Les groupements de pharmacies adhérents de la Fédération du Commerce Coopératif et Associé (FCA) se sont fédérées en collège en fin d’année 2024. Leurs objectifs : promouvoir leur modèle auprès de la profession et interpeller les pouvoirs publics sur les mesures à prendre pour protéger le système de santé en France.
Astera, Totum, Elsie, Socopharm, Giphar, Welcoop et Giropharm. Ces sept groupements de pharmaciens, qui rassemblent 15 071 pharmaciens, tous adhérents de la FCA, ont créé leur propre collège en novembre dernier. « Face aux menaces qui pèsent sur notre profession, nous avons décidé de nous unir pour faire connaître les vertus de notre modèle coopératif et associé et défendre les intérêts des professionnels de santé de proximité », explique Armand Pinton, président d’Astera et du collège des pharmacies. En jeu : la désertification médicale avec un réseau officinal de plus en plus fragilisé dans les territoires, une financiarisation accrue du système de soins et une perte d’attractivité de la profession auprès des étudiants. « Tous les ans, environ 200 pharmacies ferment. L’avenir de notre profession se joue aujourd’hui » poursuit Armand Pinton.
La force du modèle coopératif en France
Dans la foulée de sa création, le collège a lancé un manifeste, destiné à une double cible. Les pharmaciens indépendants, d’abord, pour les convaincre de rejoindre le modèle coopératif. En s’associant au sein d’un groupement dont ils sont à la fois acteurs, actionnaires et donc décideurs, ils peuvent en effet profiter de la puissance d’un réseau et mutualiser leurs moyens pour gagner en efficacité. « Les coopératives assurent pour leurs pharmaciens un véritable rôle prospectif, en anticipant leurs besoins et ceux des patients. Elles investissent continuellement dans de nouveaux services et produits pour gagner en temps et en rentabilité. Ce modèle économique permet d’accompagner n’importe quel type d’officine, même les plus petites en milieu rural » poursuit Armand Pinton.
Deuxième cible visée : les pouvoirs publics, pour les sensibiliser davantage aux vertus du modèle coopératif ou associé. « Composés exclusivement de pharmaciens en activité, les conseils d’administration des coopératives ou groupements votent des orientations servant uniquement les seuls intérêts des actionnaires coopérateurs. Le mode de décision (une pharmacie est égale à une voix) exclut tout intérêt partisan, empêchant par ailleurs la pression de fonds capitalistiques et d’actionnaires privés aux motivations principalement financières », défend Armand Pinton qui milite pour un modèle de pharmacies redistributif et vertueux pour le système de santé.
Le collège pharmaceutique passera à l’action dès le premier trimestre
Dès le premier trimestre 2025, les élus du collège iront à la rencontre des professionnels de santé, sur le terrain et en régions. « Nous allons mener des actions auprès des étudiants pour leur faire connaître le système coopératif et leur montrer son dynamisme », indique Armand Pinton. Quant aux politiques, tout l’enjeu sera de leur faire comprendre que l’avenir des pharmacies passera par une nécessaire revitalisation des territoires, afin de garantir à la population une desserte optimale en médicaments et soins médicaux.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Les groupements de pharmacies créent un collège pour faire entendre leur voix.
Création du collège de pharmacies : En novembre 2024, sept groupements de pharmaciens, regroupant plus de 15 000 professionnels, ont formé un collège pour défendre leur modèle coopératif et attirer l’attention des pouvoirs publics sur les enjeux du secteur.
Problèmes rencontrés par les pharmacies : Le collège vise à lutter contre la désertification médicale et la fermeture annuelle d’environ 200 pharmacies, tout en renforçant l’attractivité de la profession auprès des étudiants, face à une financiarisation croissante du système de soins.
Avantages du modèle coopératif : Le collège promeut l’adhésion au modèle coopératif, qui permet aux pharmaciens d’être acteurs et décisionnaires, en mutualisant les ressources pour gagner en efficacité et investir dans de nouveaux services comme le service client.
Sensibilisation des pouvoirs publics : Les dirigeants du collège cherchent à convaincre les décideurs politiques des vertus du modèle associatif, en soulignant son indépendance vis-à-vis des intérêts financiers externes et sa capacité à anticiper les besoins des patients.
Actions à venir : Dès le premier trimestre 2025, les représentants du collège rencontreront les professionnels de santé et les étudiants pour promouvoir le modèle coopératif, et inciter à la revitalisation des pharmacies en milieu rural pour garantir un meilleur accès aux soins.
