Immobilier, conseils et services aux entreprises, esthétique, jardinage ou même loisirs. Certaines activités peuvent se pratiquer simplement en allant à la rencontre du client. Sans avoir besoin d’un local. De plus en plus d’enseignes s’y essaient. Avantages ? Inconvénients ? Des entrepreneurs témoignent.
A l’origine de Bump game, l’envie d’apporter des loisirs “insolites” dans les campagnes. Mais comment faire alors que le foncier est de plus en plus cher, y compris à la périphérie des grandes villes ? En créant une franchise sans local qui s’appuierait sur des partenariats avec des complexes de foot en salle. Les franchisés peuvent alors donner rendez-vous à leurs clients chez un partenaire, aux heures où ses terrains ne sont pas loués. Ou proposer de se déplacer chez le particulier, dans l’entreprise, le club sportif ou le centre de loisirs, dans un parc, sur un terrain de foot, etc. Avec tout l’équipement pour jouer au bubble foot, à l’archery bump (un jeu d’arcs et de flèches) ou au laser bump, « un laser game complètement nomade », décrit Romain Billottet, à la tête du réseau. Le tout rangé dans une camionnette, un garage ou un abri de jardin.
Moins de contraintes financières et administratives
Avec cinq ans de recul, Romain Billottet ne trouve que des avantages à la franchise sans local. Elle a apporté la souplesse recherchée pour « répondre à un besoin des campagnes ». Quand l’activité a tourné au ralenti, pendant la crise sanitaire, « on n’a pas eu tout ce stress des charges locatives à payer », souligne-t-il. Pas besoin non plus de se préoccuper de toutes les normes qui encadrent la gestion des établissements recevant du public. « Le franchisé a moins de contraintes financières et administratives ». Il peut se lancer avec une mise de départ relativement modeste. Et vite. Il n’aura pas à chercher pendant des semaines le local idéal, à investir dans son aménagement, à prévoir de quoi payer plusieurs mois de loyers et de charges. Ni à recruter tout de suite pour s’occuper de l’accueil pendant qu’il prospecte.
Ouvrir une franchise sans local : la prime au terrain
Il pourra d’emblée s’atteler à développer son réseau. C’est un autre avantage de la franchise sans local. Un modèle également choisi par Léo Dehlon, quand il a repris l’enseigne Litha espresso, en 2019. La marque commercialise des machines à café, du café et du thé, en vrac, en capsules compostables et en sachets, etc. L’ambition : proposer « une véritable solution pause bien-être en entreprise ». Pour se faire connaître, il voulait « des gens de terrain, qui connaissent bien le tissu local, qui s’investissent et qui vont suivre les clients sur du long terme plutôt que des commerciaux susceptibles de partir à tout moment ». D’où la franchise. L’absence de local permettait de lever les freins à l’installation. De « valoriser l’esprit d’entrepreneuriat », d’ouvrir des opportunités à ceux qui ont cet esprit sans forcément avoir beaucoup d’économies, ajoute Tempeos. Une franchise qui joue le rôle de négociateur auprès de commerçants et de prestataires d’activités de loisirs pour permettre aux petites et moyennes entreprises d’offrir à leurs salariés des avantages similaires à ceux obtenus par les comités d’entreprises de grosses sociétés.
Franchise en ligne : pas de temps perdu
« L’activité ne nécessite pas de disposer d’une boutique avec pignon sur rue », remarque Clémence Dadu, responsable recrutement et animatrice réseau chez Tempeos. Le franchisé a juste besoin d’un véhicule, un téléphone, un ordinateur et ses compétences. Johan Mouflier, 48 ans, a franchi le pas avec la crainte de quitter le « confort d’un poste de salarié ». L’absence de charges de loyer l’a rassuré. Il a depuis découvert plein d’autres atouts à la franchise sans local. « Travailler de chez soi permet d’optimiser le temps consacré à l’administratif. Pas de temps perdu aux bavardages », de distractions causées par « le bruit ambiant ». Pas d’angoisse non plus : il peut compter sur le réseau. Et « se nourrir des échanges avec les clients, les prospects », l’essentiel de son quotidien.
Coworking, bureau, show room ou embauche contre la sensation d’isolement
Après quatre ans comme franchisé de l’enseigne Bump game, Pierre, 32 ans, a quant à lui, eu envie d’échanger avec d’autres personnes que les clients et les partenaires, « d’avoir un contact humain sur le temps administratif, de transmettre ». Alors il a recruté un alternant et pris un bureau où ils peuvent se retrouver « pour faciliter la communication et la transmission des informations ». Thibaut, un de ses collègues, a décidé d’intégrer un espace de coworking et un réseau d’affaires pour échanger avec d’autres chefs d’entreprise, développer ses compétences et son concept. Mais il aimerait un show room pour « plus de visibilité » et de facilité « à faire comprendre notre concept à nos clients ». La prochaine étape ?
Chez Litha espresso, six franchisés ont ouvert un show room ou un bureau. Une suite qui leur semblait logique une fois leur chiffre d’affaires suffisant pour embaucher un premier collaborateur et payer les charges d’un local sans se mettre en danger.