Le réseau de franchise leader sur le marché du bien-être par électrostimulation (EMS) IronBody Fit (192 studios dans le monde) est présent dans 11 pays. Hadri Jaffal, cofondateur et CEO de l’enseigne, nous présente les ambitions de développement à l’international du réseau.
Vous avez, très rapidement, fait le choix de vous développer à l’international ?
Hadri Jaffal : Quand on est entrepreneur, il faut être ambitieux et voir grand. Au début, l’ambition était de se développer en France. Nous nous sommes bien étendus sur le territoire, avec une croissance amorcée et une notoriété acquise. L’international, c’était plus de la gourmandise entrepreneuriale. Nous en voulions toujours plus. On voulait devenir le « Mc Do de l’EMS ».
J’ai cofondé l’enseigne en 2015, nous nous sommes développés en franchise en 2016 et trois ans plus tard, à l’international, d’abord en Suisse, pays francophone et transfrontalier, en Belgique avec un Français qui s’était installé là-bas, et au Maroc. Si le covid nous a freiné dans notre expansion internationale, nous en avons profité pour préparer notre développement aux Etats-Unis, qui était un grand marché, au Canada et en Angleterre dès 2020. Puis en 2021 en Espagne et aux Emirats Arabes Unis. Nous avons enfin ouvert le Portugal et le Luxembourg en 2023.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontré en vous lançant à l’assaut de ces 11 pays ?
Hadri Jaffal : Ouvrir un nouveau pays, c’est comme faire « Tapis » au poker. On repart un peu de zéro. C’est un vrai challenge financier et culturel car c’est à chaque fois une véritable remise en question, qui demande une grande flexibilité et la capacité de réagir et de s’adapter très rapidement. Il ne faut pas faire preuve d’arrogance, ni se dire que parce que l’on a du succès en France, on sait tout. Mieux vaut partir d’une feuille presque blanche pour pouvoir s’adapter à la culture du pays, même s’il faut trouver l’équilibre pour ne pas non plus avoir à repenser totalement le concept.
L’idée est de trouver dans les clés du succès de l’enseigne ce qu’il faut adapter ou changer. C’est ce que l’on appelle le « product-market fit », soit l’adéquation parfaite entre un produit et son marché. A Dubaï, par exemple il a fallu prendre en compte dans l’aménagement des salles la question de la relation hommes-femmes. Les deux premières années aux Etats-Unis n’ont pas été simples non plus. On pense qu’ils ont la même culture que nous mais en réalité ils ont des façons de consommer qui sont différentes. Nous avons fait des erreurs. Comme en Côte d’Ivoire, où nous avons ouvert puis fermé à cause d’un mauvais choix d’implantation et d’un mauvais profil de franchisé qui était un investisseur et n’était pas suffisamment impliqué dans le studio.
Qui sont les franchisés qui se lancent à l’international avec votre marque ?
Hadri Jaffal : En Espagne, à Dubaï, au Canada comme aux Etats-Unis, ce sont à chaque fois des franchisés français qui se sont portés candidats pour ouvrir dans le pays. Ceux qui se lancent à l’international ont commencé comme franchisé sur le territoire français. Ayant été opérateur d’un studio, ils comprennent ainsi le fonctionnement et les procédures. C’est plus simple pour quelqu’un qui connaît le produit, maîtrise le métier et le modèle économique de s’adapter à un nouveau pays que de trouver des inconnus ou des investisseurs en local qui ne connaissent pas la culture de l’entreprise et ne partagent pas notre vision. Nous avons ainsi la volonté d’amorcer l’international avec des franchisés qui connaissent l’enseigne ou ont appris le métier dans l’un de nos centres de formation, en France ou au Québec.
IronBody Fit propose ainsi des opportunités d’expatriation à des franchisés français qui souhaitent se développer dans d’autres pays. Nous proposons des contrats en master franchise dans le monde entier. C’est-à-dire que nous déléguons à un master franchisé, sorte de franchiseur local, le rôle de développer les activités d’IronBody Fit sur un territoire déterminé. Les six unités ouvertes aux Etats-Unis l’ont été par des Français qui étaient multi-franchisés de l’enseigne.
