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Ces franchisées qui s’imposent dans un secteur plutôt masculin

Mise à l'honneur des femmes franchisées

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, nous avons décidé de mettre à l’honneur des franchisées qui réussissent dans des secteurs réputés très masculins.


Ces derniers sont encore loin de la parité et certains ne comptent même aucune femme parmi leurs franchisés. Ce sont pourtant des domaines d’activité dans lesquels quelques entrepreneures s’illustrent. Elles nous racontent.

Laure Boutinon de Cuisines Oméga

Laure Boutinon a d’abord été salariée d’une enseigne de cuisine avant de devenir, en janvier 2021, franchisée du réseau Omega, cuisiniste à domicile. « Quand je ne suis pas en rendez-vous client ou à la prise de cotes, je travaille de la maison. Donc même si je bosse beaucoup, je gère mon temps à ma guise. Le mardi et le jeudi, j’accompagne mes deux jeunes enfants à l’école avant de filer au sport et de débuter ma journée vers dix heures. Le soir, je me reconnecte une fois les enfants couchés », témoigne-t-elle. Un vrai confort de vie même si elle reconnaît travailler beaucoup plus qu’avant. Laure Boutinon fait partie des cinq franchisées sur les quinze que compte le réseau. « J’ai remporté certains contrats parce que je suis une femme. Avec mon expérience en cuisine, mes conseils aux particuliers sont très concrets. Ils apprécient », ajoute-t-elle. Pour trouver des clients, cette franchisée s’appuie sur des partenaires (architecte, constructeur, promoteur, agent immobilier, décorateur d’intérieur, etc). Et là parfois, ça coince. « J’en connais un qui ne m’enverra jamais de clients car je suis une femme », raconte-t-elle. Mais peu importe, Laure Boutinon explose quand même les compteurs. Elle réalise 86 cuisines par an… là où elle avait misé sur 25 dans son prévisionnel. La mayonnaise a vraiment bien pris !

Monique Germain d'illiCO Travaux

C’est « à la faveur » d’un licenciement économique que cette ancienne commerciale dans une entreprise d’enseigne décide de se lancer en franchise. Elle opte pour Illico travaux, un courtier qui met en relation des particuliers avec des entreprises du bâtiment. Installée dans sa région d’origine, Monique Germain n’a pas de difficulté à évoluer dans un métier majoritairement masculin. Le réseau ne compte qu’une quinzaine de franchisées sur 180 et les entreprises sont à 98 % pilotées par des hommes, mais peu lui importe. « Les entrepreneurs du bâtiment ont rapidement compris que je n’étais pas là pour leur apprendre leur métier mais pour leur apporter du business. Car mon rôle n’est pas de conseiller techniquement les clients mais de recueillir leurs besoins afin de les transmettre à des entreprises compétentes », explique-t-elle. Quant aux clients : « Ça passe ou ça casse. Mais honnêtement, grâce à la formation technique fournie par le réseau, ils comprennent rapidement que j’ai de l’expérience et que je ne suis pas une “petite blonde sans cervelle” », précise-t-elle. Travailler dans sa région d’origine lui facilite également la tâche : « avec les clients et les entrepreneurs, on finit toujours par avoir une connaissance en commun. Ça aide ». Enfin, le fait d’être une femme semble rassurer ses clients plus âgés. Un atout supplémentaire pour l’entrepreneure.

Karinne Bidaud de FHV

Karine Bidaud est la seule franchisée solo du réseau FHV. Commerciale de formation, elle n’est absolument pas spécialisée dans les systèmes de ventilation. Elle explose pourtant tous les compteurs de chiffre d’affaires : 500 000 euros en 2023. « Une femme dirigeante dans le secteur du BTP et du bâtiment passe toujours pour une extraterrestre. On est bien accueillie mais on nous attend au tournant. J’ai entendu « ça ne va pas durer pour elle », ou « pour une femme, t’es dotée de bon sens » », témoigne-t-elle. Un brin irritée, elle met un point d’honneur à montrer qu’elle a toute sa place dans le secteur et redouble d’efforts et d’organisation pour performer mieux que ses autres collègues franchisés. « La tête de réseau est bluffée par mes performances malgré le “handicap” de mon genre », sourit-elle. Sur le terrain, les clients s’adressent en priorité au technicien, avant de comprendre qui elle est. Pour s’imposer, Karinne Bidaud tient à vouvoyer ses équipes. « Un moyen de garder la bonne distance et de me faire respecter », conclut-elle.

