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Le tribunal de commerce de Paris se prononcera lundi sur le sauvetage du Groupe Casino

Devanture d'un Casino pour illustrer la cession de magasins à Intermarché.

Lundi 26 février après-midi, le tribunal de commerce de Paris doit arbitrer sur le plan de sauvetage du distributeur en difficultés Casino.


S’il est validé, ce plan ouvrirait alors la voie à la prise de contrôle du distributeur par les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds d’investissement Attestor, à horizon mars/avril. C’est ce consortium de repreneurs qui permet le sauvetage du groupe, en apportant 925 millions d’euros sur le 1,2 milliard d’euros devant servir à faire face aux échéances et à relancer l’activité, en échange d’un écrasement de dette significatif.

Malgré l’absence d’alternative, le Comité social économique central (CSEC) et ses avocats ont émis un avis défavorable sur ce plan de sauvetage, regrettant l’insuffisance de son volet social, jugé obligatoire dès lors que des réductions d’emplois sont envisagées. Or, entre la négociation de ce plan de sauvegarde et aujourd’hui, le groupe a conclu de céder à ses concurrents Auchan, Intermarché et Carrefour 288 magasins de grande taille, supermarchés et hypermarchés, ainsi que leurs 12.800 salariés. Une opération de grande ampleur aux conséquences certaines sur l’emploi dans les fonctions supports. En outre les syndicats ont rappelé à de multiples reprises que les conditions de travail ne se valent pas selon les groupes de distribution.

Le ministère public a également émis un avis défavorable, regrettant notamment une “trop grande disparité entre le plan présenté initialement” et celui sur lequel le tribunal doit se prononcer, ainsi que “le contenu parfaitement lacunaire du volet social”.

Une fois le plan de sauvetage avalisé par le tribunal, les diverses augmentations de capital doivent avoir lieu en mars et une assemblée générale des nouveaux actionnaires devra statuer sur la nouvelle composition du conseil d’administration. Quant aux magasins cédés, ils le seront en trois vagues successives, au 30 avril, 31 mai et 1er juillet.

Les engagements pris par le consortium de repreneurs sont de “préserver l’emploi au maximum”, de maintenir un siège à Saint-Etienne et, concernant les salariés qui vont changer d’enseigne, de mettre en place une “mission spécifique de mesure de suivi des conséquences sociales”. Celle-ci prévoit notamment des indemnités supra-légales ainsi que “des possibilités de départ volontaire sur un périmètre à négocier” au sein des entités visées par un plan de sauvegarde de l’emploi. Toutefois l’intersyndicale n’a pas obtenu les engagements “précis, chiffrés et concrets du consortium” sur l’ampleur de ces dispositions.

La direction a, selon l’intersyndicale, reçu des “marques d’intérêt” de concurrents pour acquérir les 26 magasins qui n’intéressaient ni Intermarché, ni Auchan, ni Carrefour, et au sein desquels travaillent au total quelque 1.200 salariés. Resterait ensuite le réseau de plus de 6.000 magasins de proximité en régions sous enseignes Spar, Vival ou Le Petit Casino, l’e-commerçant CDiscount, un millier de magasins Franprix (dont 75 % en franchise), et Monoprix, 20.000 salariés et 800 magasins sous cinq enseignes, dont Naturalia.

Crédit photo : Sebleouf, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons

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