Se lancer dans l’aventure de la franchise peut être un projet initial à la sortie des études comme un projet de reconversion après une ou plusieurs expériences professionnelles. Un tel projet de carrière nous concerne donc toutes et tous, peu importe que nous soyons au début ou en milieu de carrière.
Il peut aussi devenir une source de questionnements dont celui du niveau de qualification. Celui-ci peut-il être un frein ou un levier ? Les diplômes sont-ils nécessaires pour ouvrir une franchise ?
Dans la franchise, rassurez-vous, tout est possible !
Lorsqu’on est jeune et qu’on démarre tout juste sa vie professionnelle, on est en droit de s’interroger sur les compétences et l’expérience nécessaires pour franchir le cap de ce mode de travail. N’est-ce pas risqué si je n’ai pas d’expérience ? Je n’ai pas le BAC, est-ce une barrière ? Va-t-on me demander un niveau minimal de qualifications ?
Les mêmes questions, tout à fait légitimes, peuvent aussi émerger lors d’une reconversion professionnelle. Que l’on ait été cadre ou pas, avoir été salarié apporte une expérience bien réelle et qui peut être ré-exploitée dans un projet de franchise. Quant aux diplômes, peu importe votre situation, il est aussi normal de se poser des questions lorsqu’on souhaite exercer en tant que franchisé.
On peut aussi avoir l’âme d’un « serial entrepreneur » et avoir déjà accumulé plusieurs expériences en tant qu’indépendant ou encore avoir eu ou avoir encore plusieurs sociétés. Et beaucoup d’entrepreneurs sont autodidactes. On peut vouloir se lancer dans l’aventure en tant que franchisé ou en tant qu’investisseur potentiel. Malgré l’expérience, des diplômes sont-ils requis ?
Heureusement, dans le domaine de la franchise, il y en a pour tous les goûts ! Quelle que soit votre situation, que vous ayez des diplômes, des certifications, ou pas, cela n’est ni un frein ni un levier. Comme nous allons le voir, divers cas peuvent se présenter.
Les compétences du franchisé : entre obligations et nécessité
Il convient tout d’abord de garder à l’esprit que, malgré l’accompagnement du franchiseur, ouvrir une franchise c’est d’abord être chef d’entreprise. De la même façon qu’il n’est pas obligatoire en soi d’avoir des diplômes pour créer une entreprise, ça ne l’est pas non plus en tant que franchisé. Toutefois, une absence d’obligation de qualification ne veut pas dire qu’une formation n’est pas nécessaire ou utile quand on décide de se mettre à son compte. Il convient dès lors de faire deux distinctions importantes en ce qui concerne les compétences nécessaires, voire parfois obligatoires, pour réussir son projet entrepreneurial au sein d’un réseau de franchise.
Les activités règlementées
La première différence à faire concerne les spécificités du secteur professionnel. En effet, certains métiers requièrent des connaissances ou des compétences techniques obligatoires qui sont des préalables à tout agrément pour exercer l’activité en question. Comme on dit : « C’est l’exception qui confirme la règle. ». Un très bon exemple : ce sont les normes HACCP dans le domaine de l’hygiène alimentaire, dans le domaine de la restauration.
Un deuxième exemple est celui de certaines activités artisanales qui nécessitent l’obtention d’un BEP ou d’un CAP ; par exemple tout ce qui concerne l’entretien et la réparation des véhicules terrestres à moteur et machines agricoles, forestières et de travaux publics ; la construction, l’entretien et la réparation des bâtiments ou encore les soins esthétiques. Cela étant, si vous souhaitez vous lancer dans une activité réglementée, le franchiseur devrait vous informer des prérequis sur le plan légal. Ceux-ci n’ayant en général comme objectif que la sécurité et la santé des personnes.
Dans le cas très précis de ce type d’activités, vous n’aurez pas le choix et il faudra vous former pour obtenir des habilitations ou des agréments en rapport avec le métier que vous souhaitez embrasser. Selon votre situation, des aides financières publiques permettent de financer le coût de la formation requise. Laquelle peut être, ici, un levier pertinent dans la défense de votre projet auprès du franchiseur.
Si le monde de l’activité réglementée ne vous intéresse pas ou ne vous concerne pas, il existe bien sûr des secteurs professionnels non réglementés. C’est même plutôt la norme. Et ça, disons-le, c’est plutôt une bonne nouvelle !
Et pour les autres activités ?
Vous l’aurez sans doute déjà compris, pas d’obligation en soi ! D’un point de vue général, l’une des questions à se poser en premier est de savoir ce qu’attend un franchiseur, quelles sont vos compétences déjà acquises et celles dont vous pourriez avoir besoin.
L’une des priorités d’un réseau de franchise est d’attendre, de la part de ses franchisés, de bonnes capacités de gestionnaire.
