Référencer sa franchise

Guide pratique pour réussir son projet entrepreneurial au féminin

L’entrepreneuriat féminin connaît une dynamique croissante et représente un enjeu économique et social majeur en France. Si les femmes ont toujours joué un rôle dans l’activité économique, leur présence dans le monde de la création et de la direction d’entreprise a longtemps été minoritaire. Aujourd’hui, on observe une évolution positive, avec une augmentation constante du nombre de femmes qui se lancent dans l’aventure entrepreneuriale. 

Malgré un regain d’intérêt pour le salariat en période d’incertitude (+15 points entre 2020 et 2024), les femmes affichent un fort intérêt pour la création d’entreprise, soit 48% contre 40% des hommes. En 2022, les femmes représentaient 32,3% des entrepreneurs inscrits au Registre du Commerce et des Sociétés, avec des pics en Bretagne (36,3%) et en Normandie (35,5%). Elles créent 33,5% des entreprises et en dirigent exclusivement 21,6%. Pour 70% d’entre elles, c’est une opportunité, et pour 49%, un levier d’indépendance. Bien que la France ait un faible taux d’entrepreneuriat féminin (3,4% des femmes en âge de travailler en phase de démarrage d’activité ou ayant créé leur entreprise depuis moins de 3,5 ans), ce taux est supérieur à celui de l’Allemagne (3,1%) et de l’Italie (3,3%).

Comment devenir femme entrepreneure : structure juridique et réseaux d’accompagnement 

Devenir femme entrepreneure en France nécessite une bonne information. L’accompagnement personnalisé est un facteur clé de succès dans l’entrepreneuriat féminin. De nombreux réseaux et structures existent pour les soutenir dans leur parcours. Les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) et les Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA) proposent des conseils, des formations et un accompagnement à la création et au développement d’entreprise. Des réseaux d’entrepreneurs, tels que les réseaux de femmes entrepreneuses, offrent un soutien par les pairs, des échanges d’expériences et des opportunités de networking. Le mentorat et le coaching sont également des outils précieux, permettant aux entrepreneures de bénéficier de l’expérience et des conseils de professionnels aguerris. Ces formes d’accompagnement permettent non seulement de mieux appréhender les aspects juridiques, fiscaux et comptables, mais aussi de développer un réseau, de gagner en confiance et de surmonter les difficultés rencontrées.

 L’importance de l’accompagnement réside dans l’aide concrète qu’il apporte à chaque étape du projet, de l’idée à la pérennisation de l’activité, et dans le soutien moral qu’il procure, essentiel pour faire face aux défis de l’entrepreneuriat. Il est important de se renseigner sur les aides et dispositifs spécifiques existants pour celles qui souhaitent être femmes entrepreneures, car ils peuvent constituer un atout supplémentaire dans leur parcours.

Le choix de la structure juridique est une étape essentielle. Il s’agit de sélectionner le statut légal sous lequel l’activité sera exercée, ce qui aura des implications directes sur la responsabilité, le régime fiscal et les charges sociales. Parmi les options les plus courantes, on retrouve l’Entreprise Individuelle (EI) et son régime simplifié de la Micro-Entreprise (anciennement Auto-Entrepreneur), l’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL), la Société à Responsabilité Limitée (SARL), la Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU) et la Société par Actions Simplifiée (SAS).

L’EI, et plus particulièrement la Micro-Entreprise, offre une simplicité de création et de gestion avec des formalités allégées et un régime micro-social et micro-fiscal simplifié sous conditions de chiffre d’affaires. Ce statut est souvent privilégié pour démarrer une activité, tester un projet ou exercer une activité à temps partiel. Cependant, il présente l’inconvénient d’une responsabilité illimitée, exposant le patrimoine personnel de l’entrepreneur, sauf dans le cas de l’EIRL qui permet de protéger ce patrimoine. De plus, le développement est limité par les seuils de chiffre d’affaires du régime micro.

L’EURL, quant à elle, offre une responsabilité limitée aux apports, protégeant ainsi le patrimoine personnel, et permet d’embaucher et d’évoluer plus facilement qu’en EI. Néanmoins, les formalités de création et de gestion, notamment en matière de comptabilité, sont plus complexes. La SARL est adaptée aux projets avec plusieurs associés, offrant également une responsabilité limitée aux apports et un cadre juridique stable. Cependant, les formalités sont également plus complexes.

Enfin, la SASU et la SAS offrent une grande flexibilité dans la rédaction des statuts, une responsabilité limitée et une plus grande facilité à attirer des investisseurs, mais les formalités de création et de gestion, en particulier en matière de comptabilité et de droit social, sont plus complexes que les autres formes juridiques. Il est donc essentiel d’adapter le choix du statut à la situation personnelle de l’entrepreneur et aux objectifs du projet.

Prêts bancaires, aides financières : comment financer son projet d’entreprise individuelle ?

Les femmes avec un projet de création d’entreprise en France disposent de plusieurs options de financement, allant des solutions classiques aux dispositifs plus spécifiques. Les prêts bancaires constituent une voie courante, mais leur obtention nécessite une préparation rigoureuse, notamment un business plan solide et des garanties. Les aides publiques représentent une autre source importante de financement, avec des dispositifs tels que l’ACRE, l’ARCE et le NACRE, sans oublier les spécificités régionales.

