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Entreprise : 5 choses que Barney Stinson nous a apprises sur le monde du travail

Et si Barney Stinson nous avait (finalement) vraiment appris quelque chose sur le monde de l'entreprise.

Et si Barney Stinson, le personnage le plus farfelu de How I Met Your Mother, avait des choses à nous apprendre sur le monde de l’entreprise ? Pas si fumeuses que ça, certaines de ses théories mériteraient presque un peu d’attention.


Complètement déjanté, parfaitement macho, parfois légendaire, souvent extrêmement gênant, on ne sait pas sur quel pied danser avec Barney Stinson de How I Met Your Mother. On ne compte plus ses théories fumeuses sur la drague, le mariage, la vie et même le monde du travail. Et pourtant…caché sous une bonne couche d’hyperboles, de stéréotypes et bien souvent de cynisme, n’y a-t-il pas quelque chose à tirer des règles bidons que récite inlassablement Barney ? Voici les cinq fois où il nous a, malgré lui, appris quelque chose.

La chaîne de l’engueulade : ou le hurlement comme outil de motivation, vraiment ?

Dans l’épisode 15 de la saison 3, Barney explique à son ami et collègue Marshall ce qu’il appelle la chaîne de l’engueulade. Selon lui, la colère du patron se transmet de niveau hiérarchique en niveau hiérarchique de façon descendante. C’est ainsi que le patron de Marshall, mécontent, a hurlé sur son directeur général qui, lui, a hurlé sur Marshall, qui hurlera quant à lui sur Lily, qui se défoulera sans doute sur ses élèves. L’un d’entre eux hurlera à son tour sur son père, qui n’est autre que le patron de Marshall. Alors bien sûr, comme nous, les amis de Barney ont bien noté qu’il s’agissait en fait d’un cercle. N’empêche que, selon Barney, il s’agit d’une chaîne, voire d’une pyramide et que celle-ci est inépuisable. Surtout, elle ne fonctionne que dans un seul sens, à savoir du sommet vers la base de la hiérarchie. Aussi, il est fortement déconseillé de hurler sur son chef en retour, sous peine de grosses représailles. Barney conclut cette théorie par une affirmation qui nous a interpellée.

“This is corporate America, Marshall. Screaming is motivational tool. Like Christmas bonuses or sexual harassment. It’s just good business.

“C’est ça l’entreprise américaine Marshall. Le hurlement est un outil de motivation. C’est comme les bonus de Noël ou le harcèlement sexuel. Ce n’est que du bon business.”

Et dans la vraie vie ? Passé le choc d’une telle réplique, on s’aperçoit que Barney n’a pas tout à fait tord. Si si,réfléchissez bien. Cette remarque ne vous rappelle pas un peu les fameuses théories X et Y de Douglas McGregor ?

Ce qu’on a finalement appris (en creusant un peu) grâce à Barney : Conceptualisées dans les années 1960, ces deux théories sont utilisées en relations humaines et en management. Elles établissent deux postulats distincts. La théorie X se base sur l’hypothèse plutôt pessimiste que l’être humain éprouve de l’aversion pour le travail. Il fera donc tout pour l’éviter. Aussi, pour que des équipes remplissent leurs objectifs, le manager doit les contraindre, les diriger, les contrôler, les menacer voire même les sanctionner. C’est cette théorie-là que l’on retrouve dans la conception de Barney de ce qu’est “l’entreprise américaine”. Par opposition, la théorie Y postule que le travail peut être une source de satisfaction pour l’être humain, qui peut accepter de plein gré des objectifs et se diriger lui-même afin de les atteindre. On peut alors opposer à un management du contrôle ce que l’on appelle la DPO ou Direction Participative par Objectif. Cette méthode promeut la concertation, la responsabilisation, l’auto-contrôle et l’évaluation des résultats. Une méthode que ne semble pas encore avoir adoptée l’entreprise de Barney et Marshall, la Goliath National Bank.

Le CV vidéo : ou l’art de se vendre

Cette scène apparaît dans l’épisode 14 de la saison 4. Robin a besoin de refaire son CV afin de trouver un nouvel emploi. Barney lui réplique qu’elle doit absolument se créer un “incroyable CV vidéo”. Pour illustrer ses propos, il s’empresse de montrer à Robin et ses amis, sa propre vidéo. Nous assistons alors à deux minutes de pure folie. Étrangement inspiré d’un film de Michaël Bay, le CV de Barney est un enchaînement d’explosions, de clichés américains, de sports extrêmes, le tout accompagné d’une musique épique (parfois chantée par Barney lui-même…) et vantant les mérites du principal intéressé à coup de buzzwords incrustés sur des scènes considérées comme “badass”. La seule chose manquante à cette accumulation de stéréotypes est un peu d’humilité, certes, mais surtout un scénario. On vous laisse constater : ici. Si ce CV se démarque indéniablement des autres, difficile de dire si cela fait de Barney un candidat sérieux. Lorsque ses amis lui font remarquer que la présentation qu’il fait de lui-même n’est pas tout à fait le reflet de la réalité, Barney fait preuve d’un grand cynisme et réplique :