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une formation est dispensée par le franchiseur ; formation qui est obligatoire puisque le Règlement européen d’exemption n° 330/2010 du 20 avril 2010 impose à l’entrepreneur qui souhaite devenir franchiseur, c’est-à-dire qui souhaite « monnayer sa marque », de transmettre un savoir-faire. Ce dernier étant défini comme « un ensemble secret, substantiel et identifié d’informations pratiques non brevetées résultant de l’expérience du franchiseur. »
Cette formation porte généralement sur le concept, l’expertise, le savoir-faire et les process de l’enseigne concernée. Si cette formation reste circonscrite au savoir-faire du franchiseur, toute la partie commerciale, marketing et gestion d’entreprise est généralement valable d’une enseigne à une autre. Si vous avez déjà une expérience de franchisé, vous disposez d’une formation déjà acquise et d’une expérience, dans le domaine de la franchise. Il ne reste plus qu’à défendre votre projet !
Si une formation ou un diplôme en management commercial, en gestion d’entreprise, en droit, en économie ou en comptabilité peut probablement en rassurer certains, d’autres franchiseurs attacheront plus d’importance à la qualité et à la viabilité du projet que vous leur présenterez pour les séduire. Un projet bien documenté, avec une étude chiffrée raisonnable et réaliste appuyée d’un financement solide sera très bien complété par la formation donnée par le franchiseur et qui reste l’un des piliers de la transmission du savoir-faire de ce dernier.
Entreprendre en franchise n’est pas qu’affaire de diplôme !
Savoir gérer une entreprise, c’est important, nous ne vous dirons pas le contraire ! Mais ça ne fait pas tout. En effet, le franchiseur ne sera pas seulement séduit par votre projet, il le sera également par qui vous êtes et plus précisément par vos soft skills ! Ici on ne parle plus de compétences techniques liées à la gestion d’une entreprise mais de compétences dites humaines et sociales à travers des compétences « de tous les jours » et qui ont façonné votre savoir-être.
Vous n’avez pas encore une expérience très importante et vous débutez votre vie professionnelle ? Ça n’est pas grave ! Vous n’en avez peut-être pas encore conscience mais il y a plein de contextes sociaux où vous avez pu acquérir ou développer ces compétences transversales ; car oui, elles le sont. Pas seulement d’un métier à un autre mais aussi d’un contexte social à un autre. Vous étiez délégué à l’école ou étiez toujours le premier à lever la main pour réaliser des projets ? Il se pourrait que vous ayez une appétence voire même des compétences pour le management, le sens de l’initiative, le leadership ou la notion de service par exemple.
Les compétences informelles du monde associatif
Vous faites du bénévolat dans le domaine caritatif, social ou culturel ? Que ce soit en tant que membre du bureau ou pas, là aussi, cela jouera en votre faveur car les associations sont des lieux de qualification et de développement des compétences telles que l’adaptabilité, la réactivité, ou encore le fait d’être efficace dans des organisations « floues » c’est-à-dire sans process vraiment stabilisés.
L’efficience est aussi une compétence fréquente dans l’associatif ; car une association minimise systématiquement l’utilisation de ses ressources pour atteindre un objectif donné. Le leitmotiv est de savoir faire beaucoup avec peu. Cette capacité est intéressante pour une entreprise « traditionnelle» dans une double logique de réduction des coûts et de réduction des externalités négatives liées à la production.
Le sport : lieu de formation de l’humain
Vous avez pratiqué ou pratiquez encore une activité sportive au sein d’un club ? Là aussi, vous ne le savez peut-être pas encore mais vous n’avez pas uniquement acquis des compétences liées à votre sport. Vous en avez aussi acquises des comportementales. Les habilités sportives deviennent des compétences professionnelles. La motivation et l’enthousiasme sont le reflet d’une affirmation de soi et d’un sens de l’initiative. Le fait de recevoir des conseils et remarques comme éléments de progression deviennent humilité, esprit critique et désir d’évoluer. Faire de la compétition met en valeur vos capacités à garder la tête froide sous la pression et à gérer le stress. Votre esprit d’équipe et éventuellement votre capacité d‘influence et de motiver les autres façonneront votre leadership et votre capacité à travailler avec une équipe. Liste non exhaustive !
En conclusion : ayez confiance en vous !
Dans la plupart des cas, oui, vous pouvez très bien devenir franchisé sans avoir de diplômes ! Souriez, vous pouvez y aller ! Notre dernier conseil : lorsque vous montez votre projet, prenez le temps de faire le point sur vos compétences. Faites le tour de tous les environnements dans lesquels vous avez évolué, et des compétences que vous avez acquises et de quelle façon celles-ci peuvent se décliner en compétences professionnelles. Vous serez surpris de tout ce que vous êtes capable de faire. C’est votre capacité à valoriser vos différentes expériences, professionnelles ou extra-professionnelles ainsi que votre capacité à présenter et à défendre votre projet auprès du franchiseur qui seront vos atouts et feront la différence. Bonne réussite à vous !