Franchise : l’atout de la jeunesse 

Un panneau jeune entrepreneur.

Les jeunes entrepreneurs ont leur place à prendre en franchise. Les franchiseurs apprécient leur dynamisme, leur grande disponibilité et leur motivation hors normes. S’ils ont de sérieux atouts, ils ne sont pour autant pas la cible privilégiée de tous les réseaux. Trop jeunes, ils manquent d’expérience et d’argent.


« Avec un jeune franchisé, rien n’est impossible » clame Jean-Charles Pedrono. Le responsable développement, formation et satisfaction de l’enseigne Raison Home spécialisée dans les projets d’aménagement d’intérieur sur-mesure, vante ainsi leur dynamisme. 

Sylvain Bartolomeu, dirigeant associé de Franchise Management, se réjouit de voir le modèle s’ouvrir aux plus jeunes générations. « De plus en plus de franchiseurs cherchent à faire entrer des personnes plus jeunes. La franchise s’élargit à des profils différents des profils historiques ». Une pratique qu’il salue d’autant plus qu’« instaurer de la diversité dans un réseau promet des échanges plus intéressants, apporte du sens au projet d’entreprise, facilite les innovations et prépare la transmission du réseau ». 

Entreprendre en franchise, une affaire d’engagement

Les jeunes regorgent de qualités et débordent d’énergie. Or, « l’entrepreneuriat, c’est d’abord une affaire de motivation et d’engagement » relève Sylvain Bartolomeu ». Par ailleurs, « ils sont plus ancrés dans le nouveau monde que les anciens. S’il y a par exemple un sujet de crispation sur les réseaux sociaux, l’informatique ou la digitalisation, ils peuvent aider et faire voler en éclats de vieilles recettes ». Ils sont ainsi à même de « faire bouger le réseau et bousculer nos certitudes » conclut Jean-Charles Pedrono. 

« On reçoit beaucoup de candidatures de jeunes entre 22 et 24 ans » raconte Romain Billotet, cofondateur de Bump Games (9 franchisés) qui organise des événements sportifs et ludiques 100% mobiles, en intérieur et en extérieur. A 24 ans, il est lui-même passé de client à franchisé puis franchiseur de ce concept nomade. « C’est le côté sport et loisir qui attire les jeunes », explique-t-il. La difficulté, réussir à bien cerner leur personnalité et s’assurer qu’ils ont une « conscience professionnelle car on attire aussi beaucoup de rêveurs qui pensent simplement à s’amuser et à amuser le client » prévient-il. Avec une moyenne d’âge de 30 ans, Bump Games apprécie particulièrement la fougue de la jeunesse, tout en mettant en garde les jeunes candidats : « Il faut être rigoureux et avoir la tête sur les épaules » avertit-il. 

Finalement, si les réseaux de franchise semblent ouverts à l’idée d’intégrer des jeunes au sein de leur réseau, nombre d’entre eux ne recrutent pas de candidats tout juste sortis d’études. « Au-delà de la question de l’âge, il est essentiel que le jeune porteur de projet ait déjà une première expérience professionnelle et fasse preuve de maturité ainsi que d’ouverture d’esprit » avertit Alexandre Preclaire, en charge du recrutement et de l’animation du réseau de syndics de copropriété Door-in. « Etant donné que nous œuvrons dans un domaine réglementé, les candidats doivent remplir certaines conditions pour être éligible à l’obtention de la carte professionnelle requise pour exercer dans le secteur de l’immobilier. Ces conditions peuvent être liées soit à un niveau d’études spécifique, soit à une expérience professionnelle de plusieurs années dans le domaine immobilier ». 

Comme nombre de réseaux, Door-in privilégie les candidats ayant de l’expérience. Même si l’avantage du modèle de la franchise est de pouvoir accéder à un métier et un savoir-faire clé en main. Les jeunes sont ainsi formés par l’enseigne, appliquent un concept et des process qui ont été éprouvés et bénéficient de tous les outils pour réussir, notamment grâce à un accompagnement et un coaching tout au long de leur contrat. « Il y a un intérêt majeur à ouvrir une franchise pour les jeunes : c’est l’accompagnement. En effet, la franchise va épauler et guider sur toutes les étapes. Il y a plein de garde-fous et cela va permettre d’éviter des erreurs magistrales » reconnaît Jean-Charles Pedrono. 

Autre paramètre de taille pour accéder à la franchise : le capital. Il faut pouvoir verser des droits d’entrée et avoir un apport personnel plus ou moins grand selon le type de franchise. 

Entreprendre dans une franchise en ligne 

Certaines enseignes, qui requièrent un apport personnel moindre, restent néanmoins accessibles. C’est le cas des franchises de services qui ne nécessitent pas forcément de local commercial. Ainsi, des réseaux avec des camions itinérants comme Quality Piscine, Répar’Stores ou Cuisine Venidom dont le modèle économique consiste à de l’activité commerciale ou à une prestation de service requièrent un investissement global moins conséquent. « Les coûts d’entrée sont extrêmement légers avec des actifs en location » concède Sylvain Bartolomeu. Elles peuvent ainsi être considérées comme des « franchises pas chères ».

Ne comptant que des franchisés qui travaillent depuis chez eux, Raison Home demande ainsi un apport personnel de 12 à 15 000 euros pour pouvoir obtenir un crédit bancaire. Et quand bien même le futur franchisé ne disposerait pas de cette somme, l’enseigne lui permet de se lancer via d’autres franchisés. Ces derniers investissent à sa place via le modèle de la franchise participative. Le nouveau franchisé devient alors actionnaire minoritaire et rachète les parts au fur et à mesure. La location-gérance permet également à un jeune sans capital d’exploiter un fonds de commerce pour le compte d’un franchiseur. Ce dernier étant le propriétaire loueur pendant une durée déterminée. 

Bien que de nombreux réseaux permettent de se lancer depuis son domicile et donc à moindre frais et que de nouveaux modèles de financement permettent de propulser de jeunes franchisés, les réseaux ne recrutent pas forcément plus de jeunes. Ainsi, seuls 8 % des franchisés avaient moins de 35 ans en France, d’après les données 2016 de la Fédération Française de la Franchise (FFF). Le manque d’expérience et de réseau restant problématique. 

Tempeos, qui œuvre dans le domaine des services B2B et propose aux TPE-PME les services d’un comité d’entreprise externalisé, ne compte que très peu de jeunes. « Nos franchisés ont en moyenne 40-50 ans, avec, déjà, une belle expérience professionnelle, du réseau et une forte expertise en développement commercial. On recommande des commerciaux aguerris » explique Clémence Dadu, responsable recrutement et animatrice réseau.

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