D’ici à dix ans, 20 % des entreprises françaises existantes seront à reprendre. Face à l’urgence de la situation, Bpifrance a lancé un prêt à la transmission tout en renforçant sa politique d’accompagnement des cédants et des repreneurs.
La France vieillit, les dirigeants d’entreprise aussi. D’après la Direction Générale des Entreprises, 500 000 dirigeants vont prendre leur retraite dans la décennie à venir, marquant la fin d’un cycle démographique.
Des aides aux reprises d’entreprise pour préserver le tissu économique
Si 41% des patrons de PME expriment leur intention de céder leur entreprise dans les cinq prochaines années, un quart d’entre eux n’a pas encore défini de projet de transmission. Manque de temps, difficultés à identifier un repreneur … les freins sont nombreux et les conséquences sont lourdes. « Depuis 20 ans, nous assistons à un vieillissement continu de la population des dirigeants de PME et ETI et paradoxalement, à une baisse du nombre de transmissions, ce qui conduit à la destruction d’emplois et de valeur de nos territoires » déclare Eric Versey, directeur exécutif de Bpifrance, en charge du financement et du réseau.
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Le prêt Transmission de la BPI : comment ça marche ?
Face à ce constat, Bpifrance, dans la lignée du plan « Mission Reprise » lancé par l’Etat en juillet, a renforcé son offre de financement à destination des repreneurs. La banque publique dirigée par Nicolas Dufourcq a lancé une nouvelle offre de financement, le Prêt Croissance Transmission, couvrant toutes les catégories d’entreprises, du petit fonds de commerce jusqu’à l’ETI. Voici ses caractéristiques :
- Ce prêt est sans garantie, ni caution personnelle du dirigeant. Il est obligatoirement associé à un financement extérieur (crédits bancaires, fonds propres) d’un montant au moins équivalent. L’avantage ? L’absence totale de garanties permet aux repreneurs de préserver leur capacité d’endettement ainsi que la santé financière de l’entreprise rachetée.
- Son montant est compris entre 50 000 euros et 5 millions d’euros et sa durée varie de trois à sept ans, avec deux ans de différé d’amortissement du capital. Il finance les actifs (fonds de commerce, matériel, constitution du fonds de roulement), l’achat des titres d’une société, le remboursement de comptes courant, dans la limite de 40 % du montant de la dette globale liée au LBO. Un coup de pouce pour les repreneurs qui peuvent difficilement racheter une entreprise faute d’un apport personnel en fond propres suffisant.
- Ce nouveau dispositif national les aidera à financer leur reprise (obligatoirement une entreprise de plus de trois ans dont le chiffre d’affaires est supérieur à 5 millions d’euros) et à faire levier auprès des banques. Et ce, quelques soit les régions qui jusqu’à présent n’étaient pas toutes dotées d’outils dédiés, créant une forme d’inégalité. « L’idée est de compléter les dispositifs régionaux par un dispositif national pour pouvoir adresser les transmissions dans tous les territoires, quelle que soit la nature du projet » indique Eric Versey.
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Comment la BPI aide à mettre en avant les cédants d’entreprises ?
Si ce nouveau prêt complète la palette de solutions financières proposées par Bpifrance aux repreneurs (Garantie transmission, prêt d’honneur reprise à taux zéro, fonds propres et quasi-fonds-propres), la banque n’en oublie pas moins les cédants et renforce son offre d’accompagnement.
- Pour faciliter les mises en relation avec les repreneurs, une « Bourse de la transmission », alimentée quotidiennement par les fédérations, les chambres de commerce et d’artisanat et les opérateurs associatifs ou privés, est mise en place. A date, plus de 46 000 offres d’affaires à reprendre y sont proposées.
- Afin d’aider les dirigeants à mieux anticiper leur transmission, les équipes régionales de Bpifrance vont également déployer des actions d’accompagnement personnalisées auprès des entreprises de leur territoire et organiser des événements régionaux aux côtés de l’écosystème du repreneuriat. Un parcours spécifique, sur le modèle de « Mon Pass Créa » (conseils, outils, contenus et contacts partenaires), leur sera par ailleurs prochainement dédié. « La transmission est un enjeu essentiel pour notre économie. Il est crucial d’accompagner davantage les dirigeants de PME et ETI à la nécessité d’anticiper une cession de leur entreprise » conclut Eric Versey. A la clé de cette démarche globale : sécuriser la vague d’opérations de cession-transmission qui approche.
NOTRE RÉSUMÉ EN
5 points clés de l'article
PAR L'EXPRESS CONNECT IA
(VÉRIFIÉ PAR NOTRE RÉDACTION)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : La BPI met en place le prêt Croissance Transmission pour faciliter les cessions d’entreprises
Vieillissement des dirigeants
D’ici dix ans, 500 000 chefs d’entreprise partiront à la retraite, avec 20 % des entreprises françaises à reprendre, posant un enjeu majeur pour la préservation du tissu économique.
Manque d’anticipation des transmissions
41 % des patrons de PME envisagent de céder dans les cinq prochaines années, mais un quart n’a pas encore défini de projet clair, freinant la continuité des activités.
Lancement du Prêt Croissance Transmission
Bpifrance propose un financement sans garantie ni caution, allant de 50 000 € à 5 M€, sur 3 à 7 ans avec 2 ans de différé, pour soutenir les repreneurs et renforcer leur capacité à lever des fonds.
Un dispositif national et inclusif :
Ce prêt, accessible dans toutes les régions, vient compléter les dispositifs locaux pour couvrir tous types d’entreprises, du commerce de proximité aux ETI, et réduire les inégalités territoriales.
Accompagnement renforcé des cédants
Bpifrance déploie une Bourse de la transmission (46 000 offres déjà en ligne), des événements régionaux et un futur parcours « Mon Pass Transmission » afin d’aider les dirigeants à anticiper et sécuriser leur cession.











