Les jeunes s’intéressent au modèle d’entrepreneuriat en franchise qui leur permet de limiter les risques et leur propose un cadre rassurant tout en se lançant en tant qu’indépendant. Lors de l’ouverture de leur premier point de vente, les franchisés sont âgés de 35 ans en moyenne.
« Créer une entreprise, c’est prendre un risque. Avec la franchise, on limite celui-ci », expose d’emblée Maxence Fenez, devenu franchisé Babychou Services à Valenciennes à 29 ans. Pour celui qui n’avait pas d’idée en tête pour se lancer, la franchise, qui propose des concepts et des modèles économiques éprouvés, était tout indiqué. « Cela fait peur de créer sa société. Avec la franchise on est aiguillé, cadré et accompagné dans la création et le pilotage de l’activité. Le fait que Babychou Services ait un modèle qui fonctionne depuis plus de vingt ans avec une centaine d’agences lorsque je me suis lancé, en 2022, est particulièrement rassurant. Si j’avais déjà des expériences diverses et variées, sur l’aspect entrepreneurial, je ne savais rien faire, ni quelles démarches entreprendre ». Un risque d’autant plus grand que ces candidats investissent souvent toutes leurs économies dans leur projet. « Je n’avais pas beaucoup d’argent, j’ai tout mis sur la table » poursuit-il.
Pour Félix Riffard aussi, devenu franchisé SoCoo’c à Aubenas à 25 ans, il n’était pas question de se lancer seul. « La franchise permet de sécuriser son projet en se lançant avec une enseigne qui a déjà acquis une image de marque et une notoriété. Le marché de la cuisine est tellement concurrentiel, il y a tellement de marques que se lancer en indépendant dans le contexte actuel, c’est se tirer une balle dans le pied. La notoriété de la marque, qui est en pleine expansion, permet de sécuriser le passage en magasin. La marque résonne déjà dans la tête des gens qui entrent plus confiant dans le magasin que chez un indépendant », assure-t-il. Pour démarrer, le jeune franchisé a été épaulé par son père qui l’a accompagné et conseillé. Il bénéficiait surtout d’une certaine expérience. « J’avais été pendant cinq ans responsable de magasin au sein du Mobalpa de mon père à Aubenas, car à 20 ans, en sortant de mon BTS, j’étais trop jeune pour monter mon entreprise ».
Augustin Poul, devenu franchisé du réseau Les Menus Services à Chartres à 22 ans, confirme lui aussi que la sécurité du modèle était un plus. « L’intérêt est d’avoir un concept clés en main et éprouvé. Malgré mon envie et mes compétences, à 22 ans, ce n’était pas simple de me lancer ».
Fibre entrepreneuriale
Ce qui a permis à ces jeunes franchisés de sauter dans le grand bain de l’entrepreneuriat ? La fibre entrepreneuriale. « Depuis mon plus jeune âge, j’avais l’exemple de mon père qui était son propre patron. J’ai toujours eu ce schéma. C’était logique de m’y mettre » confie Félix Riffard. À l’instar de Maxence, Félix ou Augustin, ils sont de plus en plus jeunes à entreprendre en franchise (35 ans en moyenne lors de l’ouverture de leur premier point de vente selon la 19e enquête annuelle de la franchise).
C’est ce que constate Sylvain Bartolomeu, président de Franchise Management : « Les jeunes se penchent de plus en plus vers l’entrepreneuriat. On observe un rajeunissement des candidats qui s’intéressent à la franchise car ils l’identifient et l’appréhendent, plus tôt, comme un accès facilité à la création d’entreprise. C’est la rançon de la démocratisation et de la vulgarisation du modèle ».
Pour ne pas se lancer à l’aveugle, avant de signer son contrat de franchise, Maxence Fenez a pris le temps de contacter des franchisés déjà installés dans les petites villes similaires à Valenciennes pour savoir si le concept fonctionnait bien. Mais c’est avant tout un coup de cœur pour la marque et pour ses fondateurs qui guident le choix de ces jeunes entrepreneurs. « SoCoo’c a un esprit de famille et de proximité que l’on ne retrouve pas ailleurs. Venant d’une ville de province, ce sont des valeurs importantes pour moi » justifie Félix Riffard.
Accompagnement sur-mesure
Afin d’épauler ces nouveaux franchisés, les franchiseurs leur font bénéficier d’un accompagnement poussé avec une formation initiale de 39 jours en moyenne et la majorité des réseaux (près de 2 sur 3) ont mis en place un système de parrainage des nouveaux entrants par des franchisés déjà aguerris.
