Se lancer en franchise séduit de nombreux entrepreneurs. Mais avant de signer un contrat de franchise, une question s’impose : la franchise sera-t-elle rentable ? Cette notion, souvent utilisée comme critère principal de choix, mérite pourtant d’être clarifiée.
Adrien Régis, associé Expert-Comptable au sein d’Endrix, nous éclaire sur ce sujet essentiel.
Qu’est-ce que la rentabilité en franchise ?
La rentabilité désigne la capacité d’une entreprise à générer un bénéfice à partir de son activité courante, une fois toutes ses charges couvertes. Elle mesure donc ce que rapporte réellement l’activité par rapport aux dépenses qu’elle entraîne.
Les dépenses qui correspondent à de l’investissement n’entrent pas directement dans le calcul de la rentabilité. Par exemple, « le droit d’entrée d’une franchise est considéré comme de l’investissement » indique Adrien Régis. Il en est de même de l’achat de matériel ou des dépenses réalisées pour l’aménagement de son local commercial. C’est l’amortissement de ces investissements (par exemple, 20 % par an sur 5 ans) qui impactera le résultat. « À l’inverse, les redevances (royalties), qui sont payées chaque mois ou chaque trimestre, s’analysent comme une charge et pèsent donc directement sur la rentabilité de l’activité » poursuit-il.
Pour comprendre
- Le droit d’entrée n’est pas un versement récurrent. Il s’agit d’un paiement dit “one shot” qui permet d’intégrer le réseau, et qui est donc considéré comme de l’investissement.
- Les charges récurrentes impactent pour leur part directement la rentabilité.
Les notions clés à ne pas confondre avec la rentabilité
Pour bien comprendre la rentabilité, il est essentiel de distinguer plusieurs concepts qui peuvent s’en approcher :
- Le chiffre d’affaires : Il s’agit de la somme des ventes de biens ou de services d’une entreprise. Il est égal au montant (hors taxes) de l’ensemble des transactions réalisées par l’entreprise avec des tiers dans le cadre de son activité normale et courante.
- La marge : Elle correspond à la différence entre le montant (hors taxes) des ventes de marchandises et le coût d’achat (hors taxes) des marchandises vendues
- Le résultat net : Il s’agit du bénéfice (ou perte) final, une fois toutes les charges, y compris sociales et fiscales, déduites.
- Le bénéfice : Il s’agit du résultat lorsqu’il est positif. Nous parlons de bénéfices lorsque les produits (ventes) dépassent l’ensemble des charges.
- Le seuil de rentabilité (ou point mort) : Niveau minimal de chiffre d’affaires à atteindre pour couvrir toutes les charges. En dessous de ce seuil, l’entreprise perd de l’argent ; au-dessus, elle génère du bénéfice.
- La marge servie : Différence entre le prix de vente conseillé au client final et le prix d’achat des produits ou services par le franchisé. C’est donc la marge brute que le franchiseur “sert” ou “garantit” au franchisé sur les produits achetés auprès du réseau.
- L’EBE (Excédent Brut d’Exploitation) : Solde intermédiaire de gestion qui mesure la richesse créée par l’entreprise grâce à son seul cycle d’exploitation. L’EBE prend en compte le chiffre d’affaires mais exclut les éléments exceptionnels ainsi que les effets liés aux investissements et aux amortissements. C’est un indicateur régulièrement consulté par les dirigeants et les services de contrôle de gestion pour suivre la performance opérationnelle.
« Beaucoup de porteurs de projet s’arrêtent au chiffre d’affaires, mais ce n’est qu’une donnée brute. La véritable question est de savoir à partir de quel niveau d’activité l’entreprise devient rentable, et combien il reste à l’entrepreneur une fois toutes les charges payées », insiste l’expert-comptable.
Pourquoi est-il difficile de connaître la rentabilité d’une franchise ?
Lorsque l’on envisage de rejoindre un réseau de franchise, il n’est pas si simple d’accéder à des données fiables sur la rentabilité. Plusieurs raisons l’expliquent :
- Une rentabilité qui varie selon les points de vente : même au sein d’une même enseigne, deux franchisés peuvent obtenir des résultats très différents. L’emplacement, la gestion, la taille du local ou encore la concurrence locale jouent un rôle déterminant.
- Une absence de garantie : le franchiseur fournit un Document d’Information Précontractuel (DIP), qui donne des chiffres moyens. Mais ces données ne sont pas une promesse. « Le franchiseur peut partager des tendances, mais il n’a pas à garantir un niveau de rentabilité », rappelle Adrien Régis.
- Des paramètres propres à chaque entrepreneur : charges sociales, fiscalité personnelle, mode de financement… Tout cela influence directement le revenu final.
En clair, la rentabilité d’une franchise n’est pas un chiffre figé, mais une équation complexe qui dépend de multiples facteurs internes et externes.
Les 10 franchises considérées comme les plus rentables en 2025
Comme nous l’indiquons dans cet article, évaluer la rentabilité d’une franchise dépend de nombreux critères propres à chaque point de vente, si bien que le TOP 10 que nous vous présentons est à prendre avec précaution.
1- Dunkin’

