C’est une page qui se tourne pour l’une des marques préférées des familles françaises. Après près de quarante ans de présence dans le giron du groupe Rocher, Petit Bateau va passer sous pavillon américain.
L’entreprise bretonne a officialisé, jeudi, avoir choisi le fonds d’investissement Regent pour reprendre l’enseigne de prêt-à-porter pour enfants fondée à Troyes il y a plus de 130 ans.
Une nouvelle impulsion pour Petit Bateau
Rocher, propriétaire de marques comme Yves Rocher, Arbonne ou Sabon, avait annoncé dès janvier son intention de céder Petit Bateau et Stanhome afin de recentrer ses activités sur les cosmétiques. Le choix de Regent n’est pas anodin : ce fonds californien, basé à Beverly Hills, s’est spécialisé dans la relance de maisons patrimoniales. On lui doit déjà la reprise de DIM en France, Bally en Suisse ou encore La Senza au Canada.
Dans un communiqué, Jean-David Schwartz, directeur général exécutif du groupe Rocher, souligne que ce rachat doit offrir à Petit Bateau « les meilleures conditions pour poursuivre son développement sur le long terme » tout en préservant son identité. Un discours auquel Regent s’associe : son président, Michael Reinstein, insiste sur le caractère “institutionnel” de la marque, promettant de respecter “ses traditions artisanales” et “son esprit français”.
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Petit Bateau : Une marque internationale solide
Créé en 1893, Petit Bateau s’est imposé comme une référence mondiale du textile pour enfants. Aujourd’hui, la marque compte 370 points de vente dont 200 à l’international, et s’appuie sur un réseau de 760 détaillants. Chaque année, ce sont 28 millions de pièces qui sortent de ses ateliers, dont une grande partie encore produite en France. L’entreprise emploie 2 400 salariés, principalement à Troyes, où elle conserve une usine et un site logistique, ainsi qu’une usine au Maroc.
Son ancrage local ne l’empêche pas de rayonner : 55 % de son chiffre d’affaires est réalisé en France, 25 % en Europe hors Hexagone et 10 % au Japon. Un pays où la marque bénéficie d’une forte notoriété et où ses ventes en ligne progressent rapidement (+8,3 % au premier semestre 2025). En France, la dynamique est également positive, avec une hausse de 5,6 % de l’activité digitale.
Si le montant de la transaction n’a pas été communiqué, l’opération reste conditionnée à la consultation des instances représentatives du personnel. Elle marque en tout cas une étape importante dans l’histoire de Petit Bateau. Pour Regent, l’enjeu est clair : capitaliser sur la puissance de la marque et accélérer sa croissance internationale. Pour le groupe Rocher, c’est l’occasion de se recentrer sur son cœur historique, la cosmétique.