Lydie Bonnet de Cavavin

Après 20 ans comme aide-soignante dans le Blayais, elle aspirait à changer de vie. Direction la Bretagne où une amie recherchait une vendeuse pour Cavavin. Jeune, Lydie Bonnet avait enchaîné les petits boulots dans les vignes, dans les cuves, à l’étiquetage et la mise en bouteille, etc. L’univers du vin lui était donc familier. Quand le franchisé Cavavin de Bain-de-Bretagne prend sa retraite, elle saute le pas et lui rachète son fonds de commerce en octobre 2022. Depuis, après une semaine de formation dans un vignoble bordelais et une autre à apprendre les dessous d’une dégustation, les accords mets-vins mais aussi la gestion d’une cave, cette franchisée se sent à sa place. D’abord au sein du réseau : « pas de réflexion macho, au contraire, entre franchisés on s’entraide. Être une femme caviste apporte une sensibilité différente. J’adore cuisiner, je propose donc des accords mets-vin différents à mes clients », illustre-t-elle. Le précédent gérant était un homme et drainait une clientèle essentiellement masculine. Lydie Bonnet n’est pas peu fière de féminiser sa clientèle. « Avant les femmes envoyaient leur mari acheter une bonne bouteille. Elles avaient sans doute un peu honte d’aller acheter de l’alcool. Le fait que je sois une femme les rassure et cela dynamise la performance de mon point de vente », conclut-elle.

Fanny Zafindratafa de La Compagnie des déboucheurs

Cela fait deux ans que Fanny Zafindratafa a lâché son poste de salariée dans un fast-food et avant cela celui dans une pension canine, pour se lancer comme franchisée avec La Compagnie des Déboucheurs. Entrepreneure solo, elle se déplace donc chez les clients pour déboucher leurs toilettes ou éviers mais aussi pour effectuer des passages vidéo de fin de chantier d’assainissement. « Lors de la prise de rendez-vous, les clients pensent avoir affaire à la secrétaire, donc quand j’arrive chez eux, ils sont surpris mais toujours bienveillants », témoigne-t-elle. Mieux, pour cette franchisée (elles ne sont que trois dans le réseau), être une femme dans ce métier technique serait même un atout : « Les clientes et les personnes âgées sont rassurées de voir arriver une technicienne. Elles ne craignent pas d’être « snobées » comme c’est parfois le cas avec un homme. Et puis, comme il existe des stéréotypes sur les hommes, il y en a aussi sur les femmes : on est réputée pour prendre davantage soin de notre environnement de travail. Donc les clients se disent que je vais bien prendre soin de leur maison, qu’en repartant, je vais tout laisser bien propre », raconte-t-elle. Deux ans après le lancement de son activité, Fanny Zafindratafa génère 15 000 euros de chiffre d’affaires chaque mois. Depuis janvier dernier, à la fin de son indemnisation chômage, elle se verse un salaire mensuel de 2 000 euros. Une rémunération supérieure à celle perçue dans ses précédents postes de salariée.


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet “Ces franchisées qui s’imposent dans un secteur plutôt masculin”:

Pionnières dans des secteurs masculins : Des entrepreneures comme Laure Boutinon (Cuisines Omega) et Monique Germain (Illico travaux) défient les stéréotypes en réussissant dans des domaines traditionnellement dominés par les hommes, comme le bâtiment et le cuisinisme à domicile, illustrant leur capacité à s’imposer malgré les préjugés.

Stratégies d’adaptation et succès : Ces femmes ont adopté des stratégies innovantes pour surmonter les obstacles liés à leur genre dans des milieux masculins. Laure Boutinon, par exemple, a su exploiter sa perspective féminine pour remporter des contrats, tandis que Monique Germain a mis en avant son rôle d’apporteur d’affaires plutôt que de conseillère technique.

Performance et reconnaissance : Karinne Bidaud (France Hygiène Ventilation) et Lydie Bonnet (Cavavin) montrent que les performances financières et l’approche client des franchisées peuvent surpasser celles de leurs homologues masculins, contribuant à changer les perceptions et à prouver leur compétence et leur place dans ces secteurs.

Diversification de la clientèle et approche unique : Lydie Bonnet a réussi à féminiser sa clientèle dans l’univers du vin, une approche novatrice qui a permis d’élargir le marché et d’offrir des perspectives différentes sur les produits et services proposés.

Défis et opportunités : Malgré certains obstacles et préjugés, comme l’expérience de Laure Boutinon avec des partenaires réticents à collaborer avec une femme, ces franchisées ont non seulement prospéré mais ont également contribué à l’évolution des mentalités dans leurs secteurs respectifs, démontrant que la diversité peut mener à une plus grande réussite et innovation.

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