Terrasses, pistes cyclables, zones de stationnement vélo, conteneurs de déchets… Ces aménagements structurent l’espace public des centres-villes et centres-bourgs, mais ont des conséquences sur les bars et restaurants aux terrasses florissantes.
Les permanents aménagements de ville et de village impactent directement l’activité commerciale, en particulier celle des établissements dotés de terrasses. Comment composer avec ces contraintes ? Décryptage avec Pascal Loisel, expert des centres-villes et responsable du développement national d’Oh La Belle Ville, une agence spécialisée dans la dynamisation commerciale des centres-bourgs et centres-villes.
Comprendre l’enjeu : pourquoi l’espace public se transforme
Pascal Loisel observe le terrain depuis plus d’une décennie, notamment auprès de son association qui accompagne les collectivités souhaitant redynamiser leurs centres-villes et centre-bourgs. Sa vision est claire : si un centre est fréquenté, c’est parce qu’il évolue avec les besoins des citoyens. Quand certains favoriseront la mobilité douce, d’autres accentueront le vivre ensemble.
« Puisque l’objectif d’une collectivité territoriale est de rendre son centre-ville ou centre-bourg plus attractif, elle a le devoir d’en faire un espace sécurisé et plaisant. Ce centre n’étant pas uniquement géré par la municipalité, tous les acteurs sont mis à contribution. Pour le bien du plus grand nombre, surtout ceux qui ont de gros enjeux de fréquentation. », souligne-t-il.
Face à ces évolutions – à l’image des pistes cyclables – Pascal confie que beaucoup de commerçants réagissent d’abord avec inquiétude : « Les commerçants ont tendance à craindre le changement, à freiner un peu. » Ces réactions, quoique légitimes, les empêchent de voir l’opportunité : ces aménagements visent précisément à renforcer le dynamisme des zones commerçantes. Et un centre-ville ou bourg plus fréquenté est un vivier de prospects plus important pour un commerçant.
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La terrasse : levier de flux, pas simple espace d’exploitation
Pour qu’il y ait plus de terrasses, il faut parfois revoir la circulation (les pistes cyclables, les places de stationnement…), ce qui peut faire grincer des dents. Retenons donc que l’enjeu est moins la perte ponctuelle d’espace que la capacité à capter un flux qui s’accroit. « L’expérience terrain me montre, jour après jour, que là où il va y avoir des terrasses de qualité, il y aura un plus grand flux de visiteurs. C’est ce qui va faire la différence entre un centre-ville attractif et un autre. » confirme Pascal Loisel.
Cette attractivité dépasse la simple clientèle assise à table : « La fréquentation des terrasses ruisselle sur les établissements voisins. Du moment où on occupe positivement les places de terrasse, on augmente le flux visiteurs et les opportunités. »
Mais la simple présence de chaises en extérieur ne suffit pas, il faut un environnement incitatif : qualité du mobilier, choix des matériaux, aménagement cohérent avec l’espace environnant.
S’implanter avec méthode : anticiper, dialoguer, optimiser
Dans un contexte où la voirie est partagée entre différents usages (circulation piétonne, cycliste, collecte des déchets…), l’espace de la terrasse se négocie aussi avec les autres acteurs de la ville. Pascal Loisel insiste sur la manière de procéder : « Il faut passer par l’association des commerçants. »
Ainsi, les commerçants et élus évitent des confrontations basées sur un manque de compréhension. Un bon environnement, peuplé de bonnes personnes peut amener une cohésion surprenante. Pascal Loisel donne en exemple « créer des rassemblements de commerçants dans un café pour exposer le projet, apporter de la convivialité dans les propos, le tout dans une atmosphère détendue. »
Pour les commerçants indépendants, la présence d’une association ou d’un manager de centre-ville est essentielle : « Les managers ou associations de commerçants sont mieux à même de parler aux commerçants concernés puisqu’ils parlent le même langage. Il faut une personne référente pour aller au fond des choses. »
La majorité des politiques publiques locales partagent la volonté de refaire du centre un espace fréquenté et partagé. Les acteurs concernés respectent donc des principes clés : s’approprier les logiques d’aménagement, anticiper les contraintes, inciter les commerçants à améliorer la qualité de leur terrasse et privilégier une approche collective.
Pour Pascal Loisel, la terrasse n’est plus un simple bonus pour un établissement : c’est un levier stratégique dans un centre-ville qui se veut vivant. Créer une terrasse de qualité, bien pensée, animée, c’est « jouer collectif ».
Investir une terrasse en centre-ville aujourd’hui, c’est accepter un dialogue avec la rue elle-même – ses flux, ses usages, ses évolutions, ses possibilités – pour mieux tirer parti de son potentiel.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Terrasses, pistes cyclables, déchets : des solutions existent pour surmonter les contraintes des franchises
Comprendre l’enjeu des aménagements urbains
Les aménagements comme les pistes cyclables ou les zones de stationnement impactent l’espace public. Ces changements visent à rendre les centres-villes plus attractifs et sécurisés, augmentant ainsi le potentiel de fréquentation commerciale.
La terrasse, levier de flux
Les terrasses bien aménagées attirent plus de visiteurs. Elles sont un moyen d’accroître le dynamisme commercial d’un quartier. Une terrasse de qualité incite non seulement à la consommation, mais aussi à la fréquentation des commerces voisins.
Un aménagement réfléchi
Il ne suffit pas d’ajouter des terrasses, il faut repenser la circulation et l’aménagement urbain. Le mobilier, les matériaux et la cohérence avec l’espace environnant sont des éléments clés pour capter et maintenir le flux de clients.
Anticipation et dialogue
Les commerçants doivent dialoguer avec les élus et les associations locales pour éviter les tensions et optimiser l’utilisation de l’espace. La collaboration est essentielle pour faire face aux contraintes et anticiper les changements.
La terrasse comme levier stratégique
Pour Pascal Loisel, une terrasse de qualité n’est plus un simple bonus : c’est une véritable stratégie commerciale. Elle doit être pensée de manière collective, intégrant les évolutions urbaines pour en tirer le meilleur parti.
