L’aventure de la franchise Feuillette a débuté en 2009 à Blois, avec l’ouverture de la première boulangerie Feuillette. Lancée en franchise en 2015, l’enseigne a bien grandi et forme un réseau de boulangeries de plus de cinquante points de vente représentant 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022.
Boulanger-pâtissier et entrepreneur, Jean-François Feuillette ne pose comme seule limite à son développement le maintien de la qualité des produits. Il nous raconte sa passion, son parcours et comment il veille, chaque jour, à offrir le meilleur rapport prix-plaisir à ses clients. Interview.
Quel a été votre parcours ?
J-F.F : Après le collège, quand il a fallu choisir un métier, je me suis naturellement tourné vers la pâtisserie. Pour moi, ce n’était pas un métier, c’était avant tout un plaisir. J’ai travaillé dans quelques belles maisons dans l’Est puis à Paris. Les plus connues d’entre elles sont la Maison Pierre Hermé et l’Hôtel Georges V.
Une fois que j’ai eu bien roulé ma bosse en boulangerie-pâtisserie, j’ai décidé de m’installer. En 2009, j’ai ouvert la première boulangerie Feuillette qui a été tout de suite un succès.
Parlez-nous un peu plus de la franchise Feuillette
J-F.F : Au départ, le concept Feuillette n’était qu’une boulangerie sans place assise. C’est en 2010, au moment d’ouvrir la 3e boulangerie que j’ai eu le déclic. Passionné de salons de thé, j’ai voulu recevoir les gens un peu comme à la maison, dans un décor chaleureux. Cette partie salon de thé a ainsi pris énormément d’ampleur sur les créneaux du midi, qui est le créneau de la restauration rapide.
On a continué le développement en franchise de nos boulangeries en périphéries de ville. Depuis, on a agrandi le modèle puisqu’on a maintenant des boulangeries de 400 à 500 m2 et une cinquantaine de places de parking.
Dans une précédente interview, vous parliez de rapport prix-plaisir…
J-F.F : Je n’oublie pas que c’est le client qui nous fait vivre : on se doit de lui plaire. Je ne suis pas le plus cher, ni le moins cher, mais j’essaye d’aller à l’essentiel.
C’est à moi de me battre pour que mon produit soit le meilleur en qualité et au meilleur prix. Pour moi, le rôle d’un artisan c’est ça : essayer, chaque jour, de se battre pour que le rapport prix-plaisir soit le meilleur.
Pour vous la seule limite au développement est le maintien de la qualité. Est-ce toujours le cas après 51 ouvertures ?
J-F.F : Évidemment. C’est extrêmement important de conserver la qualité dans tous les magasins. Chez Feuillette, on change un produit pour qu’il soit meilleur, pas pour qu’il soit moins cher. C’est un peu notre cheval de bataille.
Prenons l’exemple de notre Paris-Brest. On a décidé, il y a un an ou deux, d’utiliser de la noisette du Piémont, d’une qualité exceptionnelle. J’ai doublé mon prix d’achat à ce moment et j’ai dû augmenter de quelques centimes le prix du Paris-Brest. Mais pour moi, en matière de qualité de produit, on entre dans une autre dimension.
Ce n’est pas parce qu’on a cinquante magasins qu’il faut descendre la qualité de nos produits, au contraire. Le volume me permet aujourd’hui de monter en qualité, en me permettant de financer un torréfacteur, par exemple.
Quand on commence à travailler sur un nouveau produit, on se pose toujours la question : « Comment le réaliser dans cinquante magasins ». C’est pour que trois personnes travaillent à la R&D du réseau Feuillette.
Que ressentez-vous à chaque nouvelle ouverture ?
J-F.F : C’est toujours assez émouvant d’arriver devant un nouvel établissement. Les ouvertures de nouvelles boutiques sont des occasions de faire des rencontres humaines avec des personnes qui partagent la même passion.
Pour cette 51e ouverture, il s’agit d’une franchise. Ce soir [9 novembre 2022], je vais découvrir les équipes, on passer un peu de temps ensemble, échanger, partager.
Quel est votre rêve pour les Boulangeries Feuillette ?
J-F.F : On a ouvert en juillet, un atelier central de 5 000 m2 dans le but d’ouvrir 100 magasins d’ici 2026. On prévoit donc 18 ouvertures pour l’année prochaine. Quand on aura fait ça, on mettra peut-être un pied à l’international.
Mais pour le moment on va prendre trois ans pour se structurer et maîtriser le développement. Sans mauvais jeu de mot, on a déjà du pain sur la planche !
Crédit photos : Boulangeries Feuillette