Un rapport de la Délégation générale des Entreprises publié en juin 2025 met l’accent sur le nombre grandissant d’entreprises qui seront à reprendre en France dans la prochaine décennie : plus de 500 000. Un chiffre qui rappelle l’urgence de trouver des solutions pour contrecarrer le péril qui guette l’économie française.
La retraite : une opportunité de rachat pour les repreneurs
Le nombre d’entreprises à reprendre augmente drastiquement car une génération entière d’entrepreneurs s’apprête à sortir de la vie active, et à bénéficier de leur retraite. Près de 500 000 chefs d’entreprise ont plus de 60 ans et sont susceptibles de prendre leur retraite au cours de la décennie à venir. L’âge médian des dirigeants qui transmettent leur entreprise est aujourd’hui à 55 ans.
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Parmi les derniers chiffres, ce sont plus particulièrement les secteurs de l’enseignement, de la santé, des services aux entreprises ou encore du commerce qui comptent un grand nombre de dirigeants âgés. Trois millions d’emplois salariés dépendent de ces secteurs, d’où l’urgence de préparer la transmission. Le rapport de la DGE souligne que ce sont les dirigeants du commerce de détail qui ont tendance à céder plus tard leur entreprise que ceux des autres secteurs.
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Les tendances du repreneuriat
Après une baisse significative depuis 2012, le nombre de transmissions d’entreprises s’est stabilisé depuis 2022, retrouvant le niveau de 2016. Plus de 37 000 transmissions ont été réalisées en 2024. Seul une faible proportion (environ 7 %) se déroule dans le cadre de procédures collectives (sauvegarde, redressement judiciaire, liquidation). La majorité s’organise au sein d’un contexte économique sain.
Le rapport de la DGE souligne que le prix moyen des cessions a augmenté. Il est passé de 255 000 € en 2012 à 303 000 € en 2024. À noter que le prix peut varier selon le secteur. Les pharmacies connaissent par exemple des prix de cession beaucoup plus élevés que les entreprises de services aux particuliers ou la restauration rapide.
Les entreprises cédées sont généralement de petite taille, avec une forte proportion de TPE (très petites entreprises). Sur le plan géographique, des tendances apparaissent également, avec des disparités marquées entre les régions. L‘ouest de la France, notamment en Bretagne, en Normandie, ainsi que dans le sud du Massif Central, connaît une fréquence plus élevée de transmissions d’entreprises.
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Le soutien des pouvoirs publics pour reprendre une entreprise
Malgré les perspectives économiques attrayantes de cession ou de transmissions d’entreprises, le manque de repreneurs freine la reprise de nombreuses sociétés. Pour contrer ce phénomène, l’État a lancé des travaux d’analyse avec une publication annuelle des données sur la transmission assurée par la DGE. La ministre déléguée chargée du Commerce en poste de décembre 2024 à octobre 2025, Véronique Louwagie a également développé une mission spécifique consacrée à la transmission-reprise, réunissant les acteurs concernés afin de réduire les obstacles. Coordonné par la DGE, ce réseau nommé “Mission Reprise” vise à favoriser « une culture de la transmission et du repreneuriat par un plan d’actions élaboré par des spécialistes » souligne le ministère dans un communiqué.
« Ensemble, nous pouvons avancer concrètement sur ce chantier essentiel des transmissions reprises. Ce sont des milliers d’entreprises, partout en France, qui font vivre nos territoires, perpétuent les savoir-faire et créent de l’emploi. Avec cette mission, l’État peut s’appuyer sur un réseau d’acteurs dont l’expérience et la connaissance fine du terrain sont précieuses et permettront de mettre en place collectivement des mesures efficaces » présente Véronique Louwagie dans un communiqué.
Son successeur à Bercy, Serge Papin, a pour sa part proposé de faciliter les transmissions en étendant le pacte Dutreil aux salariés. Ce dispositif, qui fait l’objet d’âpres discussions à l’Assemblée nationale dans le cadre du budget 2026 permet de fluidifier les transmissions d’entreprises familiales à ses héritiers grâce à des avantages fiscaux.
Bon à savoir
Les entreprises cédées ou transmises présentent des perspectives économiques plus favorables que celles créées. Elles affichent un taux de viabilité plus élevé (85,5 % contre 81,4 %) selon la DGE.
Parmi les freins à la reprise d’entreprise figurent le manque de liquidités pour les repreneurs, l’asymétrie d’information entre cédants et repreneurs, ainsi que l’insuffisance d’accompagnement. Pour soutenir les repreneurs, les pouvoirs publics ont instauré plusieurs dispositifs :
- Des garanties financières (par exemple, la garantie transmission de Bpifrance).
- Des prêts d’honneur à taux zéro.
- Des incitations fiscales (par exemple, le Pacte Dutreil pour les transmissions familiales).
- Des plateformes de mise en relation entre cédants et repreneurs.
- Des diagnostics pré-transmission pour aider à évaluer les entreprises.
- Des dispositifs de structuration de la gouvernance post-reprise.
Ces mesures visent à préserver les emplois, la compétitivité des entreprises et le savoir-faire. Le marché de la reprise d’entreprise suscite aujourd’hui un intérêt croissant, aussi bien chez les repreneurs que les cédants.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Cession reprise d’entreprises en France en 2025.
Forte anticipation des transmissions d’entreprises
Environ 500 000 entreprises françaises seront à reprendre dans la prochaine décennie, principalement en raison du départ à la retraite des dirigeants âgés, avec un âge médian de cession de 55 ans.
Secteurs clés et opportunités économiques
Les secteurs de l’enseignement, de la santé, des services aux entreprises et du commerce, employant près de 3 millions de salariés, sont particulièrement concernés par cette transition. Les entreprises transmises affichent une meilleure viabilité (+85,5%) que les créations.
Stabilisation du marché de la transmission
Après une baisse depuis 2012, les transmissions d’entreprises ont retrouvé un niveau stable depuis 2022 avec plus de 37 000 opérations en 2024, dont une faible proportion en procédures collectives, témoignant d’un contexte majoritairement sain.
Évolution des prix de cession et disparités régionales
Le prix moyen de cession a augmenté, atteignant 303 000 € en 2024, variant selon les secteurs, avec notamment des prix plus élevés dans la pharmacie. La concentration est plus forte dans l’ouest de la France, comme en Bretagne ou Normandie.
Soutien public et défis à la reprise
Les pouvoirs publics, via la DGE et divers dispositifs (garanties financières, prêts à taux zéro, plateformes d’échanges, diagnostics pré-transmission), cherchent à pallier le manque de repreneurs et à renforcer la culture de transmission, permettant de préserver emplois et savoir-faire en France.