« That’s who corporate America wants : people who seem bold risk takers, but never actually do anything. Actually doing something gets you fired. » 

“C’est ce que recherche l’entreprise américaine : des gens qui semblent assez courageux pour prendre des risques, mais qui, en réalité, ne font rien. Faire véritablement quelque chose te fait virer.”

Et dans la vraie vie ? Cette dernière remarque témoigne-t-elle d’une réalité ? C’est tout à fait probable. On reproche parfois aux recruteurs de rechercher le mouton à cinq pattes pour occuper des postes qui ne sont ni stratégiques, ni correctement rémunérés et pour lesquels on demande davantage de docilité que d’esprit d’initiative. Là n’est toutefois pas l’enseignement que nous voulons retirer de cette scène. Avec son CV complètement barré, source de consternation, Barney nous fait toutefois découvrir l’utilité du CV vidéo qui se popularise.

Ce qu’on a finalement appris des erreurs de Barney : Le marché du travail est une arène dans laquelle il est nécessaire de se démarquer. Il faut savoir mettre en avant sa personnalité, ses compétences et ses expériences. Pour cela, le CV vidéo est un parfait outil puisqu’il incarne mieux la personnalité et le savoir-être de celui qui le fait. Toutefois, si l’exercice semble plus spontané, il n’en demeure pas moins technique et répond à certaines règles. Des règles que Barney Stinson n’a pas toujours su respecter. Et notamment la plus cruciale de toutes : ne pas mentir. Ce que lui font très justement remarquer ses amis, avant d’eux-mêmes rayer certaines lignes de leur propre CV. Aussi, pour créer un bon CV vidéo, il faut préalablement préparer un scénario qui a du sens et qui contient les rubriques classiques attendues sur un CV. On peut pour cela s’aider de sa lettre de motivation. Si vous ne vous sentez pas l’âme créative, faites au plus simple, et surtout efficace. Les recruteurs préconisent d’ailleurs un plan fixe, de bonne qualité et sur un fond neutre. Il est toujours recommandé d’accompagner son CV vidéo de sa version papier, les recruteurs n’ont pas toujours le temps de visionner la vidéo en entier. Enfin, si le CV de Barney semble un peu (beaucoup) “too much”, il a le mérite d’interpeller. Parfois, une petite prise de risque peut avoir de belles conséquences, alors si vous vous sentez inspiré, n’hésitez pas à vous démarquer et à sortir un peu du cadre, à l’instar de Barney. Après tout, ce dernier a été contacté par onze recruteurs suite à sa vidéo…

“Suit up” : ou l’art de faire une bonne première impression

Barney Stinson nous est présenté dans le tout premier épisode de How I Met Your Mother. Il aborde Ted dans un bar et lui explique que lui, Barney, va lui apprendre à vivre. Rien que ça ! Le premier conseil qu’il lui donnera, et qu’il ne cessera de répéter inlassablement durant les 9 saisons de la série, est d’enfiler un costume. 

Lesson one : lose the goatee, it doesn’t go with your suit
I’m not wearing a suit.
Lesson 2 : get a suit. Suits are cool.

Leçon n°1 : laisse tomber le bouc, ça ne va pas avec ton costume.
– Je ne porte pas de costume.
– Leçon n°2 : Porte un costume. Les costumes sont cools.”

Une leçon de vie plus que déplacée quand on sait que Ted et Barney ne se sont rencontrés qu’une minute plus tôt aux urinoires du bar…. 

Et dans la vraie vie ? S’il n’était franchement pas sollicité, le conseil de Barney peut cependant s’avérer utile, notamment en entreprise. Crop-top ou non, jupe courte mais pas trop, bermuda ou pantalon, cravate ou pas ? On entend souvent dire qu’il faut une tenue appropriée pour se rendre au travail. Très bien, mais cette tenue quelle est-elle ? Difficile de le savoir, car cela dépend de nombreux facteurs : le secteur d’activité, le métier exercé, les règles de l’entreprise, le contact avec des clients…En effet, notre tenue vestimentaire, et ce qu’elle dit de nous, a une réelle importance et ce d’autant plus en entreprise. Elle fait d’ailleurs souvent l’objet de débats et peut être révélatrice d’une évolution des mentalités. C’est ainsi que le jean/baskets est devenu l’uniforme officiel des startuppers, là où le costume/cravate reste la tenue privilégiée des consultants et des banquiers (encore que, eux aussi tendent à laisser tomber la cravate).

