Référencer sa franchise

Jennyfer, reprise par le Groupe Beaumanoir, s’offre une énième renaissance

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Boutique Jennyfer. Crédits Sia KAMBOU / AFP)

Après des coupes dans les effectifs, un redressement judiciaire, un changement de nom, une liquidation, la marque de prêt-à-porter Jennyfer vient d’être reprise partiellement par le Groupe Beaumanoir, une énième renaissance permettant de sauver plus d’un tiers des quelque 1 000 emplois qui étaient menacés.


“Je suis convaincu que seules les reprises par des groupes solides comme le Groupe Beaumanoir, offrant un écosystème cohérent et des ressources adéquates, réussissent”, a déclaré dans un communiqué Roland Beaumanoir, le président du groupe breton regroupant une multitude de marques telles Caroll, Bonobo ou Cache Cache.

Le groupe a “su démontrer sa capacité à reprendre des entreprises dans des contextes complexes et à les remettre sur pied en préservant au maximum les emplois; près de 5.000 cumulés au fil des reprises successives”, ajoute le même document, citant La Halle, Caroll, Sarenza et Boardriders (Quiksilver, Roxy, Billabong, DC Shoes).

Beaumanoir a proposé de reprendre 350 salariés (dont 150 reclassements pour les employés de boutiques non reprises) et 26 points de vente de la marque, qui avait été placée en liquidation judiciaire fin avril en France.

Il entend déployer ses marques au sein des 26 magasins “sélectionnés pour leur localisation stratégique” et relancer progressivement Jennyfer afin d’”attirer une clientèle plus jeune, complémentaire des cibles actuelles de ses marques”, détaille-t-il.

Un redéploiement qui se fera d’abord via son site Sarenza.com, “suivi par l’implantation de gammes spécifiques dans son réseau de magasins”.

L’enseigne de prêt-à-porter pour hommes Celio a indiqué à l’AFP reprendre pour sa part 47 employés et sept magasins qui “seront transformés en bi-store Celio”, c’est-à-dire présentant à la fois des collections hommes Celio et femmes Be Camaïeu.

Pour cette reprise, le consortium Beaumanoir/Celio a mis plus de 2 millions d’euros sur la table. Onze offres de reprise avaient été formulées auprès du tribunal, notamment par Pimkie et Jules.

La CGT Commerce et Services a déclaré dans un communiqué ne pouvoir “se satisfaire d’une sauvegarde partielle des emplois. Dès demain matin, ce sont plus de 600 travailleurs de l’enseigne qui vont se retrouver sans emploi”. 

La fédération a appelé de ses vœux un “encadrement législatif et réglementaire, afin que le patronat ne puisse plus liquider des entreprises à coups de montages financiers”.


“L’explosion des coûts, la baisse du pouvoir d’achat, les mutations du marché textile et une concurrence internationale toujours plus agressive ont rendu son modèle économique intenable”, avait indiqué en avril, lors de l’annonce de la liquidation, la direction de Jennyfer à l’AFP.

Fondée en 1984, Jennyfer comptait, mi-2024, 220 magasins en France et 80 à l’international, notamment en Belgique, et revendiquait environ 250 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Mais la marque a cumulé les difficultés, bien que tentant sans cesse de se renouveler. En vain. 

Placée en redressement judiciaire en juin 2023 en raison de l’”augmentation soudaine des coûts cumulée à une inflation galopante”, la société avait annoncé en sortir il y a moins d’un an, annonçant “un investissement initial de 15 millions d’euros” et “l’arrivée d’un nouvel actionnaire”.

Un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) était intervenu entre-temps, menant à la suppression de 75 postes (60 au siège et 15 dans les entrepôts) sans fermeture de magasins.

L’entreprise avait un temps essayé de se relancer via une nouvelle identité de marque, “Don’t Call Me Jennyfer“, qui n’avait pas pris auprès des clients et était finalement revenue en 2024 à son nom historique, Jennyfer.

Malgré le resserrement des effectifs, les investissements, ces changements de nom, “le groupe n’est pas parvenu à atteindre les objectifs (…) fixés”, a relevé le tribunal de commerce de Bobigny jeudi.

Dans le contexte de crise que traverse le prêt-à-porter, Jennyfer n’est pas la seule enseigne à multiplier les tentatives de survie. Naf Naf, à peine rachetée, a de nouveau été placée en redressement judiciaire en mai, pour la troisième fois de son histoire, comme le chausseur André qui a subi la même procédure trois fois en cinq ans.


(Vérifié par notre rédaction)

Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Jennyfer, reprise par le Groupe Beaumanoir, s’offre une énième renaissance

Une reprise partielle par Beaumanoir : Le Groupe Beaumanoir a repris 26 magasins et 350 salariés de la marque Jennyfer (dont 150 en reclassement), après sa mise en liquidation judiciaire en avril 2024. L’objectif : relancer la marque en ciblant un public plus jeune via des canaux digitaux et physiques.

Un savoir-faire reconnu dans les reprises difficiles : Le groupe breton, déjà à la tête de marques comme Caroll ou Bonobo, a démontré son expertise dans la relance d’enseignes en difficulté, avec près de 5 000 emplois sauvegardés à ce jour (La Halle, Sarenza, Boardriders…).

Un investissement modeste, mais stratégique : Le consortium Beaumanoir/Celio a investi un peu plus de 2 millions d’euros pour la reprise. Celio récupère également 7 magasins et 47 salariés, en transformant les points de vente en « bi-stores » mixtes (homme et femme).

Une marque affaiblie par les crises à répétition : Jennyfer, fondée en 1984, n’a cessé de tenter de se réinventer (changement de nom, nouveau positionnement, PSE), sans succès. Malgré un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros en 2024, elle n’a pas résisté à l’inflation, à la concurrence et à la mutation du marché textile.

Une colère sociale et syndicale persistante : Plus de 600 salariés restent sans solution. La CGT dénonce une “sauvegarde partielle” des emplois et demande un encadrement réglementaire pour limiter les effets des montages financiers sur l’emploi.

Crédit photo : Boutique Jennyfer. Sia KAMBOU / AFP)

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