La zone de confort nous maintient dans des mécanismes bien rodés… mais pas forcément épanouissants. Il peut donc parfois être utile d’en sortir. Mais, comment savoir quel est le bon moment ? On vous en dit plus.
La zone de confort diffère d’une personne à l’autre. Elle nous garantit une situation sous contrôle et un faible niveau de peur et d’anxiété. Donc la zone de confort, on valide ? Pas tout à fait. Car au-delà, existe un territoire méconnu qu’il est bon, parfois, d’explorer.
Un pas de côté pour s’échapper de sa zone de confort
La zone de confort représente nos habitudes, ce qui nous est familier et nous rassure. Dans l’ouvrage qu’il consacre au sujet*, Hanine Mhannd, entrepreneur, conférencier et auteur spécialisé dans le dépassement de soi et la gamification, développe : « Le concept de zone de confort (…) désigne un espace privilégié où nos activités et nos comportements correspondent à une routine et à un schéma qui minimise le stress et les risques. Il fournit un état de sécurité mentale optimal. »
Qui dit connu, familier, dit « sous contrôle » ; et c’est valable dans tous les domaines : professionnel, affectif, financier… Autrice**, pratiquant l’hypnose et la sophrologie, Chloé Turgis l’assure : « Rechercher fréquemment du connu, de l’habituel est tout à fait normal et sain. » Mais alors pourquoi délaisser cette fameuse zone de confort qui regroupe toutes nos routines et nos connaissances ?
Parce que tout est une question de dosage comme le précise la spécialiste. Se complaire dans le confort et la sécurité nous empêche, parfois, de se découvrir de nouvelles compétences, de rencontrer de nouvelles opportunités, de vivre de nouvelles expériences, de se remettre en question et d’évoluer. Cela nous empêche aussi d’être armé face à l’imprévu et à toute situation qui, malgré toutes nos précautions, échappe à notre contrôle.
Étendre sa zone de confort professionnel plutôt que d’y renoncer
Dans son livre, l’autrice Chloé Turgis nous invite à nous interroger sur la différence entre ce qui est confortable, familier et ce qui est véritablement bon pour nous. « Il serait plus pertinent de remplacer la formulation « zone de confort » par « zone des habitudes » ou « zone de sécurité ». (…) Ce qui nous est familier peut nous convenir à un certain niveau, mais à un autre niveau ce n’est pas ou plus forcément source de bien-être pour nous. »
Ainsi, revenir sans cesse à des mécanismes et des repères profondément ancrés, ne peut à la longue que nous limiter. Une idée développée par Hanine Mhannd : « Les domaines de votre vie dans lesquels vous avez l’impression de ne pas avancer trouvent probablement leur cause dans vos croyances limitantes (…) Que vous en soyez conscient ou non, vous avez intégré certains diktats qui sabotent votre potentiel d’action et limitent votre pouvoir. »
Modifier ses habitudes, sa façon d’appréhender les événements, c’est aussi s’ouvrir à d’autres réalités et poser un regard neuf sur les autres et sur soi-même. C’est aussi s’offrir une autre zone de confort finalement, plus étendue. « Le choix des mots est crucial. (…) sortir de sa zone de confort ne suggère rien de très motivant ni de franchement rassurant. D’où la proposition alternative pour envisager les choses de manière plus positive et intéressante d’étendre sa zone de confort (…) plus attrayant à court terme et plus utile à long terme », explique Chloé Turgis.
Elle emploie ainsi les termes « zone d’exploration » ou « zone de développement », désignant par là-même « une zone intermédiaire amenée à devenir progressivement une zone de confort initiale. »
Comment arriver à agrandir sa zone de confort ?
Sortir de sa zone de confort à tout prix n’est pas la solution. Hanine Mhannd nous invite tout d’abord à l’introspection : « L’élément le plus important à définir est la raison pour laquelle vous voulez en sortir. » En d’autres mots, pourquoi et dans quels domaines faut-il remettre en question ses mécanismes de fonctionnement ?
L’idée est de se challenger, sans déstabiliser tout son quotidien et perdre le contrôle. L’auteur révèle se poser quasiment chaque jour cette question : « Qu’est-ce que tu pourrais faire de nouveau ou de différent aujourd’hui pour tendre vers cette meilleure version de toi-même, ou pour explorer un maximum des possibilités que t’offre la vie ? »
L’objectif à viser selon lui ? Atteindre son plein potentiel. Pour cela, il n’hésite-pas à se fixer des objectifs, ou même à s’inventer un alter ego, en quelque sorte une meilleure version de lui-même. « Votre alter ego n’est pas quelqu’un d’autre, c’est bien vous. Mais c’est une partie de vous que vous ne vous autorisez pas à être en temps normal. Un alter ego bien pensé peut vous aider à prendre des risques et combler le fossé entre votre situation actuelle et votre destination. »
Pour cela, il faut apprendre aussi à se défaire du regard des autres, une autre peur limitante qui peut parfois nous maintenir, malgré nous, dans notre zone de confort. « Pour avoir ce que vous n’avez jamais eu, il faut faire ce que vous n’avez jamais fait », résume Hanine Mhannd qui nous rappelle d’ailleurs que les enfants sortent sans cesse de leur zone de confort. Un avis partagé par Chloé Turgis : « Et si finalement le plus grand danger était de ne jamais rien risquer ? »
* Sortez de votre zone de confort – Vous allez enfin oser être vous-même, Hanine Mhannd, Marabout Poche
** Etendez votre zone de confort – Ne passez plus à côté de votre vie, Chloé Turgis, Dangles