Le crowdfunding, ou financement participatif, offre une alternative intéressante, avec ses avantages (mobilisation d’une communauté) et ses inconvénients (dépendance à l’adhésion du public), via des plateformes dédiées. Les investisseurs privés, tels que les Business Angels et les fonds de capital-risque, peuvent également être sollicités, L’apport personnel, ou fonds propres, joue un rôle essentiel dans la crédibilité du projet. Enfin, l’Adie (Association pour le Droit à l’Initiative Économique) propose des services et des solutions de financement, notamment des microcrédits, et s’intéresse aux solutions alternatives comme le financement participatif et les réseaux de femmes investisseuses.  

Exemples de programmes d’accompagnement : Wom’energy, Garantie ÉGALITÉ Femmes

En complément de ces options générales, des aides financières spécifiques sont destinées aux à l’entrepreneuriat féminin. Parmi celles-ci, on retrouve des prêts d’honneur, des subventions et des exonérations fiscales, ainsi que des dispositifs dédiés tels que des fonds de garantie spécifiques, des concours et des réseaux de femmes investisseuses. Le programme Wom’energy du Réseau Entreprendre est un exemple notable de programme d’accompagnement spécifiquement conçu pour soutenir les femmes à tous les stades de développement de leur projet. La Garantie ÉGALITÉ Femmes, gérée par France Active, couvre jusqu’à 80 % du montant d’un emprunt bancaire, dans la limite de 50 000 €. Les Clubs Locaux d’Épargne pour les Femmes qui Entreprennent (CLEFE) et le programme Wom’energy du Réseau Entreprendre offrent également des prêts d’honneur, souvent sans demande de garantie personnelle ni intérêts, venant renforcer les fonds propres et faciliter l’accès à des prêts plus importants. 

Restauration, coaching, aide à domicile : quel domaine d’activité pour lancer son business ?

Qu’il s’agisse de restauration traditionnelle, de concepts innovants ou de foodtech, le domaine de la restauration offre de belles opportunités pour les femmes entrepreneures. L’exemple de Jennifer Cayla et Fériel Ferrad, fondatrices de Gimmy, illustre parfaitement cette dynamique.

Lancée en 2022, l’entreprise se concentre sur la livraison de repas avec un modèle basé sur cinq marques et une présence dans plus de 100 restaurants virtuels. Leur inspiration, née d’un voyage en Asie et confortée par une expérience à New York, témoigne de l’importance de s’inspirer des tendances internationales et de les adapter au marché français. L’approche de ces femmes se distingue par le développement de recettes spécifiquement conçues pour la livraison, l’accent mis sur la qualité des produits et la simplification des procédures pour les restaurateurs partenaires. Leur histoire encourage les femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat, en soulignant l’importance d’un bon entourage et d’une phase de développement structurée.

Les services à la personne offrent également un terrain fertile pour les femmes cherchant à concilier entrepreneuriat et vie personnelle, grâce à une flexibilité et une diversité d’opportunités remarquables. Ce secteur propose une palette d’activités permettant à chacune de trouver une voie adaptée à ses compétences et contraintes. L’aide à domicile, englobant des services essentiels tels que la garde d’enfants, l’assistance aux personnes âgées et les tâches ménagères, illustre parfaitement cette flexibilité. Ces services, importants au quotidien, peuvent s’exercer à temps partiel avec des horaires modulables selon les besoins des familles et des personnes aidées, offrant ainsi à l’entrepreneure la possibilité d’agencer son emploi du temps en fonction de ses obligations personnelles tout en apportant un soutien précieux à sa communauté, par exemple en travaillant quelques heures pendant les heures scolaires ou en se concentrant sur les week-ends pour des demandes ponctuelles. Parallèlement, le coaching personnel, représente une autre avenue intéressante pour les femmes dotées de compétences en communication, en écoute et en accompagnement. Cette activité, à la fois enrichissante et flexible, permet de dispenser des séances en présentiel ou à distance, offrant une grande liberté dans l’organisation du travail et permettant à l’entrepreneure d’adapter son emploi du temps à ses disponibilités et à celles de ses clients, tout en exerçant une activité valorisante et ayant un impact positif sur la vie des autres. Enfin, l’organisation d’événements privés, tels que les mariages, les anniversaires et les fêtes, constitue une autre opportunité dans le domaine des services à la personne. Bien que cette activité exige un sens aigu de l’organisation, de la créativité et une capacité à gérer les imprévus, elle peut être gérée en fonction des demandes et des disponibilités, offrant ainsi une certaine flexibilité.

Le recap

  1. L'entrepreneuriat féminin est en plein essor, avec une part croissante de femmes qui se lancent pour gagner en indépendance et saisir des opportunités économiques.

  2. Le succès entrepreneurial des femmes passe par des réseaux dédiés, des programmes de mentorat, et des choix juridiques adaptés à chaque projet.

  3. Les domaines tels que la restauration, le coaching et les services à la personne offrent des opportunités flexibles et prometteuses pour les femmes entrepreneures.

Parler d'entrepreneuriat des femmes plutôt que d'entrepreneuriat féminin.