Référencer sa franchise

Ouvrir un salon de coiffure en 2025 : par où commencer ?

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coiffeuse coiffe homme

Ouvrir un salon de coiffure en 2025, c’est entrer sur un marché rentable mais exigeant : plus de 85 000 salons sont déjà en activité en France, et le secteur génère plus de 6 milliards d’euros par an d’après l’INSEE. Pour réussir, il ne suffit pas de savoir couper ou colorer, il faut penser à l’entièreté du projet d’entreprise. Trouver le bon emplacement, définir un concept clair (bio, mixte, low cost ou haut de gamme), établir un budget précis et anticiper les charges sont des étapes incontournables pour créer un salon rentable.

Quelles sont les étapes pour ouvrir un salon de coiffure en 2025 ?

L’ouverture d’un salon de coiffure nécessite un plan d’action, à commencer avant l’achat du premier siège de coiffage.

1) Réaliser une étude de marché

Toute création d’entreprise commence par une analyse du marché, qui doit répondre à la question : mon salon sera-t-il rentable à cet endroit ?

2) Analyser l’emplacement et la concurrence

Cette étape consiste à :

  1. Identifier votre zone de chalandise : s’agit-il d’un quartier résidentiel, d’une zone commerciale ou d’un centre-ville ?
  2. Étudier la concurrence : combien de salons sont déjà installés ? Quels sont leurs prix, leurs spécialités (barbier, coloriste, soins) et leurs points faibles ?

En 2025, il est difficile de fidéliser sa clientèle : seuls 33,6 % des clients reviennent après leur première visite. D’où l’importance de définir votre cible (étudiants, actifs ou familles) pour choisir entre un salon classique ou spécialisé.

3) Élaborer un business plan

Le business plan est la base de votre projet. Ce document prévisionnel détaille votre stratégie commerciale, opérationnelle et financière et doit inclure :

  • La présentation du projet : concept, services, positionnement prix ;
  • Les prévisions financières : budget pour ouvrir un salon de coiffure (investissements initiaux), compte de résultat prévisionnel (chiffre d’affaires attendu), plan de financement et besoin en fonds de roulement ;
  • La stratégie marketing : communication, fidélisation, réseaux sociaux…

4) Choisir le bon statut juridique

Le choix de la structure légale a des implications fiscales et sociales majeures.

Salon de coiffure en micro-entreprise (auto entrepreneur) : l’option simplifiée

Idéale pour le coiffeur à domicile ou l’étape initiale d’un petit projet, la micro-entreprise est simple en gestion et bénéficie d’un régime fiscal et social allégé. Cependant, elle présente des plafonds de chiffre d’affaires et ne convient pas si vous prévoyez d’importants investissements ou d’embaucher du personnel.

Salon de coiffure en société (SARL, SAS) : l’option protectrice

Pour un projet d’envergure nécessitant des fonds et des associés, la SARL (Société à Responsabilité Limitée) ou la SAS (Société par Actions Simplifiée) sont recommandées. Elles protègent votre patrimoine personnel des dettes professionnelles et sont plus flexibles pour l’évolution et la levée de fonds. La SAS est souvent préférée pour sa souplesse statutaire.

5) Rechercher un local et commencer les travaux

Le local commercial est l’un des investissements les plus importants du budget pour ouvrir un salon de coiffure.

Le choix de l’emplacement (visibilité, accessibilité, parking) est crucial. Une fois le local trouvé, il faut souvent prévoir des travaux pour l’aménager selon les standards de la coiffure (plomberie pour les bacs à shampoing, électricité pour les postes de coiffage, ventilation). Les travaux doivent respecter les normes d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR).

Depuis 2024, l’éco-conception est essentielle : l’UNEC et l’ADEME conseillent d’utiliser du matériel économe, comme des douchettes ou bacs à shampoing à faible consommation, car plus d’un Français sur deux y est sensible.

6) Respecter les normes et réglementations en vigueur

Les normes sont l’un des aspects les plus contraignants lorsque l’on souhaite ouvrir un salon de coiffure. Ces obligations garantissent la sécurité des clients et du personnel, ainsi que le respect de l’environnement.

