés au temps de transport créent de longues journées pour les actifs. Les jeunes actifs ou futurs parents souhaitant réduire le temps que leur prend leur travail pensent à partir. Pour trouver quoi ? De nouvelles solutions de mobilité, un logement plus grand, un meilleur accès à des espaces verts ou à des axes routiers qui permettent de s’échapper rapidement. 

Une autre explication se situe sous nos pieds : le coût du logement dans la capitale. Connu pour être élevé, il a passé la barre symbolique du 10 000€/m² en 2019. De quoi être inatteignable pour les jeunes actifs ou les foyers nombreux. L’hebdomadaire The Economist classe même Paris parmi les villes les plus chères du monde, à côté de Singapour ou Hong-Kong. 

Qui dit coût élevé dit surfaces réduites. Ce qui n’est pas un problème lorsque l’on travaille au bureau et que l’on sort régulièrement, mais qui en devient un quand on doit rester chez soi 24H/24. Le logement doit rester un havre de paix, pas une prison. C’est pourquoi bien des couples ou familles sont partis dès mai 2020 pour s’offrir un habitat plus spacieux, plus vert et plus agréable. Le sentiment qu’inspire la vie parisienne entre également en compte à moindre échelle. Les embouteillages, la pollution et le stress, symboles de la ville, créent aussi des envies de départ. 

Où les Parisiens exilés se rendent-ils ? 

Pas forcément très loin. Les départements les plus demandés sont l’Eure (27), l’Ille-et-Vilaine (35) ou l’Eure-et-Loir (28), soit des circonscriptions assez proches de la grande couronne. S’ils partent plus loin, les Parisiens visent le Sud (Pyrénées-Atlantiques ou Alpes-Maritimes). La mobilité entre couronnes est aussi importante, dans l’objectif de gagner en mètres carrés ou en environnement de vie.

Il faut aussi noter que nombre des Parisiens sur le départ sont en réalité des non-Parisiens qui « rentrent au pays ». C’est notamment le cas dans la région Grand Est. 

Quels sont les projets de ces expatriés ?

À force de le lire, le voir ou l’entendre, l’exode urbain ressemble à un départ vers des contrées lointaines où l’herbe est plus verte et où le soleil brille plus fort. Qui serait assez fou pour rester salarié derrière son bureau alors qu’il pourrait entretenir son moulin sous le chant des oiseaux ? Le mariage exode-reconversion se fait rapidement dans les esprits. Tout le monde connaît l’histoire de l’expert-comptable à la Défense devenu professeur de yoga en Vendée. 

Pourtant, plus de la moitié des Parisiens qui déménagent ne changent pas de lieu de travail ni d’employeur. Sachant que 40 % des cadres travaillent à Paris et qu’ils représentent 61 % des télétravailleurs, nous ne devrions pas observer un changement trop radical dans les années à venir. Rien de bien exotique donc. La Covid-19 n’a pas uniquement donné l’impulsion du départ, mais aussi la peur de perdre son emploi. D’où un marché du travail exempt de démissions à la chaîne. 

Les Parisiens ont-ils déserté la capitale ? Oui, mais pas plus massivement que ces dernières années. Et surtout, pour rester proche tout en améliorant leur confort de vie. Même emploi (à distance), mêmes envies, même quotidien (ou presque) : la vague Covid-19 n’a pas englouti toutes les habitudes professionnelles.

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