Nous avons cette culture de la multi-franchise, l’idée étant de permettre aux franchisés de monter une entreprise dans l’entreprise. Nous leur conseillons d’avoir trois ou cinq studios pour pouvoir réaliser des économies d’échelle, de gestion d’équipe et de territoire.
Quelles sont vos ambitions pour les années à venir ?
Hadri Jaffal : En 2023, nous avons calmé le développement à l’international – cela demande beaucoup d’investissement et de challenge–, en 2024 et 2025 nous n’avons pas prévu d’ouvrir de nouveaux pays. Nous allons d’abord nous stabiliser en Europe en accélérant dans chacun des pays où nous avons déjà pénétré le marché. Avec l’ouverture du marché américain par la FDA (Food and Drug Administration), chargée de la surveillance des denrées alimentaires et des médicaments, nous nous concentrons également sur les Etats-Unis. Le territoire est encore complètement vierge avec très peu d’opérateurs. Nous prévoyons ainsi une moyenne de 50 ouvertures par an en Floride et à New York City, soit le grand New-York. Pour réussir, nous allons développer un nouveau centre de formation aux Etats-Unis en plus du centre du Québec. Le Canada est d’ailleurs l’autre grosse zone de développement. Au Québec où nous comptons 14 studios, l’ambition est d’en ouvrir cinq par an. Après l’ouverture d’un premier studio à Toronto en septembre, nous souhaitons développer l’Ontario et le grand Toronto.
Et pour assouvir ces ambitions vous avez déménagé en Floride, il y un an ?
Hadri Jaffal : Nous avions d’abord pensé à l’Ouest américain qui est assez attirant pour nous développer. Nous avons finalement préféré ne pas aller trop loin et nous développer sur la côte Est des Etats-Unis (New-York city avec deux studios) afin de pouvoir continuer à travailler avec la France une partie de la journée malgré le décalage horaire. J’ai pour ma part fait le choix d’un cadre de vie agréable en m’établissant en Floride où nous avons également 4 studios. Depuis, nous avons appris que la Californie est l’un des Etats où c’est le plus compliqué de développer une franchise. Nous aurions donc pu nous planter car les normes pour être franchiseur là-bas sont drastiques et compliquées. C’est un Etat qui est à la fois très cher en termes d’impositions et de taxes et très protecteur envers les franchisés.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur la franchise IronBody Fit se développe à l’international
Expansion rapide et stratégique :
IronBody Fit, fondée en 2015, a rapidement étendu sa présence à l’international, atteignant 11 pays dont la Suisse, la Belgique, le Maroc, les États-Unis, le Canada, l’Angleterre, l’Espagne, les Émirats Arabes Unis, le Portugal et le Luxembourg malgré les défis posés par la pandémie.
Défis culturels et financiers :
L’ouverture de nouveaux marchés nécessite une grande flexibilité et adaptabilité. IronBody Fit a dû ajuster ses offres pour répondre aux spécificités culturelles et consommatrices de chaque marché, apprenant parfois de ses erreurs comme en Côte d’Ivoire.
Franchisés expérimentés à l’international :
Les expansions internationales sont principalement menées par des franchisés français ayant déjà une expérience avec IronBody Fit en France. Cela facilite l’adaptation à de nouveaux marchés tout en assurant une compréhension profonde du modèle et des procédures de l’enseigne.
Stratégie de master franchise :
Pour accélérer son expansion, IronBody Fit utilise des contrats de master franchise, déléguant ainsi à des franchisés expérimentés le rôle de développer les activités sur des territoires déterminés, notamment aux États-Unis où plusieurs unités ont été ouvertes par des multi-franchisés français.
Ambitions futures et préparations :
Après une année 2023 de consolidation, IronBody Fit prévoit une stabilisation en Europe et une accélération aux États-Unis avec environ 50 ouvertures par an en Floride et New York. Un nouveau centre de formation au Canada et en Floride soutiendra cette croissance.
