Référencer sa franchise

La reprise d’entreprise dans une phase plus active

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Une femme écrit le mot Franchise sur un post it vert.

Selon la 19e enquête annuelle de la franchise Banque Populaire, et pour la première fois depuis l’existence de cette étude d’envergure nationale, on compte plus de repreneurs que de créateurs parmi les nouveaux franchisés : 53% exactement.


« Trois phénomènes favorisent aujourd’hui la reprise d’entreprise en franchise : l’allègement du parc intégré dans les enseignes, l’envie de cession généralement liée à l’âge du dirigeant ou des difficultés économiques – notamment avec le remboursement des Prêts Garantis par l’Etat -, et la succession de crises depuis plusieurs années, ayant trop éprouvé la confiance des chefs d’entreprise », explique Sylvain Bartolomeu, dirigeant associé Franchise Management.

Pour reprendre une franchise, trois contraintes sont à prendre en considération par rapport à la création : moins de choix pour le secteur géographique car dépendant d’une opportunité dans l’enseigne, un prix d’acquisition plus élevé et la nécessité de devoir vite s’adapter, tant au concept qu’à l’équipe déjà en place.

« Le choix de reprendre une entreprise dépend intimement de la personnalité du candidat entrepreneur, exprimant souvent un besoin de sécurité : moins d’aléas qu’en création pure, à travers des bilans ou un flux de clientèle déjà existants, et plus de facilités de financement auprès des banques car davantage de visibilité sur le projet et un chiffre d’affaires engrangé dès le premier jour.

Certains porteurs de projet en franchise recherchent aujourd’hui une affaire déjà créée, moins florissante que prévu et donc moins chère à l’achat tout en offrant un vrai potentiel de croissance », explique André Billard, responsable Pôle Commerce et Franchise Banque Populaire.

Le repreneur doit toujours s’interroger sur les raisons de la cession, et en particulier s’intéresser à la notoriété existante du point de vente, comme à travers ses avis clients.

« Il lui faut poser les « questions qui fâchent », sans se contenter de réponses laconiques : Relations du cédant avec le franchiseur ? Contacts avec son équipe, à quelle fréquence ? Dans une création d’entreprise, l’environnement économique vous challenge : banquier, bailleur, etc. Dans la reprise, le refus, fondé sur la confiance ou pas en l’affaire, ne peut venir que du chef d’entreprise lui-même ! », rappelle Elodie Bertrand-Esquel.

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Toute cession reste un événement majeur également dans une enseigne du commerce associé, car si le cédant ne trouve pas de repreneur, le point de vente peut être repris par un réseau intégré, voire concurrent.

« Dans un groupement coopératif, en dehors du cas particulier de la transmission familiale, et en vertu du droit de priorité très fréquemment inscrit dans les statuts, le cédant est libre de céder mais doit obtenir l’aval du conseil d’administration ou du comité d’adhésion, selon le cas pour le choix du cessionnaire.

L’emplacement reste dominant dans la décision de reprendre un magasin du fait, selon les secteurs d’activité, de mètres carrés commerciaux moins disponibles et plus compliqués à créer dans un contexte réglementaire qui poursuit un objectif de limitation de l’artificialisation des sols », indique Alain Souilleaux, directeur juridique de la Fédération du Commerce Coopératif Associé (FCA).

Dans les réseaux d’indépendants, la reprise d’entreprise possède quelques particularités.

« Le droit de préférence donne à l’enseigne la priorité pour racheter le fonds de commerce ou le reprendre sous forme de succursale à prix égal à celui du cessionnaire franchisé, sous réserve des dispositions particulières du contrat sur ce point.

Autre clause spécifique d’un contrat de franchise : le cédant doit solliciter officiellement l’agrément de son repreneur potentiel auprès du franchiseur, qui dispose généralement d’un délai de trente jours à quatre mois selon ce qui est prévu au contrat, pour prendre position. Le reste suit l’intégration classique d’un candidat au sein d’un réseau : signature d’un nouveau DIP, droit d’entrée et redevances, formation initiale, etc. », explique Elodie Bertrand-Esquel, avocat associée chez Beside Avocats.

« Avec 76% d’anciens salariés parmi les candidats entrepreneurs en franchise, et 43 % qui ont changé de secteur d’activité, le banquier regarde toujours, et même d’autant plus, l’adéquation homme/projet, si le futur chef d’entreprise a bien réfléchi à cette aventure économique et à son nouveau métier, s’il possède une vision pour son affaire. De la même façon, qu’il soit créateur ou repreneur ! », ajoute André Billard.

Dans le commerce associé, le groupement accompagne généralement le repreneur sous différentes formes : montage du dossier auprès des banques, structure financière propre au commerce associé ou au réseau – avec prise de participations sans droit politique, rachetables à terme -, système de parrainage pouvant amener plusieurs adhérents du réseau à cautionner le repreneur sur leurs propres deniers…

« Dans le commerce associé, l’esprit de solidarité se manifeste aussi au travers l’implication d’anciens adhérents cédants du réseau qui restent pour apporter leur expérience aux autres en tant qu’associés non coopérateurs, élus au conseil d’administration », note Alain Souilleaux.

Enfin, côté franchise, « tout dirigeant de réseau devrait mettre en place un arbre décisionnel pour les futurs cédants. C’est-à-dire modéliser le processus de transmission avec les modules juridiques et financier à disposition, expliquer au dirigeant comment se préparer à se désengager de l’entreprise et la rendre autonome, et déterminer les clés de calcul de la valeur d’un fonds de commerce pour se projeter sur un gain réel, et non rêvé, de l’opération.

Aujourd’hui, la reprise d’entités existantes n’est pas anticipée dans les réseaux, et même plutôt subie, tout comme la pyramide des âges des dirigeants n’est pas maîtrisée. L’équipe de développement d’une franchise reste le plus souvent essentiellement tournée vers la création de points de vente », conclut Sylvain Bartolomeu.

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