Ce qu’on a finalement appris en essayant de comprendre Barney :  Si on lit entre les lignes, on peut comprendre que, pour Barney, il est important de faire une bonne première impression. Pour cela, c’est le costume qui est son meilleur allié et si l’habit ne fait pas le moine, Barney pointe du doigts quelque chose d’important : notre tenue vestimentaire en dit beaucoup sur qui on est et se révèle un puissant outil de communication. On comprend tout cela dans un autre épisode de la série (épisode 15 de la saison 1) dans lequel, Barney, victime d’un chagrin d’amour, décide de reconquérir son ex-copine en se mesurant à son rival. Pour cela, il utilise la même arme que lui, signe extérieur de pouvoir et de réussite : le costume. S’il y a donc une chose à retenir de l’amour inconditionnel que porte Barney à ses costumes, c’est que notre façon de nous habiller peut avoir un énorme impact. Il est donc utile de bien réfléchir à sa tenue avant de partir au bureau : parfois une tenue plus décontractée sera davantage appropriée qu’un costume trois pièces.

The Food guy : ou comment se positionner en entreprise

Dans l’épisode 20 de la saison 4, Marshall craint de se faire virer de son entreprise : la Goliath National Bank, où travaille également Barney. Ce dernier lui conseille de trouver “son truc à lui” pour se rendre indispensable et donc éviter le licenciement. Il énumère alors le nom de plusieurs de leurs collègues qui ont su se positionner dans l’entreprise grâce à une particularité “utile”. Il y a le “Toy guy”, celui qui amuse la galerie avec de super jouets , le “Youtube Clip guy” celui qui fait toujours découvrir les meilleurs vidéos Youtube, le “Food guy” qui, lui, apporte toujours quelque chose à manger en réunion, mais aussi le “Fantasy Guy” qui arpente les couloirs du bureau en tenue de magicien. Ces gars-là, parce qu’ils ont une identité et une utilité pour l’entreprise (bien que l’on puisse questionner cette dite utilité) ne seront pas les premiers à être remerciés. Certains, en revanche, se sont un peu trompés dans leur positionnement : le “Creepy Back Rubbing guy” par exemple, qui s’est donné pour mission de détendre ses collègues avec des massages, est plutôt flippant…C’est ainsi que pour protéger son job, Marshall a décidé de devenir le “Sport Guy” en organisant des paris sportifs.

Et dans la vraie vie ? Décidément, la “corporate America” telle que décrite par Barney est à chaque épisode plus consternante. N’empêche que, la caricature qu’il décrit fait parfaitement écho à notre cercle professionnel. En effet, chaque individu, outre la fonction pour laquelle il a été embauché, porte un rôle social au sein de son entreprise et s’inscrit d’une manière ou d’une autre dans ce groupe.

Ce qu’on a finalement appris grâce aux collègues bizarres de Barney : Il y a l’ultra sociable qui est toujours à l’initiative de sorties entre collègues, d’afterworks ou de déjeuner d’équipe. Il y a le “geek” qui sait comment réparer le moindre bug informatique. Il y a aussi le rigolo de service qui sait toujours comment détendre l’atmosphère et mettre un sourire sur les lèvres de ses collègues. En entreprise, ces personnages participent à la bonne entente et à l’esprit d’équipe. Mais attention, à l’instar du “Creepy back rubbing guy” certains individus sont au contraire néfastes à la cohésion de groupe. Ceux-là aussi vous les avez sans doute déjà rencontrés. Il y a celui qui veut toujours briller, parfois au détriment de ses collaborateurs ; celui qui est toujours à l’origine des commérages et distille une ambiance toxique ; celui qui s’ennuie dans son job et qui pollue l’enthousiasme de ses compagnons de galère, etc. Loin de nous l’idée de mettre des gens dans des cases, mais comme pour les collaborateurs de Barney et Marshall, chacun a sa personnalité et se positionne comme il peut dans son entreprise. Identifier ces différents individus, leurs motivations, leur impact sur le reste de l’équipe et agir en conséquent (activer les profils à l’impact positif et contenir, voire sortir, ceux qui ont un impact négatif) peut s’avérer très utile pour des dirigeants d’entreprise qui veulent créer un esprit de corps au sein de leur structure.

