Parti de rien – ou presque – il a construit un empire de la street-food. Allan Robin, roi du tacos à la française avec Enjoy Tacos, revient sur son parcours aux côtés de son associé et ami Simon Genies. Leurs points forts : une détermination et une résilience à toute épreuve.
8 questions à Allan Robin, co fondateur d'Enjoy Tacos

S’il faut remonter à l’origine ?

Allan Robin : Avec Simon, nous nous sommes rencontrés durant nos études de finance à Toulouse et nous sommes devenus amis. Nous voulions tous les deux devenir traders pour créer notre propre structure de financement et voyager à travers le monde. L’idée d’Enjoy Tacos est venue après, pour générer des fonds.

Pourquoi le tacos ?

Allan Robin : À cette époque, nous étions tout simplement fans de tacos. La première fois que j’en ai goûté, cela a été une véritable révélation. C’est un produit qui était exceptionnel et que l’on trouve toujours exceptionnel : il y a tous les ingrédients qui permettent à un jeune d’avoir ce qu’il veut, de faire les mélanges qu’il veut, de gratiner comme il veut, et d’en avoir pour son argent. Nous l’avions pressenti et son succès n’a fait que croître. Désormais, le tacos, c’est le kebab d’il y a 20 ans. Mais à l’époque, nous trouvions que la version française n’était pas à la hauteur. Le goût, le concept, l’image tout pouvait être repensé. On s’est dit : si on faisait mieux ? Se lancer sans argent, sans expérience, mais avec une énorme envie d’apprendre ! On a ouvert notre premier restaurant en 2015 à Narbonne et on a tout appris sur le terrain.

Par quoi commence-t-on alors quand on a l’idée, la motivation mais ni l’argent, ni l’expérience ?

Allan Robin : Les débuts ont été très compliqués. Le chiffre d’affaires n’était pas au rendez-vous, les clients n’étaient pas satisfaits, les marges n’étaient pas bonnes… Il a fallu tout revoir. Mais on ne s’est pas laissés abattre. Grâce aux compétences acquises dans le domaine de la finance, on a mis en place une méthode de travail, repensée pour la street-food. Première chose, on a fait de la veille concurrentielle pour comprendre les offres, les marges, les achats, les acteurs du secteur et comment permettre à un restaurant de performer.
À partir de là, on a mis en place un plan d’action sur tous les aspects commerciaux, managériaux, opérationnels, administratifs… On a posé les bases. On a aussi développé un plan de communication qui nous a permis de nous faire connaître et un programme de fidélité avec un système de points qui, pour l’époque, était novateur. Six mois après notre premier restaurant, on en a ouvert un second, avec comme objectif de prendre le maximum de part de marché dans la ville. Ce second espace nous a aidé à améliorer les process, à optimiser les coûts et à acquérir de l’expérience, notamment dans le management des équipes.

Aviez-vous un modèle de restauration en guise d’inspiration ?

Allan Robin : McDonald’s et toute l’histoire de l’enseigne, ses débuts et sa success-story. Nous aussi, on s’est retrouvés à tracer nos cuisines au sol, à nous projeter, à dessiner nos meubles sur-mesure… On était dans cette dynamique et cela vient aussi de notre parcours dans la finance où l’on se doit d’être très pragmatiques.
Pour devenir trader aussi, on étudie beaucoup la psychologie et cela aussi nous a énormément aidé. Durant nos études, nous avions travaillé sur l’échec, la réussite, la relation au risque… On était préparés.

Y-a-t-il des difficultés qui vous ont particulièrement marquées et qui au final vous ont aidé à grandir ?

Allan Robin : À l’ouverture de notre premier restaurant par exemple, on a investi l’intégralité des finances que l’on possédait. On avait pris des gros risques et on a eu d’énormes retards dans les travaux avec les ouvriers qui nous ont abandonné en cours de chantier. Pendant deux mois, on s’est retrouvés, Simon et moi, à dormir sur place pour terminer les travaux de jour comme de nuit, et ouvrir le restaurant dans les délais prévus. Ce genre d’expérience forge pour la suite.

Elle vient d’où cette détermination ?

