Pour tout franchisé, la question de la rémunération est primordiale, car elle est un gage d’amortissement financier sur les investissements de départ. Variable d’une entreprise à l’autre, le salaire dépend de nombreux facteurs. Décryptage
En décidant de rejoindre un réseau en franchise, l’entrepreneur mise sur un modèle économique pérenne qui a déjà fait ses preuves, et qui est soutenu par un solide réseau. Preuve que le modèle de la franchise résiste bien et offre des perspectives de réussite durables : en 2021, 9 franchisés sur 10 recommandent le modèle de la franchise à un entrepreneur qui aimerait se lancer (89%), un chiffre qui progresse de 2 points par rapport à 2020. Cette sécurité est toutefois contrebalancée, comme dans toute aventure entrepreneuriale, par une prise de risques financière.
Pour beaucoup de personnes, se lancer en franchise revient à investir une somme d’argent conséquente. Certains renoncent parfois à une activité salariée confortable. Comment savoir si le jeu en vaut la chandelle ? Les rémunérations générées par la suite sont-elles rentables ?
Une question primordiale pour les nouveaux franchisés
Cette question taraude beaucoup d’hypothétiques franchiseurs qui souhaitent se lancer dans l’aventure. A ce propos, une enquête approfondie sur le secteur de la franchise menée par la Fédération Française de la Franchise (FFF) conjointement avec la Banque Populaire a prouvé que le revenu individuel net moyen était de 38 805 euros en 2019 (+ 10 % en un an). Cependant, il ne s’agit que d’une moyenne indicative. D’un franchisé à l’autre, de nombreux facteurs vont entrer en ligne de compte. Chiffre d’affaires généré, structure juridique choisie, charges… Les rémunérations des franchisés changent en fonction de ces nombreux paramètres.
Chiffre plutôt encourageant pour ceux qui hésitent : toujours selon l’enquête de la Banque populaire, 52 % des franchisés estiment mieux gagner leur vie en tant que franchisé qu’en tant que salarié, notamment dans le secteur des services (58 %) et pour les points de vente employant dix personnes ou plus (68 %). D’autre part, 1 franchisé sur 2 considère gagner plus qu’un commerçant ou qu’un entrepreneur isolé, en particuliers pour les plus gros points de vente (60 %).
Franchise individuelle, ou sociétaire : deux modèles distincts
Lors de la création de son projet, l’entrepreneur peut porter son choix sur deux modèles très différents, qui vont fortement influencer sa manière d’être rémunéré. S’il souhaite exercer son activité seul, sans s’associer, son choix se portera sur une entreprise individuelle. Dans ce cas précis, le franchisé se rémunère sur l’activité, et paie lui-même ses charges sociales. Sa rémunération dépend donc du bénéfice dégagé. Il devient impossible de séparer le salaire de la part de bénéfice prélevé. Dans la grande majorité des cas, les entrepreneurs préfèrent se reporter sur la seconde possibilité, plus sécuritaire : la création d’une société qui est une personne morale à part entière (souvent une EURL, une SARL ou une SAS). Le franchisé se rémunère alors lui-même à partir du résultat qu’il obtient, moins les charges dont il doit s’acquitter. Bien souvent, un chiffre d’affaires fructueux est synonyme de rémunérations plus élevées pour les franchisés, qu’ils soient à la tête d’une entreprise individuelle ou non.
Pour augmenter leurs chances de réussite, certaines personnes se lancent aussi comme multi-franchisé : en multipliant les points de vente franchisés d’une même enseigne, le salaire augmente en conséquence. Les multi-franchisés réalisent des économies d’échelle. Ils négocient plus facilement leurs nouveaux contrats de franchise et bénéficient de conditions d’achat plus avantageuses auprès de leur franchiseur.
Des franchises plus dynamiques que d’autres
Outre le chiffre d’affaires dégagé chaque mois, le salaire du franchisé est influencé par une myriade d’autres facteurs extérieurs. Premières choses à prendre en compte : les droits d’entrée varient d’une franchise à l’autre. La somme investie au départ pour se lancer, si elle est conséquente, influencera forcément le budget final du franchisé. Avant de se lancer, il faut aussi évaluer la taille de l’entreprise et son développement : le nombre d’employés, les charges à payer, les primes et avantages versés aux équipes, car tout cela aura un impact sur le salaire du franchisé à la fin du mois.
De plus, selon le type de franchise, ou son niveau de prestige, les bénéfices seront plus ou moins élevés. A titre d’exemple, la restauration est souvent plus rentable que les services à la personne. La localisation géographique de l’enseigne viendra aussi influencer la donne, car les tarifs appliqués peuvent dépendre de la clientèle, de la popularité de la ville, du tourisme qui l’entoure.