S’il a été dispensé des 15 jours d’immersion en magasin, Félix Riffard a suivi un mois de formation sur les techniques de vente propres à SoCoo’c. Il confie être encore accompagné aujourd’hui par l’animateur réseau régional après un an d’activité. Pour sa part, avant de suivre la formation de trois semaines dispensée par Babychou Services, Maxence Fenez consent qu’il n’avait aucune notion sur le fonctionnement d’une agence de services à la personne. Le suivi par l’animatrice réseau quasi quotidien au démarrage de l’activité et la formation continue tout au long de l’année lui ont permis d’acquérir les clés pour gérer au mieux l’activité de l’agence.
Un manque d’expérience qu’a également ressenti Augustin Poul : « au moment de créer l’agence, je découvrais tout : je n’avais jamais géré de société administrativement, jamais eu de salarié, jamais managé ». Heureusement, le fait d’être adossé au réseau, qui a fêté ses 20 ans en 2023, l’a beaucoup aidé, entre autres pour obtenir un crédit auprès des banques.
Fougue et énergie
Après trois années d’activité, Augustin Poul a plein d’ambition : pour avoir le monopole sur Chartres, il a racheté et absorbé son principal concurrent sur la ville. Il s’imagine, à court terme, à la tête de plusieurs agences. Les jeunes ont plus souvent envie de grandir que leurs aînés, avec 45 % des 18-34 ans qui souhaitent se développer. Ce que confirme Félix Riffard, même s’il confie ne pas vouloir brûler d’étapes malgré son « très bon démarrage au-delà de [ses] espérances » il y a huit mois : « Je suis encore jeune et ne compte pas m’arrêter là. J’espère reprendre ou ouvrir plusieurs magasins au sein de l’enseigne ».
Sylvain Bartolomeu confirme l’intérêt, pour les franchises, de recruter des jeunes entrepreneurs : « Ils viennent construire leur carrière avec l’enseigne et s’inscrivent sur le long terme. C’est intéressant en termes de fidélisation ». Autres atouts de la jeunesse, « une fougue et une énergie débordante qui font du bien aux réseaux, bousculent leur schéma et leur apportent de la fraîcheur, admet Sylvain Bartolomeu. Ils sont ancrés dans leur époque et disposent des codes du monde moderne et de l’agilité nécessaire pour les innovations, les outils digitaux et les réseaux sociaux ».
Néanmoins, ils doivent réussir à surmonter quelques difficultés. Au premier rang desquelles le financement. Les jeunes entrepreneurs bénéficiant de moins d’apport, Sylvain Bartolomeu indique que les réseaux de franchise ont tout intérêt à revoir leur modèle et à proposer des aides et des montages financiers spécifiques pour les rendre accessibles à des profils plus jeunes. Même une fois leur entreprise créée, les franchisés plus jeunes, peuvent être confrontés à certaines difficultés. Notamment celle de la crédibilité devant des clients ou leurs collaborateurs.
Félix témoigne ainsi de la difficulté qu’il a rencontrée pour recruter du personnel. « Étant jeune, je n’avais pas d’expérience dans le recrutement. Il faut avoir des notions pour ne pas se tromper et pour plaire aux candidats ». Heureusement, là encore, il a été bien accompagné par le réseau SoCoo’c qui l’a aidé à organiser et à animer des ateliers lors d’une journée recrutement avec dix candidats. « Sans la présence du responsable recrutement de l’enseigne, je ne sais pas si j’aurais réussi à surmonter cette épreuve » confie-t-il. Pour le franchisé, les inconvénients de la franchise –payer des redevances à un réseau– sont finalement « peu de choses, par rapport à ce que nous rapporte le modèle par ailleurs ».
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet du modèle de la franchise séduit les jeunes.
Sécurité et accompagnement : Les jeunes franchisés choisissent la franchise pour réduire les risques en bénéficiant d’un cadre éprouvé et d’un accompagnement lors de la création et du pilotage de leur entreprise.
Fibre entrepreneuriale : Encouragés par des exemples familiaux et une envie d’entrepreneuriat, des jeunes de 35 ans en moyenne se tournent vers la franchise pour entreprendre de manière sécurisée, vu comme un accès facilité à la création d’entreprise.
Accompagnement sur-mesure : Les franchiseurs offrent des formations approfondies et proposent un parrainage par des franchisés expérimentés, aidant les nouveaux venus à acquérir les compétences nécessaires et à s’adapter aux défis entrepreneuriaux.
Ambition et impact : Les jeunes franchisés démontrent un fort désir de croissance et d’expansion, apportant dynamisme et fraîcheur aux réseaux grâce à leur compréhension des outils modernes et des innovations.
Défis de financement et crédibilité : Bien que confrontés à des obstacles tels que le financement limité et la crédibilité, les jeunes franchisés bénéficient de l’appui de leurs réseaux, qui développent des aides financières et des formations pour surmonter ces défis.