Le leader mondial du Donuts a fait une arrivée remarquée sur le marché français en 2025. La notoriété de l’enseigne américaine lui donne un avantage dans le marché dynamique du coffee shop. La stratégie de développement sur l’ensemble des canaux de distribution (centre-villes, centres commerciaux, retail park, travel retail) offre aux futurs franchisés des perspectives de développement prometteuses.
2- McDonald’s

L’enseigne qu’on ne présente plus compte plus de 1500 restaurants en France, ce qui fait de l’Hexagone le deuxième marché le plus important pour Mcdo, derrière les États-Unis.
3- Léonidas

En plus de 100 ans d’existence, Leonidas est devenu le leader international du chocolat, avec plus de 1 200 magasins implantés à travers une cinquantaine de pays. L’enseigne entend déployer de nouveaux points de vente en France, son deuxième marché derrière la Belgique.
4- My Beers

L’enseigne révolutionne le concept de bar-cave depuis 2013 avec plus de 400 références de bières et de la restauration basée sur de la street-food. Le bar représente 70 % du chiffre d’affaires moyen HT, 20 % pour la partie street-food et 10 % pour la cave.
5- Boulangerie Ange

L’enseigne révolutionne le secteur de la boulangerie en franchise en lui redonnant un coup de neuf, dans une logique éco-responsable avec une expérience client enrichie qui séduit jusqu’au Québec. 200 points de vente sont nés depuis l’ouverture de la première boulangerie en 2008.
6- Domino’s Pizza

Le leader mondial de la livraison et de la pizza à emporter est entré sur le marché français en 1989 et compte environ 450 points de vente. Un succès qui participe à la notoriété de cette marque, présente dans plus de 85 pays au travers de 16 000 points de vente.
7- MDA Electroménager

Leader du discount électroménager depuis près de 40 ans, l’enseigne MDA fait de l’équipement des foyers à prix bas son cheval de bataille. L’enseigne compte 200 magasins sur le territoire national.
8- O’Tacos
On ne compte plus le nombre de restaurants O’Tacos implantés sur le territoire. L’enseigne développe le French Tacos, et séduit au-delà des frontières, avec des points de vente en Europe, au Maroc et jusqu’en Arabie Saoudite, comme l’indique le site internet d’O’Tacos.
9- L’Orange Bleue

Créé à Rennes en 1996, L’Orange bleue se donne pour objectif de rendre le fitness accessible à tous ! Avec 400 clubs en France et en Espagne, l’enseigne espère doubler son nombre d’établissements dans ces deux pays.
10- Norauto

