Pour transformer la vente de votre affaire en belle opportunité, un certain nombre de points de vigilance et de grandes étapes s’imposent. Explications.
C’est quoi une cession d’entreprise ?
La cession d’entreprise est le transfert de propriété de l’entreprise ou, plus couramment dans le commerce, du fonds de commerce (éléments corporels comme le matériel, et incorporels comme le nom commercial, la clientèle, et le droit au bail) d’un cédant à un acquéreur. Il peut aussi s’agir de la cession des parts sociales de la société exploitante.
Les étapes pour céder son point de vente
Vendre son point de vente ne se fait évidemment pas en un coup de baguette magique. Cela implique au contraire un processus rigoureux et anticipé. « La valeur de l’entreprise est calculée sur les trois derniers exercices comptable. S’ils sont en progression, c’est mieux. Un dirigeant doit donc commencer à préparer la cession trois ans avant », souligne Nicolas Le Moal, expert en gestion et transmission d’entreprise au sein du réseau GCL Experts-Gestion. Seul ou encore plus simplement et efficacement accompagné par des professionnels, vous devez :
- Mettre en ordre les documents juridiques et financiers (bilans, contrats, baux) et réaliser un diagnostic complet de votre affaire.
- Estimer le fonds de commerce de manière juste pour fixer un prix de vente réaliste. Pour cela, faites appel à un expert-comptable.
- Diffuser l’offre de cession
- Sélectionner les candidats sérieux, en leur faisant signer un accord de confidentialité (NDA) avant la transmission d’informations sensibles.
- Négocier le prix et les conditions, puis permettre à l’acquéreur de réaliser un audit (Due Diligence) pour vérifier la santé de l’entreprise.
- Formaliser la transaction en signant un protocole d’accord puis un acte de cession définitif, après obtention des financements et des accords nécessaires. Dont l’agrément du franchiseur.
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Le cas spécifique de la franchise
Eh oui, pour céder votre point de vente, vous ne l’avez peut-être pas remarqué dans votre contrat de franchise, mais vous devez avoir l’accord de votre franchiseur. C’est la fameuse clause d’agrément. En fonction de ses compétences, de sa capacité financière, et sa potentielle adhésion à la culture du réseau, l’acquéreur sera jugé apte (ou pas) par la tête de réseau à reprendre votre affaire. « Un franchiseur bienveillant peut aider à la recherche de candidats et à la valorisation, agissant comme un facilitateur de la transmission », précise Nicolas Le Moal.
Céder son point de vente à un salarié : avantages et inconvénients
La transmission à l’un de vos salariés (ou manager clé) offre une continuité opérationnelle et est de nature à rassurer le franchiseur. En effet, il connait bien les clients et le fonctionnement du réseau. La transition n’en sera que plus douce. Toutefois, des limites persistent dans ce type de situation. D’abord le salarié n’aura peut-être pas la capacité financière suffisante. « S’il manque de fonds, le cédant peut alors consentir un crédit vendeur au salarié repreneur », explique notre expert. De plus, notez que s’il a la confiance des autres salariés en place, il va devoir changer de posture et endosser le costume de dirigeant. Ses collègues vont devenir ses collaborateurs. Pas toujours facile à gérer de part et d’autre.
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Réussir sa passation d’entreprise : les conseils d’experts
« Impossible de vendre sa société sans prévoir de période de tuilage entre l’ancien et le nouveau dirigeant », prévient d’emblée Nicolas Le Moal. Selon la taille de l’entreprise et la technicité de l’activité, cette passation durera plus ou plus moins longtemps. « Veillez à bien définir les rôles de chacun durant cette période. Ainsi que le volume horaire de présence du cédant. Il ne peut pas être à temps plein jusqu’au dernier jour », assure-t-il. En revanche, rien ne lui interdit de revenir comme expert (rémunéré) sur des sujets bien précis.
Comment estimer la valeur de son fonds de commerce
Cette estimation est l’étape la plus délicate. Elle repose sur une combinaison de méthodes :
- La méthode des barèmes : couramment utilisée, elle se base sur un pourcentage du chiffre d’affaires annuel (CA HT) moyen des trois dernières années.
- La méthode des résultats : plus précise, elle se concentre sur la capacité bénéficiaire future de l’entreprise. Dans ce cas, les experts analysent des indicateurs comme l’excédent brut d’exploitation ou le résultat net retraité, qu’ils multiplient par un coefficient lié au risque et à la croissance du secteur.
En franchise, la valorisation est souvent majorée car l’enseigne apporte une notoriété, des process éprouvés et une clientèle établie, ce qui réduit le risque pour l’acquéreur. « Le niveau de fiscalité du cédant est également à prendre en compte », conclut Nicolas Le Moal.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés de l'article
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : comment céder son point de vente franchisé.
Préparer la cession en amont
une transmission réussie se prépare idéalement trois ans avant, en mettant en ordre les documents financiers et juridiques, et en anticipant la valorisation de l’entreprise.
Estimer la valeur de son fonds de commerce :
l’évaluation s’appuie sur les trois derniers exercices comptables et combine plusieurs méthodes (barèmes, résultats, potentiel futur). En franchise, la notoriété de l’enseigne peut majorer cette valeur.
Respecter les étapes clés du processus
diagnostic complet, diffusion de l’offre, sélection des candidats sérieux, négociation, audit (Due Diligence) et signature de l’acte définitif.
Prendre en compte la spécificité de la franchise
l’accord du franchiseur est indispensable (clause d’agrément). Ce dernier peut jouer un rôle facilitateur dans la recherche d’acquéreurs et la transmission.
Assurer une passation progressive
une période de tuilage entre cédant et repreneur est essentielle pour garantir la continuité. Dans le cas d’une reprise par un salarié, cela peut favoriser la stabilité, mais soulève des enjeux financiers et managériaux.













