En ce début d’année 2023, le secteur de la restauration rapide connaît de grands bouleversements. Comme beaucoup d’autres marchés, le fast-food n’échappe pas à la hausse des prix des matières premières et de l’énergie. Dans le même temps, de grandes enseignes étrangères intègrent le marché français, venant concurrencer les acteurs du secteur.
Entre conjoncture économique défavorable et pression concurrentielle accrue, les enseignes de fast-food se mettent en ordre de bataille. Dans ce contexte incertain, Gyros compte sur le modèle de la franchise et sur son positionnement unique pour faire face à cette nouvelle donne. Interview de Franck Mingot, fondateur de Gyros, et de Marine Richard, responsable communication.
Nous connaissons aujourd’hui un épisode d’inflation qui touche l’ensemble des secteurs. Comment réagissent les acteurs de la restauration rapide face à cette conjoncture économique défavorable ?
Franck Mingot : Nous constatons en effet une hausse très importante du coût des matières premières couplée à une hausse du prix de l’énergie qui dégradent les performances des acteurs du secteur. Aujourd’hui, bien plus qu’hier, je pense que le secteur de la restauration rapide doit être vigilant, agile et réactif pour pouvoir s’adapter à ces hausses de tarifs.
Les enseignes de fast-food doivent effectuer un gros travail auprès de leurs différents fournisseurs pour tenter de limiter au maximum ces hausses de tarifs, notamment des matières premières. Il existe différentes possibilités : la négociation des accords cadres avec les fournisseurs [qui permet de bloquer les prix pratiqués pour les restaurants et ce même en cas de hausse générale] et la mise en place de centrales d’achats, pour acheter des volumes plus importants et ainsi rationaliser les coûts. Ce sont des leviers qui ont toujours été nécessaires à la restauration rapide mais qui aujourd’hui le sont d’autant plus.
Est-ce en cela que le modèle de la franchise vous apparaît comme un modèle gagnant en temps de crise économique ?
Franck Mingot : Complètement, c’est un des avantages permis par les groupes, qu’ils soient petits ou gros, et dont ne disposent pas les indépendants. Je pense que c’est aussi pour cela que la franchise, aujourd’hui, peut encore se développer avec des résultats corrects, là où c’est plus compliqué pour tous les autres.
L’entrée d’un grand nombre d’acteurs, comme Wendy’s ou Popeyes, sur le marché de la restauration rapide en France représente-t-elle une pression concurrentielle accrue pour Gyros ?
Franck Mingot : Gyros est effectivement un acteur de la restauration rapide, mais nous sommes une petite niche au sein de ce secteur. Nous n’avons donc pas peur de la concurrence. Nous enregistrons même des taux de progression en chiffre d’affaires qui font que celle-ci ne représente pas un problème pour nous. Bien sûr, on entend parler de ces gros acteurs américains qui arrivent sur le marché français, mais je pense que c’est peut-être plus déstabilisant pour les grandes enseignes qu’il y a aujourd’hui en face d’eux : McDonald’s et Burger King, par exemple. Ceux-là, je peux comprendre qu’ils se posent des questions. Mais nous, à notre niveau, et avec notre typologie de clientèle, j’ai des doutes sur le fait qu’ils viennent impacter notre chiffre d’affaires et qu’ils nous concurrencent réellement.
Cette typologie de clientèle dont vous parlez, quelle est-elle ?
Franck Mingot : Nous avons un positionnement multi-produits, ultra familial et qui parle à tout le monde. Notre clientèle vient donc aussi chez nous parce que nous proposons une gamme de produits qui peut satisfaire un groupe quel qu’il soit : une famille, des amis, etc. L’idée est d’identifier quels sont les produits qui fonctionnent en ce moment en restauration rapide et d’essayer de les adapter au modèle Gyros, avec toujours comme ambition de faire du fast good, donc avec des produits de très bonne qualité ou fait maison.
En quoi cette clientèle est-elle différente de celle qu’on a l’habitude de rencontrer dans un restaurant à gyros ?
Franck Mingot : Notre clientèle, c’est tout le monde : des enfants de 4 ans comme des personnes âgées de 80 ans. Si une famille vient chez nous, chaque membre trouvera un produit à son goût.
Marine Richard : Nous avons à cœur de le souligner, car notre produit principal est la viande à la broche et nous voulons montrer que nous sommes loin des clichés et de l’image négative que ce produit peut parfois véhiculer. Quand je viens travailler dans les restaurants et que je m’installe au fond de la salle, je vois que notre positionnement rejoint la réalité du terrain : dans nos restaurants on rencontre tous les âges, tous les sexes et toutes les classes sociales.
Qu’est-ce qui fait le succès de Gyros ?
Marine Richard : C’est l’innovation produit avec des recettes inédites adaptées aux saisons et aux demandes de nos clients. Nous travaillons avec les équipes en interne et avec le chef Laurent Lemal en prenant compte des retours de nos clients, des saisons, des process pour les équipes.