“Être encore là dans 100 ans” : douze mois après la reprise par ses salariés de la verrerie mondialement connue, Duralex tient ses objectifs, “portée par un nouveau souffle” et vise l’équilibre financier d’ici “deux ans”.
“Nous savions que ça allait fonctionner, c’est une année d’assurée, mais on veut que Duralex soit encore là dans 100 ans”, se félicite auprès de l’AFP le directeur général François Marciano.
Les verres Duralex continuent d’être produits dans l’usine historique près d’Orléans
L’été dernier, pourtant, la marque célèbre pour sa vaisselle réputée incassable, a bien failli disparaître après un énième redressement judiciaire, plongeant les salariés dans le flou autour de leur avenir.
Une incertitude levée par le tribunal de commerce d’Orléans, qui a validé le projet de coopérative des salariés, soutenu par 60% du personnel, porté par la direction du site et appuyé par les élus locaux. Le lancement de la scop a été réalisé le 1er août de2024nier.
Depuis, 17 personnes ont été recrutées, portant à 243 le nombre de salariés sur son site historique de La Chapelle-Saint-Mesmin, près d’Orléans, notamment grâce à plusieurs soutiens locaux.
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La Région a par exemple promis son soutien sous forme de garantie bancaire, quand la métropole d’Orléans a officialisé le rachat du site de la verrerie, pour 5,6 millions d’euros.
“Nous sommes confiants dans notre capacité à y arriver, c’est ce que nous avions annoncé au tribunal”, affirme le directeur de l’usine.
Face à l’ampleur du défi, Duralex est déjà parvenu à redresser la barre : son chiffre d’affaires devrait atteindre cette année 33 millions d’euros, après avoir chuté à 24,6 millions d’euros en 2023, contre plus de 31 millions en 2022.
Des “salariés exemplaires” qui ont sauvé la marque grâce au modèle coopératif
D’ici deux ans, la barre des 35 millions d’euros est espérée, qui marquerait un retour à l’équilibre financier, avant de viser 39 millions d’euros en 2030.
“Malgré les succès”, Orléans Métropole a assuré “poursuivre son accompagnement, notamment sur les sujets énergétiques, d’assainissement et de régularisation environnementale”.
Le site doit notamment tendre vers une trajectoire bas carbone et conforme à la réglementation, d’ici 2026 et “5 millions d’euros restent à trouver”, selon M. Marciano.
“Ce sont cinq millions d’euros dont on a besoin, notamment pour refaire une partie des machines”, estime-t-il.
Le pari de la coopérative, lui, est gagné auprès des salariés, affirme le directeur des ressources humaines Maxime Nélia: “la majorité des équipes tient à Duralex et voulait sauver la marque”, assure-t-il, précisant que 148 personnes ont à date adhéré à la Scop en échange d’un investissement de 500 euros.
C’est par exemple le cas de Laure Cerandon, responsable des ateliers et salariée de la verrerie depuis 12 ans, qui a suivi tous les rebondissements juridiques de son entreprise au tribunal.
Diversification des produits et des services proposés par Duralex en boutique
“Nous sommes toujours aussi fiers de travailler pour nous-mêmes ; sans la coopérative, je ne serais pas restée. On monte crescendo dans le boulot depuis la reprise”, dit-elle à l’AFP.
En recrutant, l’entreprise a repensé toute une image jugée vieillissante, du marketing à la communication.
Au magasin d’usine du centre-ville d’Orléans — qui a réalisé un million d’euros de chiffre d’affaires depuis décembre —, ont suivi un café-épicerie, mais aussi un magasin éphémère dans le cœur de Paris.
La marque a aussi profité de plusieurs collaborations, dont une remarquée avec La Poste et Stéphane Bern, propulsé en défenseur du savoir-faire du verrier, pour refaire parler d’elle. Le lancement d’une gamme de produits dérivés, du “tote bag” au prêt-à-porter, a participé à ce mouvement.
“Duralex, qui fête aussi ses 80 ans cette année, est une marque qui parle aux gens, il fallait qu’ils puissent s’approprier cette identité tout en la modernisant. Et on a encore plein de projets !”, s’enthousiasme François Marciano.
La part de l’export, où certains marchés comme le Japon et la Chine sont “porteurs” ou “prometteurs” à l’instar du Canada, doit encore s’accentuer. “Mais on y travaille, et on y arrivera, comme avec les parts de marché récupérées depuis un an”, promet-il.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(Vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Repris par ses salariés en SCOP, Duralex affiche des résultats encourageants un an après son sauvetage
Reprise réussie par les salariés :
Après plusieurs redressements judiciaires, Duralex a été repris en SCOP par ses salariés en août 2024. 60% du personnel a soutenu ce projet, permettant ainsi à la verrerie de surmonter la crise et de maintenir son activité sur son site historique près d’Orléans.
Redressement financier et objectifs de croissance :
Le chiffre d’affaires de Duralex devrait atteindre 33 millions d’euros cette année, contre 24,6 millions en 2023. La société vise l’équilibre financier d’ici deux ans, avec un objectif de 39 millions d’euros en 2030.
Soutien local et investissements :
Le projet de reprise a été largement soutenu par les acteurs locaux, avec des aides financières et une garantie bancaire de la Région. La métropole d’Orléans a également racheté le site pour 5,6 millions d’euros.
Diversification et modernisation de l’image :
Duralex a lancé de nouvelles initiatives, notamment des magasins éphémères à Paris, un café-épicerie, ainsi que des produits dérivés. L’entreprise a modernisé son image pour attirer une clientèle plus jeune et dynamique, avec des collaborations notables, comme celle avec La Poste et Stéphane Bern.
Expansion internationale et projets futurs :
L’exportation de la marque est en croissance, avec des marchés prometteurs en Asie et au Canada. Duralex prévoit d’accroître encore sa part de marché à l’international, tout en continuant de développer de nouveaux projets pour consolider son avenir à long terme.
Avec AFP











