Vous souhaitez entreprendre mais disposez d’un budget restreint ? Ces secteurs vous donnent l’opportunité de vous lancer à moindre coût, à condition de disposer de certaines compétences clé et de porter sainement votre projet.
Alors que près d’un tiers des Français souhaitent se lancer dans la création d’entreprise selon la 20e enquête annuelle de la Franchise de Banque Populaire (mars 2024), 43 % d’entre eux opteraient le cas échéant pour le modèle de la franchise, un taux qui grimpe à 60 % chez les jeunes de 18-24 ans.
Avec un cadre sécurisé, l’appui d’une marque reconnue et des outils mis à disposition du réseau, le modèle a de quoi séduire des primo entrepreneurs ayant besoin d’un accompagnement pour démarrer. Et seuls quelques secteurs d’activité permettent de se lancer avec un faible apport personnel.
Commerciaux, courtiers, chargés d’affaires : ouvrir des franchises pas chères et rentables dans le B2B
Spécialisée dans le courtage automobile, l’entreprise Qantis Mobilité a ouvert fin 2024 son réseau aux entrepreneurs désireux de se lancer en tant que concessionnaires (régime proche de la franchise), moyennant un apport de 4 500 euros. Une opportunité qu’a saisi Evans Gaspard, qui s’apprête à rejoindre le réseau courant mars. Cet ancien vendeur automobile sentait que son métier ne lui correspondait plus. « L’envie de travailler pour moi a pris le dessus », explique-t-il à L’Express Franchise. « Et l’apport me paraissait tout à fait raisonnable et a pesé dans la balance. Si cela avait été 15 000 ou 20 000 euros, la décision aurait été forcément plus longue à prendre ».
Ce faible apport personnel « se justifie par des besoins en investissements très modestes, les outils principaux des affiliés étant leur téléphone, leur ordinateur et leur voiture », explique Maxence Lapalu, associé de Qantis Mobilité, chargé des candidats à la franchise.
Chaque profil est « étudié avec la plus prendre attention », assure-t-il, listant les pré-requis pour se lancer dans l’aventure : « Il doit y avoir chez le candidat un bagage commercial assez soutenu, avec de l’expérience notamment en tant que commercial, apporteur d’affaires voire même en tant que garagiste en reconversion ».
« Ces profils disposent généralement de portefeuilles clients déjà établis dans leur zone géographique, là où Qantis Mobilité n’est pas encore implanté », poursuit-il.
Basé à Salon de Provence et disposant d’un réseau étendu grâce à son expérience de vendeur automobile, Evans Gaspard coche toutes les cases pour se lancer dans l’aventure. La signature de son contrat de concession doit intervenir dans les prochains jours, « lorsque les formalités administratives d’ouverture de ma société seront réalisées », se réjouit-il. Il deviendra ainsi courant mars 2025 son propre patron et le premier franchisé du groupe.
Dans la même logique, les métiers du conseil dans le numérique permettent de se constituer franchisé à moindre coût, comme le propose Inwin qui accompagne les PME, PMI et ETI dans leur transition digitale. L’enseigne n’exige pas d’apport personnel pour rejoindre son réseau.
Le secteur d’activité de l’immobilier offre également des opportunités similaires notamment grâce à des réseaux de mandataires tels qu’IAD France ou SAFTI qui peuvent s’ouvrir aux entrepreneurs sans droit d’entrée.
Artisans et bricoleurs : les opportunités dans le services à la personne et qui plaisent aux banques
L’entrepreneuriat n’est pas exclusivement réservé aux profils commerciaux, bien au contraire. Les bricoleurs amateurs ou confirmés ont aussi la possibilité de rejoindre un réseau sans disposer d’un apport personnel massif lors du lancement de leur activité.
L’enseigne Nexeau, spécialisée dans la détection de fuites d’eau propose des contrats de licence de marque (dispositif proche de la franchise) et offre un accompagnement à ses affiliés, moyennant un apport relativement faible de l’ordre de 5 000 euros, qui n’est qu’à titre indicatif comme le note Antoine Delaby, fondateur associé.
« Cet apport personnel n’est pas pour nous », précise-t-il. « Il a pour but de rassurer les partenaires bancaires sachant que 100 % des affiliés issus d’une reconversion professionnelle ont par la suite obtenu leur financement, l’investissement global moyen avoisinant 50 000 euros », indique-t-il.
Des chiffres confirmés par Frédéric Bessoud, qui s’est lancé dans l’aventure fin 2022 dans le Morbihan et qui a obtenu aisément un financement de 60 000 euros auprès d’une banque.
« Dès que j’ai connu Nexeau, ça a fait tilt parce que ça a coché toutes mes cases. C’était rapidement accessible au prix d’un petit investissement », indique-t-il. « Je voulais me lancer dans un métier de services à la personne pour être utile, directement, leur apporter des solutions ».
L’activité de détection de fuites d’eau ne nécessite pas de lourds investissements, comme l’achat de locaux commerciaux. En revanche, l’acquisition de matériel et d’un véhicule adapté reste essentielle, tout en restant financièrement abordable.
Selon Antoine Delaby, ces équipements représentent environ 70 % des besoins en financement pour un nouvel entrepreneur. « À l’inverse, les banques financent rarement des biens immatériels intangibles, comme les dépenses liées au marketing ou à l’informatique, ce qui les rassure davantage », précise-t-il.
