[Brève] Le groupe Casino, qui entend devenir un “champion de la proximité” via ses enseignes Monoprix, Franprix, Vival ou Spar. Mercredi 20 novembre, il a annoncé vouloir tester un projet d’”épicerie nomade” en camionnette, pour “lutter contre l’isolement commercial et social dans les territoires ruraux et les zones périurbaines”.
Le distributeur d’origine stéphanoise indique vouloir tester ce nouveau concept à compter de décembre 2024, “à partir du magasin Casino de Chazelles-sur-Lyon dans la Loire”, selon un communiqué.
La camionnette transportera à son bord plus de 350 références “principalement” de la marque Casino mais également de “marques nationales emblématiques”. Elle desservira une douzaine de communes de la Loire et du Rhône, en s’adaptant “aux besoins et aux rythmes des communes”, avec lesquels “les emplacements et les créneaux à privilégier seront évalués”.
La tournée a été imaginée dans le but de desservir des communes ne disposant d’aucun commerce ou pour compléter une offre déjà existante sur place (boulangerie, marché de produits locaux hebdomadaire…), a indiqué l’enseigne. C’est un franchisé du distributeur qui sera chargé de faire voyager des produits provenant de son magasin de Chazelles-sur-Lyon. Se faisant, il veillera à assurer la cohérence des prix avec ceux déjà pratiqués en magasin.
Le directeur général de Casion, Philippe Palazzi, installé par les nouveaux actionnaires du distributeur a déclaré en début de semaine lors d’une visite à Saint-Etienne : « C’est important pour nous de continuer à nous développer dans le monde rural où 20 000 communes de notre pays n’ont pas de commerce ». Et de préciser : « L’Etat et le privé ont déserté les campagnes où l’on voit par exemple de moins de moins de distributeurs de billets. Je suis originaire d’un petit village, c’est quelque chose que j’ai poussé depuis mon arrivée car ça me parle ».
Un projet susceptible de s’étendre à d’autres régions
Dans le communiqué, il précise vouloir étendre le projet de tournée “à d’autres régions”, sans plus de précision à ce stade. Casino a déjà pratiqué la vente itinérante en milieu rural au lendemain de la Seconde guerre mondiale, avec des véhicules d’abord bleu foncé dans les années 1950, puis vert et blanc aux couleurs de l’enseigne, a déclaré à l’AFP Jean-François Marcaud, un habitant de Saint-Jean-Bonnefonds (Loire), surnommé “Monsieur Casino” dans le milieu des collectionneurs d’objets de la marque.
« Mon père faisait des livraisons dans les campagnes de Saône-et-Loire, à partir de 1952, avec un Renault 1 000 kilos », témoigne-t-il. « Puis l’entreprise a fait aménager par des menuisiers plusieurs centaines de fourgonnettes Citroën au “cul” desquelles les habitants des campagnes venaient s’approvisionner. Ce système de vente itinérante a duré jusque dans les années 70. Il a disparu avec le développement de l’automobile dans les campagnes. »
Un ex-cadre de Casino ayant demandé l’anonymat voit dans le projet annoncé mercredi une opération de communication. « Ils essayent de réinventer la poudre pour faire redécouvrir le commerce de proximité et relancer la marque Casino, mais quid du coût de la main d’oeuvre et du carburant ? » se demande-t-il, dubitatif sur la viabilité économique du concept.
© Agence France-Presse
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Casino teste une “épicerie nomade” pour desservir les communes dépourvues de commerce
Objectif de proximité : Casino lance un projet d’”épicerie nomade” pour lutter contre l’isolement commercial dans les zones rurales et périurbaines, répondant à sa vision de renforcer la proximité via ses enseignes comme Monoprix et Franprix.
Concept de l’épicerie mobile : Tout en apportant plus de 350 références, la camionnette sillonnera douze communes de la Loire et du Rhône, adaptant ses tournées aux besoins locaux, et complétant les commerces existants.
Historique de vente itinérante : Inspiré par des pratiques des années 1950 à 1970 avec des fourgonnettes, Casino réintroduit ce modèle pour soutenir les régions où le commerce traditionnel se raréfie à cause des changements sociaux et économiques.
Expansion envisagée : Ce pilote dans la Loire pourrait s’étendre à d’autres régions, dans le but de revitaliser le commerce rural en France, bien que les détails ne soient pas encore définis.
Défis économiques : Si le projet est perçu positivement pour ses intentions, certains restent sceptiques quant à sa viabilité économique face aux coûts de main-d’œuvre et de carburant, suggérant que l’initiative pourrait être davantage une stratégie de communication.