La question de la rémunération que l’on va pouvoir se dégager est centrale lorsque l’on décide de se lancer en franchise. Et la réponse est à la fois simple et complexe : cela dépend ! Explications.
Si l’imaginaire collectif veut que les chefs d’entreprise roulent sur l’or, les situations sont en réalité très variées d’une entreprise à l’autre, et la franchise ne fait pas exception. Avant de se lancer avec une enseigne, voici quelques éléments qu’un candidat à la franchise doit avoir en tête en ce qui concerne sa future rémunération.
De quoi se compose le salaire d’un franchisé ?
Le franchisé n’étant pas un salarié, mais un entrepreneur, il serait donc plus juste de parler de rémunération, ou de revenu, que de salaire. Néanmoins, la réalité est la même : pour vivre, un chef d’entreprise a besoin de percevoir une somme à la fin du mois.
Pour évaluer sa fourchette de rémunération, le porteur de projet doit se concentrer sur deux données clés : le chiffre d’affaires réalisable, et les charges liées à son activité. En effet, il arrive que l’on se laisse éblouir par les chiffres d’affaires mirobolants de certains réseaux de franchise… Mais les charges peuvent être tout aussi impressionnantes : un courtier en travaux n’a pas les mêmes dépenses qu’un restaurant ayant pignon sur rue et tournant avec 10 salariés ! Or c’est bien la différence entre chiffre d’affaires et charges qui va constituer la rémunération de l’entrepreneur. Lorsque le candidat se met en quête d’une enseigne, il se doit donc de s’intéresser aux deux données.
Cependant, le franchisé doit aussi penser sur le long terme : la franchise est un investissement qui peut lui rapporter gros le jour où il cédera son entreprise, que ce soit pour démarrer une nouvelle activité, ou pour partir à la retraite.
Comment un franchisé se rémunère-t-il ?
Publiée en 2020, la 16e enquête annuelle sur la franchise réalisée par Kantar pour la Banque Populaire et la Fédération française de la franchise révélait qu’en moyenne, un franchisé pouvait se dégager une rémunération annuelle de 38 805 €, tous secteurs d’activité confondus.
Et, s’il s’agit d’une moyenne, les réalités sont très disparates lorsque l’on regarde dans le détail. Tout d’abord, parce qu’un franchisé qui démarre son activité ne peut pas espérer immédiatement une rémunération importante : entre le remboursement du prêt bancaire et le temps de démarrage de l’activité, c’est souvent à partir de la deuxième année que l’entrepreneur peut commencer à percevoir un revenu.
Ensuite, dans le même ordre d’idée, parce qu’un franchisé ne peut pas attendre les mêmes gains selon le concept choisi, sa notoriété et sa rentabilité, le montant de son apport personnel et de son emprunt, le fait qu’il soit créateur ou repreneur, ou encore seul ou associé. Et il ne s’agit là que des facteurs initiaux : par la suite, de nombreux autres peuvent venir changer la donne.
Les facteurs de variation du revenu du franchisé
Même pour des concepts similaires, sur le même secteur d’activité, plusieurs facteurs peuvent entrer en jeu dans le calcul du revenu du franchisé :
- Les redevances et royalties, qu’il faut étudier soigneusement avant de se lancer : s’agit-il d’un pourcentage du chiffre d’affaires ou d’un montant fixe ?
- Le choix du statut juridique de l’entreprise entre en compte également : le taux des cotisations sociales et fiscales et le mode de paiement peuvent varier d’un statut à l’autre.
- La localisation géographique : d’une ville à l’autre, selon le quartier ou l’arrondissement, en fonction d’une implantation en centre-ville, en périphérie ou en centre commercial, le montant à investir dans le local peut faire une grande différence dans le calcul des charges.
- La possibilité ou non de devenir multi-franchisé : la multi-franchise permet d’accroître ses revenus et de réaliser des économies d’échelle parfois importantes.
Enfin, les talents de gestionnaire du franchisé sont évidemment à prendre en compte et peuvent faire fortement évoluer ses revenus.
Au final, il est important de retenir le fait que les variations de rémunération sont grandes car chaque situation, chaque projet est unique. Mais en matière d’argent, il est certain que la franchise rassure : selon la dernière enquête de la Banque Populaire sur la franchise, 42 % des répondants envisageant la franchise ont pour motivation principale la limitation du risque financier.