Année de tous les records pour le commerce coopératif et associé

baromètre fca

Tous les signaux sont au vert pour le commerce coopératif et associé. Les résultats du baromètre 2023 de la FCA, présentés le 25 juin dernier, montrent la solidité à toutes épreuves de ce modèle, où les entrepreneurs sont tout à la fois adhérents et actionnaires du réseau.


Avec un chiffre d’affaires de 200 milliards d’euros en 2023, en hausse de 13,5 % par rapport à 2022, et des volumes d’affaires positifs dans tous les secteurs d’activités (+ 9,5 % dans l’hôtellerie/tourisme, +8,3 % dans la santé, + 6,9 % dans l’alimentaire, +7,1 % dans les services…), le commerce coopératif et associé signe une année historique.

« Cette surperformance s’explique par un faisceau de facteurs. Dans un contexte inflationniste, les enseignes ont réussi à préserver le pouvoir d’achat des Français, ce qui leur a permis de gagner des parts de marché. L’année a également été marquée par plusieurs opérations de croissance externe, inédites et exceptionnelles » indique Olivier Urrutia. Le délégué général de la FCA fait référence aux rachats de Casino par le groupement Les Mousquetaires, de la Grande Récré par la coopérative JouéClub, de Go Sport par Intersport ou de la franchise La Cervoiserie par la coopérative C10.  « De nouveaux groupements, notamment dans les services (offices notariales, immobilier, radiologues..) ont également été lancés » ajoute Jean-Pierre Dry, président de la FCA.  En s’étoffant d’une centaine de réseaux d’envergure nationale, représentant 10,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le modèle a poursuivi son développement quand l’ensemble du volume des ventes du commerce de détail a, d’après La Banque de France, plongé de -2,9 %.

Résultat de cette nouvelle dynamique, 36 000 entrepreneurs indépendants font aujourd’hui partie des 180 enseignes du commerce coopératif et associé, qu’il s’agisse de petits réseaux (Astera, Comptoir des Vignes, Guilde des Orfèvres, Master Pro…) ou de mastodontes (Leclerc, Super U, Bricorama, Orpi, Atol, Krys, Lissac, Optic 2000, Intersport…). « Avec un total de 52 000 points de vente, la force et la vitalité de notre modèle reposent sur sa capacité à s’implanter dans les territoires » note pour sa part Jean-Pierre Dry. A lui seul, le commerce associé pèse plus de 30 % du chiffre d’affaire du commerce total dans 10 régions (Bretagne, Normandie, Nord, PACA..) et plus de 40 % dans cinq régions (Centre, Ouest…). Il est également un poids lourd de l’emploi et concentre un tiers des effectifs salariés du commerce de détail en France (soit 600 000 salariés).

Reste cependant des défis et des enjeux de taille pour l’ensemble des acteurs du commerce associé. Parmi eux : la transformation environnementale, la transition digitale et la problématique de la cession-transmission qui interroge particulièrement la FCA. Selon les estimations d’un rapport du Sénat datant d’octobre 2022, 25 % des chefs d’entreprise ont plus de 60 ans et 11 % plus de 66 ans, ce qui représente un vivier de 700 000 entreprises à céder d’ici à 10 ans.  « Une entreprise classique mise en vente attire en moyenne quatre candidats repreneurs. Un commerce n’en attire qu’un seul » s’inquiète Olivier Urrutia. En cause : un certain attentisme des cédants qui, à 50 %, estiment qu’ils ont du temps devant eux alors que six à dix ans sont désormais nécessaires pour préparer et gérer une transmission. Mais aussi une méconnaissance des mécanismes d’allégement fiscaux liés aux transmissions familiales, notamment le Pacte Dutreil inconnu de 82 % des dirigeants. « Souvent, également, les cédants sur-estiment leur affaire, ce qui ralentit les négociations » note Jean-Pierre Dry.

Face à cette situation alarmante, la FCA propose trois mesures phares : renforcer et sécuriser le Pacte Dutreil, encourager les indépendants à créer ou rejoindre des groupements et mettre en place une politique publique facilitant les démarches de formation et d’accompagnement à la transmission-cession d’entreprise. « A l’heure de la revitalisation des centres-villes, il est de la responsabilité des pouvoirs publics de préserver la diversité et la pérennité des commerces » souffle Olivier Urrutia qui espère que les tractations politiques actuelles ne remettront pas en cause les orientations proposées par la FCA.


(vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur l’année de tous les records pour le commerce coopératif et associé.

Chiffres record pour 2023 : Le commerce coopératif et associé a atteint un chiffre d’affaires de 200 milliards d’euros en 2023, marquant une hausse de 13,5 % par rapport à l’année précédente. Tous les secteurs d’activité, de l’hôtellerie (+9,5 %) à l’alimentaire (+6,9 %), ont vu une augmentation des volumes d’affaires.

Croissance par acquisitions : Plusieurs rachats importants ont dynamisé le secteur, tels que Casino par Les Mousquetaires, La Grande Récré par JouéClub, et Go Sport par Intersport. Une centaine de nouveaux réseaux ont émergé, ajoutant 10,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Dynamisme territorial : Le modèle compte 36 000 entrepreneurs dans 180 enseignes, avec un total de 52 000 points de vente. Le commerce coopératif représente plus de 30 % du chiffre d’affaires du commerce total dans dix régions et emploie un tiers des salariés du commerce de détail en France.

Défis de la cession et transmission : Avec 25 % des chefs d’entreprise ayant plus de 60 ans, la problématique de la cession-transmission est cruciale. La FCA alerte sur le besoin de préparation et sur la méconnaissance des allégements fiscaux comme le Pacte Dutreil.

Propositions de la FCA : La FCA propose de renforcer le Pacte Dutreil, d’encourager les indépendants à rejoindre des groupements, et de mettre en place une politique publique pour faciliter la formation et l’accompagnement à la transmission d’entreprise. L’objectif est de préserver la diversité et la pérennité des commerces, particulièrement en centres-villes.

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