« Le taux de marge est très satisfaisant si bien que l’on constitue très vite une trésorerie qui nous permet de réinvestir dans du matériel ou autre », souligne Frédéric Bessoud qui a pu embaucher à l’été 2024. « J’ai donc emprunté assez facilement 50 000 euros pour acheter le camion et le matériel de mon collaborateur qui a été très rapidement formé. Car dans la recherche de fuites, il n’est pas nécessaire d’avoir en amont un savoir-faire de plombier ou autre, Nexeau nous forme, c’est facilement accessible », souligne Frédéric Bessoud, qui voit son activité croître.
« J’ai récemment contracté un prêt supplémentaire de 10 000 euros pour du matériel d’assèchement ambiant, une prestation supplémentaire que je propose et j’ai étendu ma zone géographique d’intervention », assure-t-il.
Sur un modèle quasi-similaire, l’enseigne Tourne et Vis propose, elle aussi, à des passionnés de bricolage de devenir leur propre patron moyennant un apport personnel de 1 500 euros. Spécialisée dans le petit bricolage à destination des particuliers et la maintenance technique en entreprise, la marque compte déjà près d’une trentaine de franchisés et vise la centaine d’affiliés d’ici trois ans.
Pas cher et rentable ? Les secteurs accessibles sans compétences pointues
Grâce à un modèle économique allégé, certaines franchises sont accessibles avec un faible apport personnel initial, car elles ne nécessitent pas l’achat ou la location d’un local commercial, réduisant ainsi les coûts fixes. Tel est notamment le cas des services aux entreprises, comme Litha Espresso, qui propose des solutions de pause-café haut de gamme avec un apport de 5 000 euros, ou encore d’Ice Family, spécialisée dans la distribution de glaçons aux particuliers dès 500 euros. D’autres secteurs d’activité offrent aussi des opportunités intéressantes, comme le nettoyage écologique de voitures, le métier de wedding planner ou encore la gestion de copropriété. Dans ce secteur, l’enseigne Door-in permet de devenir franchisé avec un apport personnel de 5 000 euros.
Soft skills et business plan : l’importance d’une préparation sérieuse
Pour Antoine Delaby, associé chez Nexeau, la présentation d’un business plan élaboré en collaboration avec un expert-comptable est une étape incontournable. « Cet exercice doit être réalisé dans les règles de l’art », insiste-t-il, soulignant qu’il s’agit d’un gage de sérieux, de légitimité et de solidité, notamment pour obtenir un emprunt bancaire. Et d’ajouter : « Une fois ce socle établi, nous apportons notre expertise en complétant le dossier avec une étude de marché approfondie et une analyse sectorielle afin de consolider le projet ».
Cette exigence de rigueur est également partagée par Qantis Mobilité qui met à disposition des candidats présélectionnés des données chiffrées précises ainsi qu’un « exemple détaillé de business plan sur trois ans offrant ainsi une vision claire des perspectives économiques et financières de leur activité », souligne Maxence Lapalu. Si le risque zéro n’existe pas, « quelqu’un qui génère du business rapidement va pouvoir faire rentrer du chiffre d’affaires et avoir une activité rentable quasiment dès la première année au sein de Qantis Mobilité », assure-t-il.
Un filet de sécurité existe toutefois pour les créateurs d’entreprises inscrits à France Travail, leur permettant de continuer à toucher leurs allocations chômage sous conditions. « C’est un avantage qui me permet de me donner un an pour lancer correctement l’activité de ma société », se rassure Evans Gaspard, fraîchement arrivé chez Qantis Mobilité, et qui bénéficie de cette aide.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Devenir franchisé avec un faible apport ? Ces opportunités à saisir.
Opportunités de franchise à faible coût : De nombreux secteurs permettent de devenir franchisé avec un apport personnel réduit, souvent en raison de faibles besoins d’investissement. Des options comme le courtage automobile chez Qantis Mobilité (4 500 euros) ou le conseil numérique avec Inwin (sans apport personnel) offrent des alternatives accessibles.
Profils variés et compétences requises : Les réseaux de franchises attirent des profils divers, dans tous les secteurs d’activité, y compris des commerciaux, des artisans et des personnes en reconversion professionnelle. Les candidats doivent posséder des compétences clés, telles qu’un bagage commercial pour des franchises comme Qantis Mobilité, ou une capacité et un goût pour le bricolage, avant une implantation.
Rouleaux compresseurs des services à la personne : Les métiers du service à la personne, tels que la détection de fuites d’eau avec Nexeau, permettent de démarrer avec des coûts d’entrée modiques, tout en offrant un accompagnement. Les investissements majeurs concernent principalement le matériel et les véhicules, facilitant l’accès à un financement bancaire.
Modèles économiques allégés : Certaines réseaux de franchises disposent de modèles économiques qui n’exigent pas un local commercial, une solution pour réduire considérablement les coûts fixes. Des entreprises comme Litha Espresso et Ice Family montrent qu’il est possible de se lancer dans la création d’entreprise en France avec un apport personnel initial très bas, allant de 500 à 5 000 euros.
Importance d’une préparation rigoureuse : Avant de se lancer, une préparation approfondie est essentielle. Élaborer un business plan en collaboration avec un expert-comptable, comme le recommande Nexeau, est crucial pour la légitimité et pour obtenir du financement. Un projet solide idéalement doit inclure une étude de marché, renforçant ainsi les chances de succès de l’entreprise dès sa création.