Le Lorenzo Von Matterhorn : ou l’utilité de soigner son personal branding

Autre passage mythique de la série et grand moment de (non)gloire pour Barney : le Lorenzo Von Matterhorn. Bien connu pour ses techniques de séduction aussi farfelues qu’efficaces, Barney nous prouve dans l’épisode 8 de la saison 5 qu’il est encore plus inventif que ce que l’on craignait. En effet, chacune de ses techniques de séduction sont classées dans un livre : le PlayBook. Dans cet épisode, Barney décide de révéler certaines de ses meilleures mises en scène à ses amis, parmi elles : le “Lorenzo Von Matterhorn”. Quelle est donc cette tactique au nom si exotique ? Afin de séduire une femme Barney se présente à elle en tant qu’un certain Lorenzo Von Matterhorn, un personnage qu’elle aurait dû reconnaître parce qu’il est extrêmement célèbre. Curieuse, la proie de Barney s’empresse de vérifier son identité sur internet. C’est là qu’elle découvre des dizaines de sites web faisant état des exploits de Lorenzo Von Matterhorn alias Barney, tous complètement bidons. Elle ne peut alors qu’être séduite par ce business man, chanteur d’opéra, champion de Jai Alai et de lasertag, philanthrope…et j’en passe. 

Et dans la vraie vie : S’inventer une identité dans le but de tromper une personne porte un nom : le catfishing. Ce n’est pas une pratique dont il faut se vanter et c’est illégal. En revanche, les efforts déployés par Barney pour se mettre à son avantage sur internet, s’ils avaient été honnêtes et un minimum vrais, auraient porté un autre nom bien connu en entreprise : le personal branding. 

Ce qu’on a finalement appris (en cherchant longtemps) grâce à Barney : Aujourd’hui les réseaux sociaux mais aussi notre grand ami Google sont partout et représentent un outil majeur de communication. Que vous soyez un grand chef d’entreprise ou un illustre inconnu, attendez-vous à ce que votre nom soit tapé dans un moteur de recherche quelconque à un moment de votre carrière. Si vous êtes un grand patron, votre nom sera de suite lié à votre entreprise, faisant de vous un outil de communication. Dans ce cas, il est recommandé de faire un petit ménage sur internet. On garde bien évidemment les articles et autres posts qui vous mettent en valeur et on supprime les publications inutiles ou dévalorisantes. Sans jamais rien inventer, il est aussi intéressant de contribuer activement à la création des contenus qui parlent de vous en prenant la parole dans les médias sur des thématiques qui vous représentent et ainsi incarner votre marque. Ce même procédé peut être utilisé par d’illustres inconnus, notamment lors d’une recherche d’emploi. En cela, Barney Stinson se révèle être un expert absolu du Personal Branding, dommage qu’il l’ait poussé au point de tomber dans l’illégalité. 

Petit bonus : Vous apprendrez non sans étonnement qu’aucun site internet ne peut être mentionné dans un film ou une série si celui-ci n’existe pas. Aussi, pour les besoins de la série, un vrai site internet a été créé pour soutenir l’histoire de Barney. Vous pouvez donc retrouver les faits d’armes de Lorenzo Von Matterhorn sur son site officiel, que voici.

Bonus : La Liberty Bell, ou comment mordre la vie à pleine dent

Dans cette séquence de l’épisode 3 de la saison 1, Barney souhaite passer avec son ami Ted une soirée légendaire. Pour cela, il lui propose une activité complètement folle : se rendre en Pensylvannie pour aller lécher la Liberty Bell. Comment cette idée saugrenue a-t-elle émergée ? Impossible à dire, mais les arguments de Barney pour convaincre son ami semblent étrangement recevables. 

“Look, our forefathers died for the pursuit of happiness. Not for the sit-around and wait of happiness. Now, if you want, you can go to the same bar, drink the same beer, talk to the same people every day. Or, you can lick the liberty bell ! You can grab life by the crack and lick the crap out of it !

Écoute, nos Pères Fondateurs ont donné leur vie pour la poursuite du bonheur. Pas pour le “s’assoir et attendre le bonheur”. Maintenant, si tu le veux, tu peux aller dans le même bar, boire la même bière et parler avec les mêmes personnes tous les jours. Ou alors, tu peux lécher la Liberty Bell ! Tu peux mordre la vie à pleine dent et lécher la Liberty Bell !”

Voici peut-être la seule leçon de vie de Barney Stinson qu’il faille effectivement suivre au pied de la lettre : Nous sommes les seuls maîtres de notre bonheur. Et le bonheur, ça ne s’attend pas, à nous d’aller le chercher. Alors, on espère bien que le bonheur ne consiste pas seulement à lécher une cloche vieille de plusieurs décennies…Mais on a compris l’idée. Avis à nos lecteurs entrepreneurs, ou à ceux qui aimeraient se lancer : n’attendez pas le moment parfait, il n’existe pas, ne doutez plus et osez sauter le pas vers cette belle aventure. On vous laisse méditer cela.

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