Un an à peine après son rachat, Minelli replonge dans les difficultés. Le chausseur français, emblématique des années 2000, a été placé début septembre en procédure de sauvegarde par le tribunal des activités économiques de Paris. Une mesure destinée à éviter la cessation de paiements, mais qui traduit la fragilité persistante de la marque.
Créée en 1973, Minelli s’était fait une place dans l’univers de la chaussure et de la maroquinerie féminine grâce à son positionnement “chic accessible”. En 2023, elle avait déjà connu un redressement judiciaire devant le tribunal de commerce de Marseille, avant d’être reprise début 2024 par un trio d’investisseurs et la marque de prêt-à-porter Mes Demoiselles Paris. Ensemble, ils avaient fondé une nouvelle entité baptisée Maison Minelli, censée relancer la marque sur des bases solides.
Un rachat qui n’a pas tenu ses promesses
Mais les promesses du plan de reprise ne se sont pas matérialisées. Selon le jugement consulté par l’AFP, le premier exercice clos en février 2025 s’est soldé par une perte nette de 4,2 millions d’euros, pour 22 millions d’euros de ventes, soit 7 millions de moins que prévu. “Une dizaine de boutiques reprises s’avèrent déficitaires”, précise encore le tribunal. Maison Minelli emploie aujourd’hui 171 salariés, contre plus de 200 lors du rachat – déjà réduit de deux tiers par rapport aux 600 employés d’avant la crise.
Face à ces contre-performances, la direction prévoit de fermer les points de vente non rentables et de miser sur une montée en gamme. Une stratégie risquée, mais indispensable pour exister sur un marché saturé, où la concurrence des enseignes low-cost et des plateformes asiatiques comme Shein pèse lourdement sur les acteurs historiques.
Bon à savoir
Une restructuration sous tension
La procédure de sauvegarde, ouverte jusqu’au 1er mars 2026, doit permettre à Minelli de restructurer sa dette et de bâtir un plan de sauvegarde. Si ce plan est validé, il offrirait à la marque un nouvel espoir de redressement sans passer par la casse de la liquidation.
Reste à savoir si ce nouveau virage suffira à réinventer un label fragilisé par des années de turbulences et un secteur de la mode en profonde mutation. Après Camaïeu, Jennyfer, Burton of London ou encore André, Minelli devient une nouvelle illustration de la fragilité du retail français, pris en étau entre inflation, digitalisation et déferlante du fast fashion.
Avec AFP