Allan Robin : Nous sommes tous les deux des anciens sportifs. Les entraînements difficiles, la compétition, l’endurance… cela aide !

Quels conseils donneriez-vous à de futurs entrepreneurs pour se lancer, à leur tour ?

Allan Robin : Établir un plan d’action. Il faut analyser avant d’agir… mais il faut quand même agir. Il y aura forcément des erreurs. Il faudra être capable de les rectifier et de s’améliorer constamment.

Quelle est la suite pour Enjoy Tacos ?

Allan Robin : Nous finissons l’année 2025 avec 50 restaurants ouverts et notre volonté est d’atteindre le chiffre de 75 à la fin de l’année prochaine puis 100 lieux de vente d’ici 2027. Nous souhaitons aussi nous développer à l’international et nous commençons avec une première adresse à Marrakech.
ZOOMsur Allan Robin, cofondateur d'Enjoy Tacos
JournalisteSi vous étiez un entrepreneur célèbre
Allan RobinXavier Niel, pour son audace à la française : partir de zéro, casser les codes, exécuter vite et fort. C’est ce que je fais avec Enjoy Tacos : transformer un concept populaire en une marque structurée, moderne et ambitieuse, sans perdre l’âme entrepreneuriale.
JournalisteSi vous étiez un live
Allan RobinPère riche, père pauvre de Robert Kiyosaki. On ne naît pas entrepreneur, on le devient en changeant sa manière de penser. La vraie liberté, c’est le contrôle de son temps et de ses choix. Ce déclic m’a poussé à créer, prendre des risques et transmettre cette mentalité à mes équipes et franchisés.
JournalisteSi vous étiez un lieu
Allan RobinSur la route, entre deux villes, casque de moto, cap sur la prochaine étape. C’est là que les idées naissent, que les décisions se clarifient et que la liberté prend tout son sens.
JournalisteSi vous étiez une recette de tacos
Allan RobinLe Miami d’Enjoy Tacos avec de la sauce Biggy Burger, des pickles de cornichons, de la viande hachée, des frites, un gratiné cheddar et du bacon. Un classique revisité à la sauce Enjoy.
JournalisteSi vous étiez un mantra
Allan Robin“Rien n’est impossible à celui qui décide d’essayer.” Le talent attire, la discipline construit. J’avance sans excuse, avec vision, travail et persévérance.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés de l'article
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : le parcours entrepreneurial d’Allan Robin, fondateur d’Enjoy Tacos, devenu le roi du tacos à la française.
Origines du projet
Partis d’une simple idée entre deux étudiants en finance, Allan Robin et Simon Genies ont créé Enjoy Tacos en 2015 à Narbonne, avec un objectif initial de générer des fonds pour un autre projet. Passionnés de street-food, ils ont repensé le tacos à la française, à la fois dans le goût, l’image et l’expérience client.
Apprentissage sur le terrain
Sans moyens financiers ni expérience, ils ont tout appris en expérimentant. Après un démarrage difficile, ils ont structuré leur activité comme une entreprise de finance : étude de marché, plan d’action, veille concurrentielle et fidélisation client. Six mois après, ils ouvraient déjà un deuxième restaurant.
Une inspiration américaine
Leur modèle : McDonald’s et son pragmatisme industriel. Comme la célèbre enseigne, ils ont optimisé leurs process, conçu leurs propres meubles et étudié la psychologie de la réussite et de l’échec, héritée de leur formation en finance et de leur culture de la performance.
Résilience et mentalité de sportif
Face aux obstacles, notamment les retards de chantier du premier restaurant, ils ont fait preuve d’une résilience exemplaire, travaillant jour et nuit pour ouvrir à temps. Leur passé de sportifs leur a donné l’endurance et la rigueur nécessaires pour transformer les épreuves en leviers de réussite.
Ambitions et vision
Enjoy Tacos vise 75 restaurants fin 2026 et 100 d’ici 2027, avec un développement à l’international amorcé à Marrakech. Inspiré par Xavier Niel, Allan Robin prône une audace “à la française” : exécuter vite, casser les codes et structurer un concept populaire en marque ambitieuse.













