La France s’apprête à faire face à un défi majeur : près de 500 000 entreprises devront changer de mains dans les dix prochaines années. Dans un contexte de vieillissement des dirigeants, la transmission-reprise apparaît comme un enjeu stratégique pour l’économie nationale, la vitalité des territoires et la préservation des savoir-faire.
Face à l’urgence, Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, de l’Artisanat, des PME et de l’Économie sociale et solidaire, a annoncé en juillet le lancement de la « Mission Reprise », un dispositif destiné à fédérer les acteurs du secteur et à fluidifier un marché encore trop souvent bloqué. Mais son déploiement intervient dans un climat politique incertain : le Premier ministre François Bayrou a demandé un vote de confiance prévu le 8 septembre. En cas d’échec, la chute du gouvernement pourrait retarder voire remettre en cause la mise en œuvre de ce plan.
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Pouvoir racheter une entreprise : priorité économique et territoriale
Les chiffres sont parlants : les entreprises reprises affichent, en moyenne, de meilleures perspectives économiques que celles nouvellement créées. Pourtant, de nombreux cédants peinent à trouver un repreneur pour leur entreprise, freinant la continuité de l’activité et mettant en péril des milliers d’emplois. « Ensemble, nous pouvons avancer concrètement sur ce chantier essentiel », a insisté Véronique Louwagie. L’objectif est clair : assurer la survie d’entreprises viables, partout en France, et soutenir l’emploi local.
Au-delà de la dimension économique, l’enjeu est aussi patrimonial et culturel. Nombre d’entreprises artisanales et familiales incarnent des savoir-faire uniques qui risquent de disparaître faute de repreneurs. Préserver cette richesse devient une condition de souveraineté économique et culturelle.
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Le plan pour favoriser les cessions/achats d’entreprises coordonnées par la DGE
La Direction générale des Entreprises (DGE) doit piloter cette nouvelle mission, pensée comme un véritable réseau national de la transmission-reprise. Baptisée « Mission Reprise », elle réunit les principaux acteurs du domaine — chambres consulaires, réseaux professionnels, institutions financières et organismes d’accompagnement. Sa vocation : développer une culture du repreneuriat et proposer des solutions opérationnelles pour lever les obstacles.
Concrètement, quatre groupes de travail sont mis en place :
- Sensibilisation et formation : mieux informer dirigeants et repreneurs potentiels, et inciter à anticiper les transmissions.
- Appariement offre-demande : fluidifier la rencontre entre cédants et repreneurs, en s’appuyant sur des plateformes existantes et en renforçant leur visibilité.
- Freins fiscaux, réglementaires et financiers : identifier les blocages et proposer des mesures concrètes pour les surmonter.
- Animation territoriale et coordination : garantir un socle de services homogène sur tout le territoire, inspiré des meilleures pratiques locales.
Ces groupes doivent se réunir dès septembre 2025, avec une première restitution prévue fin 2025 auprès du ministère de l’Économie.
Vente d’entreprises : un enjeu vital pour les PME et les territoires
Ce plan d’action intervient alors que les premiers résultats d’une étude menée par la DGE, publiés en juin dernier, dressent un constat préoccupant : l’offre et la demande ne se rencontrent pas suffisamment, et les démarches de reprise restent complexes. Pourtant, la transmission constitue un levier essentiel de dynamisme économique, notamment dans les secteurs du commerce, de l’artisanat et des services, où la continuité de l’activité est déterminante pour la vie locale.
Pour de nombreux experts, favoriser la reprise est également un moyen de lutter contre la désertification économique de certaines zones rurales ou périurbaines. Un commerce ou un atelier qui ferme faute de repreneur entraîne une perte de lien social et économique difficile à compenser.
Des incertitudes politiques qui pèsent
Si la volonté affichée par le gouvernement est claire, son avenir reste incertain. Le Premier ministre François Bayrou a engagé la responsabilité de son équipe en demandant un vote de confiance à l’Assemblée nationale le 8 septembre. En cas d’échec, la chute du gouvernement pourrait retarder, voire fragiliser, la mise en œuvre de la Mission Reprise, laissant les acteurs économiques dans l’attente de décisions concrètes.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Transmission d’entreprises : le plan « Mission Reprise » de l’État pour sauver 500 000 PME
Un enjeu massif pour l’économie française
Près de 500 000 PME devront changer de mains dans les dix prochaines années, dans un contexte de vieillissement des dirigeants et de difficulté à trouver des repreneurs.
Mission Reprise : un plan national structurant
Lancée par Véronique Louwagie, ministre déléguée, et pilotée par la Direction générale des Entreprises, cette mission vise à fédérer chambres consulaires, réseaux professionnels et institutions financières pour fluidifier le marché de la transmission.
Quatre axes de travail prioritaires
Sensibilisation et formation des dirigeants, amélioration de la mise en relation entre cédants et repreneurs, levée des freins Fiscaux / réglementaires / financiers, et coordination territoriale pour garantir un socle de services homogène.
Préserver l’emploi et les savoir-faire locaux
La reprise apparaît comme un levier plus solide que la création d’entreprise, essentiel pour maintenir l’activité économique, éviter la désertification des territoires et protéger des savoir-faire artisanaux et familiaux.
Des incertitudes politiques
Le vote de confiance demandé par le Premier ministre François Bayrou le 8 septembre pourrait conditionner l’avenir du plan. En cas d’échec, la « Mission Reprise » risquerait d’être retardée ou fragilisée.











