Depuis 2020, malgré les fermetures des commerces non-essentiels, de nombreux franchisés se sont adaptés au contexte sanitaire. Certains mêmes ont surfé sur les vagues des confinements pour se réinventer et améliorer leur chiffre d’affaires.
Comment expliquer une telle hétérogénéité dans le paysage français ? Quels sont les facteurs clés de succès ? L’Express Franchise décrypte les influences intrinsèques et extrinsèques.
Les enseignes qui s’alignent avec les habitudes des confinés
Lorsque l’on se penche sur les réussites et les échecs des franchises françaises, on constate un élément central : le contexte. Quand les salles de sport perdent de la vitesse, les enseignes alimentaires prennent du galon. Jusque-là, rien de bien surprenant. De façon générale, les domaines des travaux, des loisirs intérieurs ou de l’accompagnement scolaire ont bien traversé la tourmente.
Pour compenser la fermeture des restaurants, les Français se découvrent des talents de chefs. Ils décident de composer leurs assiettes de produits sains, locaux et surtout bio. En 2021, Biocoop affiche une croissance de 30 % et Naturalia grimpe à 40 %.
Les dépenses vont également au profit des plus jeunes : le secteur du jouet se porte bien malgré les fermetures de magasins exigées par le gouvernement. Le soutien scolaire, comme compensation des dysfonctionnements informatiques de l’Éducation nationale, continue sa croissance. « Dans notre secteur de formation, la demande n’a pas décru malgré la crise de la Covid. Nous avons enregistré une augmentation de 60 % d’élèves entre septembre 2020 et septembre 2021 » décrit Élisabeth Ruelle Mégrelis, master-franchisée Helen Doron English France.
La crise sanitaire a mis en avant les métiers du soin et de l’accompagnement, notamment des personnes âgées. Des enseignes comme Sénior Compagnie ont connu une croissance contextuelle. « Notre développement a même été accéléré avec la Covid 19. Puisque cela a mis en valeur tous les métiers du sanitaire et du médico-social. Nos équipes sont mobilisées depuis un an. Notre activité est clairement résiliente et s’est même accrue. Nous avons constaté un doublement du nombre de candidatures depuis cet été » témoigne Nicolas Hurtiger, président et fondateur du réseau Senior Compagnie.
Les enseignes qui se digitalisent
Dans les domaines de la restauration ou de l’alimentation, les enseignes les plus rentables sont naturellement celles qui ont proposé des services adaptés comme la livraison. Dans le retail, le click and collect tout comme l’e-commerce ont sauvé nombre de marques.
Dans le marché des services, la communication digitale, les rendez-vous en distanciel et la dématérialisation des documents ont permis de supporter la crise.
Les pépites de 2021
Malgré le contexte, trois franchiseurs sont sortis du lot.
Schmidt Groupe
L’année dernière fut prolifique pour Schmidt Groupe qui affiche une hausse d’activité de 29 %. « C’est une croissance historique que nous n’avons jamais connue. Nous avons ouvert une quarantaine de magasins cette année » déclarent Anne Leitzgen, présidente de Schmidt Groupe et Laurent Blum, directeur général.
Comment expliquer une telle réussite ? Par trois éléments essentiels : le phygital qui permet d’ouvrir des petites surfaces en centre-ville ; des offres complémentaires sur les aménagements intérieurs comme les rangements ; l’alignement de la marque avec les attentes des consommateurs en proposant des produits plus durables répondant à la logique du circuit court. Flexibilité, résilience et adaptabilité sont les maîtres-mots d’une réussite en temps de crise.
Groupe Flora Nova et Emova Group
Le fleuriste Flora Nova, qui possède Oya Fleurs et le Jardin des Fleurs, a réalisé une belle année 2021 avec un chiffre d’affaires de +29 %. Avec l’appui du réseau et le développement de l’activité e-commerce, ces fleuristes ont réussi à détourner les risques d’une fermeture exceptionnelle : le volume des commandes en ligne a grimpé de 70 %.
Dans le même temps, Emova Group, propriétaire de Monceau Fleurs, Au Nom de la Rose, Happy et Cœur de Fleurs, affichait en 2021 une jolie croissance de 23 % pour arriver à un chiffre d’affaires de 127,4 millions d’euros. Mieux qu’en 2020, mais même mieux qu’en 2019. En s’appuyant sur des chefs d’entreprises rompus à l’exercice, l’entreprise compte ouvrir une vingtaine de nouveaux magasins cette année. Les facteurs clés de succès dans la franchise sont variables, mais dépendent majoritairement du marché ou de l’attitude des enseignes. Les innovations et changements d’habitudes des dernières années laissent entrevoir de nouvelles manières de vendre.