Le Pionnier du concept de centre auto opère une réelle adaptation aux enjeux de la voiture du 21e siècle, en intégrant les éléments de décarbonation, d’électrification du parc et de mobilités. La franchise Norauto s’impose comme une référence dans son secteur.
Ces franchises moins médiatisées qui méritent aussi votre attention
Intégrer un réseau de franchise très connu et solidement implanté peut être synonyme de rigidité des règles et de lourdeur des obligations imposées au franchisé, avec notamment des droits d’entrée élevés. Bien que la visibilité immédiate soit un avantage concurrentiel très important sur le marché, les réseaux de tailles plus réduites ont aussi leurs points positifs : adaptations locales plus facilement acceptées, relations directes avec le franchiseur, participation au développement du réseau.
Les opportunités proposées par les enseignes suivantes sont à étudier sérieusement lorsque l’on souhaite se lancer dans la franchise. Certaines de ces enseignes permettent notamment de se lancer sans local commercial, ce qui permet de se libérer d’une charge non négligeable.
Nos conseils pour évaluer la rentabilité d’une franchise avant de se lancer
Malgré ces difficultés, il existe des étapes à suivre pour mieux anticiper la rentabilité de votre projet. Adrien Régis propose une méthodologie en trois temps.
1. Étudier le DIP et les données du franchiseur
Le DIP fournit une base précieuse : chiffre d’affaires moyen, coûts d’investissement, redevances, formation… Ces éléments donnent un premier aperçu. « C’est une photographie générale du réseau, mais il faut aller au-delà », précise l’expert.
Ne pas hésiter à « challenger » ces données, notamment auprès d’autres franchisés du réseau. Il est important de pousser l’analyse sur le terrain.
2. Construire un business plan réaliste
Il est essentiel de bâtir un prévisionnel financier adapté à votre projet. Celui-ci doit prendre en compte :
- vos charges fixes (loyer, salaires, frais généraux),
- vos charges variables (prix d’achat des marchandises, commissions),
- les redevances spécifiques au franchiseur,
- vos modalités de financement (emprunt, apport personnel).
Un business plan permet notamment de calculer le seuil de rentabilité, c’est-à-dire le niveau d’activité minimal à atteindre pour couvrir toutes vos charges. Il peut aussi intégrer des indicateurs comme l’EBE ou la marge servie pour évaluer la solidité de votre modèle.
3. Se faire accompagner par un expert-comptable
« L’accompagnement d’un expert-comptable est indispensable pour valider vos hypothèses et identifier les points de vigilance », souligne Adrien Régis. Ce professionnel vous aidera à modéliser différents scénarios (optimiste, médian, pessimiste) et à évaluer vos besoins en trésorerie.
Rentabilité en franchise : un indicateur, pas une garantie
La rentabilité ne doit pas être envisagée comme une donnée absolue, mais comme un objectif à atteindre grâce à une gestion rigoureuse. Choisir une franchise, c’est donc évaluer un potentiel plutôt que d’acheter une promesse.
Comme le rappelle Adrien Régis : « Une franchise peut être rentable, mais cela dépendra autant du modèle proposé par le franchiseur que de l’implication et des choix de gestion du franchisé. »
En résumé, comprendre la rentabilité, c’est aussi comprendre qu’elle repose sur une équation entre les chiffres fournis par le réseau et votre propre stratégie entrepreneuriale.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Top 10 des franchises les plus rentables.
Définition de la rentabilité en franchise
Elle mesure la capacité d’une entreprise à générer un bénéfice après avoir couvert toutes ses charges. Les droits d’entrée et investissements initiaux sont considérés comme des amortissements, tandis que les redevances pèsent directement sur la rentabilité.
Notions comptables à distinguer
Chiffre d’affaires, marge, résultat net, bénéfice, seuil de rentabilité, marge servie et EBE sont des indicateurs complémentaires indispensables pour évaluer la performance réelle d’une franchise.
Une rentabilité variable et sans garantie
Elle dépend de multiples facteurs (emplacement, gestion, concurrence, fiscalité personnelle). Le Document d’Information Précontractuel (DIP) donne des tendances mais n’offre aucune promesse de résultat.
Top 10 des franchises jugées rentables en 2025
Dunkin’, McDonald’s, Léonidas, My Beers, Boulangerie Ange, Domino’s Pizza, MDA, O’Tacos, L’Orange Bleue et Norauto se démarquent par leur notoriété, leur réseau et leur potentiel de développement.
Méthodologie pour anticiper la rentabilité
Étudier le DIP et confronter ses données auprès des franchisés, bâtir un business plan réaliste (seuil de rentabilité, charges fixes et variables, financement) et se faire accompagner par un expert-comptable pour valider ses hypothèses.







































