Carrefour et Coopérative U, deux des géants français de la distribution, ont annoncé lundi une “alliance européenne aux achats” afin de négocier ensemble auprès des fournisseurs via une centrale d’achats et de services qui sera basée à Bruxelles.
Effective “dès les prochaines négociations (commerciales) de 2026”, l’alliance, baptisée Concordis, a “pour vocation de s’étendre à d’autres distributeurs européens, avec lesquels Carrefour et Coopérative U sont déjà en contact”, précisent les deux enseignes.
Dans un secteur où la taille est un levier de poids pour négocier les prix au rabais, “cette nouvelle alliance aura pour objectif, en massifiant les volumes, d’accroître la compétitivité à l’achat de ses partenaires“, ont indiqué les deux enseignes dans un communiqué.
Renforcer la compétitivité du groupe Carrefour et Coopérative U
Ce nouvel épisode trouve toujours le même dénominateur que les précédents : la guerre des prix et la concurrence exacerbée entre les grandes enseignes, car grâce à ce partenariat, Carrefour et Coopérative U, respectivement deuxième et quatrième distributeur en France, pourront négocier avec d’autant plus de poids des prix au rabais auprès des fournisseurs.
Le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, s’en félicite: “Cette alliance, fondée sur la massification des volumes, la négociation directe et la vente de services internationaux, renforce notre compétitivité à l’achat au bénéfice de nos clients”, indique-t-il. Contrairement à la concurrence, cette nouvelle alliance à la particularité d’avoir “un double périmètre”, en centralisant à la fois les achats et les services.
“Cela ne concerne pas les négociations avec les PME mais uniquement celles avec des multinationales” précise pour sa part Dominique Schelcher, récemment réélu PDG de Coopérative U, et qui se veut rassurant : “j’entends déjà certaines remarques et je tiens ici à rassurer : nous agirons en fidélité aux valeurs qui ont toujours été les nôtres, soucieux de l’équilibre dans la chaîne alimentaire”.
Un environnement de la grande distribution ultra concurrentiel
Dans une quête sans relâche de la moindre marge étant donné la concurrence exacerbée du secteur, les centrales d’achats et de services sont devenues un enjeu de taille pour les enseignes. En septembre 2024, Les Mousquetaires/Intermarché, Auchan et Casino ont déjà officialisé une alliance hors norme, pour une durée de dix ans. Eurelec, centrale d’achat d’E. Leclerc, est elle aussi basée en Belgique.
“Dans un environnement où la concentration des industriels et la montée en puissance des centrales d’achat s’accélèrent, il est de notre responsabilité de proposer une réponse ambitieuse”, explique Alexandre Bompard dans le même communiqué.
Dans leur annonce de lundi, Coopérative U et Carrefour précisent que le nouveau partenariat a été “élaboré dans le strict respect du droit de la concurrence” et “fera l’objet d’une information” à l’Autorité de la Concurrence “avant la fin de ce mois”.
Carrefour Proximité
Supermarché
- Coup de cœur L'Express
- 4 800 implantations
- Apport: 7500€
Promocash
Grossiste alimentaire
- Supermarché – Hypermarché
- 150 implantations
- Apport: 7500€
Rapprochement Carrefour / Coopérative U
Ensemble, les deux enseignes détiennent environ 34% des parts de marché dans la grande distribution en France, selon le dernier baromètre Kantar.
Au-delà du sujet des centrales d’achat et de service, cette alliance signe un rapprochement entre le deuxième et le quatrième distributeur français. Les deux enseignes annoncent “leur intention de coopérer, dans un deuxième temps, dans d’autres domaines”.
Elles citent notamment les “marques distributeurs“, dont chaque enseigne essaie d’augmenter les ventes pour des raisons de marge, pour lesquelles elles “étudieront l’opportunité d’organiser des appels d’offres conjoints”.
Le tout, “en restant autonomes sur leurs produits différenciants”, précisent-elles.
“En matière de produits non alimentaires, Carrefour pourra donner accès à Coopérative U à son savoir-faire, en particulier sur le textile”, ajoutent les deux enseignes.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(Vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : “Carrefour et Coopérative U s’allient pour négocier les prix à Bruxelles”.
Alliance stratégique européenne :
Carrefour et Coopérative U ont formé une alliance européenne pour négocier les prix auprès des fournisseurs via une centrale d’achats, nommée Concordis, à partir de 2026. Cette collaboration vise à renforcer la compétitivité des deux enseignes dans un secteur très concurrentiel.
Objectif de massification des volumes :
L’alliance a pour but de massifier les volumes d’achats, ce qui permettra aux deux enseignes de négocier des prix plus compétitifs, notamment auprès des grandes multinationales. Cela leur donnera un levier de poids face à leurs fournisseurs.
Pas d’impact sur les PME :
Contrairement à d’autres pratiques, cette alliance concerne uniquement les négociations avec des multinationales, en excluant les PME, garantissant ainsi que les plus petits acteurs de la chaîne alimentaire ne soient pas impactés par cette concentration.
Réponse à la concurrence croissante :
Dans un contexte où d’autres grands groupes comme Intermarché, Auchan, et Casino ont également formé des alliances, Carrefour et Coopérative U cherchent à répondre à l’accélération de la concentration des industriels et à la montée en puissance des centrales d’achat.
Perspectives de coopération future :
En plus des négociations d’achats, Carrefour et Coopérative U envisagent de collaborer sur d’autres domaines, notamment les marques distributeurs et les produits non alimentaires, tout en conservant leur autonomie sur leurs produits différenciants.