Les normes de sécurité, d’hygiène et d’accessibilité pour un salon de coiffure

Avant d’ouvrir ou de reprendre un salon de coiffure, il est essentiel de veiller au respect des différentes réglementations :

  • Sécurité incendie : le local doit être un Établissement Recevant du Public (ERP) et respecter les normes en vigueur (extincteurs, issues de secours dégagées, alarme) ;
  • Hygiène : les règles sanitaires sont très strictes (désinfection du matériel, gestion des serviettes, propreté du sol et des surfaces…) ;
  • Accessibilité PMR : les locaux doivent permettre un accès et une circulation aisée aux personnes handicapées.

La SACEM et la SPRE (diffusion musicale)

Si vous diffusez de la musique dans votre salon, vous devez payer des redevances à deux organismes :

  • SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) : pour les droits d’auteur ;
  • SPRE (Société pour la perception de la rémunération équitable) : pour les droits des artistes-interprètes et producteurs.

Ces licences sont obligatoires et un contrôle peut entraîner des amendes si vous ne les avez pas.

La gestion des déchets et des produits dangereux

Les produits chimiques utilisés en coiffure (colorations, permanentes, défrisants) sont considérés comme des déchets dangereux. Vous devez mettre en place une filière de collecte et de traitement spécifique, souvent via un prestataire spécialisé, pour éviter de polluer les eaux usées et respecter les lois environnementales.

L’affichage obligatoire

Plusieurs informations doivent être affichées et visibles dans votre salon : les prix des prestations TTC, les horaires d’ouverture, le diplôme du responsable technique (coiffeur qualifié) et les tarifs des principales prestations.

Quel diplôme est nécessaire pour ouvrir un salon de coiffure ?

La législation française est très claire concernant l’ouverture et la gestion d’un salon : il existe une obligation de qualification professionnelle pour le responsable technique.

1) Le Brevet Professionnel (BP) Coiffure : la voie classique

Le Brevet Professionnel (BP) Coiffure est le diplôme de référence qui donne le titre de coiffeur qualifié et permet de gérer et d’ouvrir un salon de coiffure. C’est un diplôme de niveau Bac (niveau 4 au RNCP) qui se prépare généralement après un CAP et est souvent obtenu via l’apprentissage ou en formation continue.

Le BP Coiffure forme non seulement aux techniques de coiffure avancées (coupe homme et femme, coloration complexe, techniques de mèches) mais aussi aux fondamentaux de la gestion d’entreprise, du management d’équipe, de la vente et du conseil. Cette formation dure deux ans après le CAP. Elle débouche directement sur la possibilité d’ouvrir ou reprendre un salon de coiffure en tant que gérant ou responsable technique.

2) Les diplômes équivalents pour ouvrir un salon de coiffure

Il existe d’autres diplômes de niveau supérieur qui confèrent les mêmes droits de gestion :

  • Le Brevet de Maîtrise (BM) Coiffure : de niveau Bac + 2 (RNCP niveau 5), ce diplôme est délivré par les Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA) et est axé sur la maîtrise technique et la gestion stratégique ;
  • Le BTS Métiers de la Coiffure : ce diplôme (RNCP niveau 5) est la plus haute qualification dans le secteur. Il prépare à des postes de direction, d’expertise et de formation.

Ces qualifications sont inscrites au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et sont officiellement reconnues pour donner accès à la création et à la gestion du salon.

3) Le CAP Métiers de la coiffure : un diplôme d’exercice, pas de gestion

Le CAP Métiers de la coiffure est le premier niveau de qualification dans la profession. Il permet d’exercer la profession de coiffeur, c’est-à-dire de couper, colorer et réaliser des soins, mais il ne suffit pas pour ouvrir un salon de coiffure.

En effet, le CAP atteste des compétences techniques, mais pas des compétences de gestion et de direction nécessaires pour assumer la responsabilité légale et technique du salon. Pour ouvrir un salon de coiffure et être son propre responsable technique, le BP (ou équivalent) est requis.

Peut-on ouvrir un salon de coiffure sans diplôme ?

Non, sauf dans certaines conditions spécifiques qui contournent l’obligation de qualification professionnelle.

L’obligation de qualification professionnelle (OQP)

L’obligation de qualification professionnelle stipule que pour ouvrir un salon (ou diriger un établissement de coiffure), le chef d’entreprise doit détenir une qualification professionnelle (BP, BM, ou équivalent). Cette règle vise à protéger les consommateurs et garantir la qualité des prestations.

