
Cette tribune vous est proposé par BCHEF
On pourrait croire qu’en franchise, tout se joue sur les chiffres : un bon apport initial, une rentabilité prévisionnelle acceptable, un bon emplacement. Mais en dix ans de développement, j’ai compris une chose : les chiffres ne font pas les belles histoires. Ce sont les personnes qui comptent !
Ce que je cherche avant tout, c’est sont des qualités humaines, une vision partagée, une envie sincère d’embarquer pour quelque chose de plus grand que soi.
C’est la raison pour laquelle depuis quelques années, je concentre mes entretiens avec nos candidats à la franchise sur trois questions essentielles. Toujours les mêmes.
Pourquoi veux-tu entreprendre sous franchise ?
C’est une question simple qui permet de savoir si le candidat a compris le modèle de la franchise et s’il est adapté à ce modèle. Ses motivations sont-elles uniquement financières ? Pense-t-il que la franchise offre une garantie de succès ? Ou cherche-t-il vraiment à s’inscrire dans un collectif qu’il respectera quoi qu’il en coûte, en se reposant sur ce que lui apporte le franchiseur ?
Comment tu réagis quand rien ne se passe comme tu veux ?
Car on sait tous que cela va arriver. Souvent. Un fournisseur en retard. Un four qui tombe en panne. Un équipier qui ne vient pas. Une fin de mois difficile. Les candidats n’ont pas toujours conscience des difficultés de l’entrepreneuriat, et de leur rôle central dans la réussite d’un projet.
Je ne cherche pas des super-héros, juste des gens solides. Capables de rester calmes, de trouver des solutions, et de ne pas s’effondrer dès qu’ils prendront conscience de leurs nouvelles responsabilités.
Qu’est-ce qui te motive à devenir patron ?
L’envie de devenir patron est un moteur fréquent des candidats à la franchise. Et pas toujours pour de bonnes raisons. Certains imaginent le patron comme quelqu’un qui n’est pas sur le terrain, qui regarde ses salariés travailler et analyse des ratios sur un ordinateur. D’autres imaginent qu’ils seront enfin “libres”.
Mais prendre la tête d’une entreprise, ce n’est pas ça. C’est être le pilier qui fait tenir tout le monde. C’est se lever tôt, s’inquiéter pour ses équipes, porter le risque, absorber les tensions, et serrer les dents les jours sans client.
La franchise, ce n’est pas jouer au patron tout en gardant les avantages et la sécurité d’un salarié. C’est un pacte entre deux entrepreneurs, qui ne peut fonctionner que si les deux ont conscience de ce qui les attend. Si le franchiseur ne pose pas ces questions, il prend une décision à l’aveugle qui pourra nuire à son réseau.
Si le franchisé ne répond pas avec honnêteté à ces questions, il prend le risque de se lancer à corps perdu dans une vie qui ne lui convient pas.