Si vous souhaitez ouvrir un salon de coiffure sans BP ou sans autre diplôme de niveau équivalent, vous devez respecter l’une des alternatives légales.

Les alternatives pour ouvrir un salon de coiffure sans diplôme

Pour ceux qui n’ont pas de diplôme mais qui souhaitent investir ou gérer l’aspect commercial et financier du salon, plusieurs solutions existent :

1) Employer un coiffeur diplômé (Responsable Technique)

C’est l’alternative la plus courante. L’établissement de coiffure doit avoir en permanence un coiffeur qualifié (titulaire du BP Coiffure ou équivalent) qui assume la fonction de responsable technique du salon. Le non-diplômé est le gérant ou l’investisseur, mais la responsabilité technique est déléguée à l’employé qualifié.

2) La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE)

Si vous avez exercé le métier de coiffeur ou un métier connexe pendant au moins un an, vous pouvez demander à faire valider votre expérience pour obtenir le BP Coiffure via la VAE.

3) Prouver une expérience professionnelle suffisante

Dans certains cas, une expérience professionnelle continue d’au moins trois années effectives dans un État membre de l’Union européenne peut être reconnue comme équivalente au diplôme, sous réserve de validation par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMA).

Combien ça coûte d’ouvrir son salon de coiffure ?

Le budget pour ouvrir un salon de coiffure est variable et dépend de la taille du local, de son emplacement, de l’état initial des lieux et du choix entre l’indépendance ou la franchise.

Le matériel représente une part importante de l’investissement initial. Le budget dédié est souvent estimé entre 16 000€ et 32 000€ pour un salon de taille moyenne (4-6 postes de coiffage). Toutefois, le matériel n’est qu’une partie du budget pour ouvrir un salon de coiffure, il faut ajouter les postes de dépenses annexes.

Poste de dépenseEstimation du coûtCommentaires
Droit au bail ou achat du fonds de commerceTrès variable (0€ à plus de 100 000€)Dépend de la ville et de l’emplacement.
Travaux d’aménagement10 000€ à 50 000€Plomberie, électricité, décoration, conformité PMR.
Frais juridiques et administratifs1 000€ à 2 500€Immatriculation de la société, dépôt des statuts.
Assurances500€ à 1 500€ par anRC Pro, assurance multirisque professionnelle.
Trésorerie de départ (Fonds de roulement)10 000€ à 20 000€Couvrir les charges fixes (loyer, salaires) avant que le chiffre d’affaires n’atteigne l’équilibre.
Communication et marketing initial1 000€ à 5 000€Création de site web, réseaux sociaux, flyers.
Total minimum (hors droit au bail)De 30 000€ à 80 000€Ce montant peut facilement dépasser 150 000€ dans les grandes villes.

Ouvrir un salon de coiffure en indépendant ou en franchise ?

Le choix entre l’indépendance et la franchise impacte directement le budget pour ouvrir un salon de coiffure :

  • En indépendant, vous avez une liberté totale sur le concept, les produits, les prix et la décoration de votre salon. Le coût initial est constitué des dépenses listées ci-dessus. Vous assumez seul la notoriété et la gestion ;
  • En franchise, l’investissement initial est plus élevé car il comprend le droit d’entrée (souvent entre 10 000€ et 30 000€) et les redevances annuelles. En contrepartie, vous bénéficiez de la notoriété de la marque, d’un concept éprouvé, d’une centrale d’achat et d’une formation initiale. C’est une voie plus rapide mais moins libre.

Une alternative : ouvrir un salon de coiffure dans sa maison

Si votre budget est serré, l’option d’ouvrir un salon de coiffure dans sa maison ou en appartement réduit les coûts liés au loyer commercial et au droit au bail.

Cette option nécessite toutefois :

  • d’obtenir l’accord du syndic (si vous êtes en copropriété) ou de la mairie ;
  • un espace professionnel clairement séparé de l’espace privé ;
  • de respecter les normes d’hygiène, de sécurité (ERP) et d’accessibilité (PMR) ;
  • d’assurer une bonne isolation sonore pour ne pas déranger le voisinage.

Cette alternative permet de démarrer avec un petit budget pour ouvrir un salon de coiffure, en se concentrant sur le matériel et les stocks.

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