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«Je ne regrette aucune erreur, elles m’ont amenée jusqu’ici»

L'entrepreneure Shanty Baehrel et de l'un de ses biscuits Shanty Biscuits.

Instinct et singularité sont les ingrédients secrets de Shanty Baehrel, fondatrice de Shanty Biscuits. Rencontre avec une entrepreneure unique en son genre qui nous raconte ses débuts, les épreuves qu’elle rencontre au quotidien, ses échecs et ses réussites. Grâce à son témoignage elle dédramatise le rôle de l’entrepreneur et nous livre quelques bons conseils. 


Un parcours atypique, des messages décalés, une croissance progressive : depuis 2013, Shanty Baehrel, aka la Bisqueen, souffle un vent de fraîcheur sur l’univers de la biscuiterie avec les sablés personnalisables Shanty Biscuits. En incarnant une autre forme de réussite, celle qui a commencé seule et sans diplôme dans sa cuisine, prône un discours décomplexant, loin d’un modèle entrepreneurial unique.

Où et comment avez-vous grandi ?

Shanty Baehrel : À côté d’Aix-en-Provence, dans un cadre strict, avec une famille très religieuse (appartenant à l’église mormone, N.D.L.R). J’étais l’aînée de trois filles et mes parents projetaient sur moi un schéma dans lequel je ne me retrouvais pas : me marier jeune, avoir des enfants tôt… J’étais en conflit avec eux, en dépression, et j’ai eu mon BAC de justesse. J’ai ensuite commencé à travailler dans un centre équestre, puis décroché un job alimentaire dans une boîte qui fabriquait des rétro-éclairages. Je ne savais pas qui j’étais, encore moins ce que je voulais, mais j’avais ce besoin d’émancipation. Shanty Biscuits m’a permis de me désinhiber et de me libérer des contraintes de mon enfance.

Envisagiez-vous alors la vie d’entrepreneuse ? 

S.B. : Non, cela m’était complètement inconnu, je n’avais aucun modèle autour de moi. À l’époque, il n’y avait ni réseaux sociaux, ni podcasts ou même formations entrepreneuriales. D’ailleurs, même quand j’ai lancé Shanty Biscuits, je n’ai pas réalisé que j’étais en train de monter une boîte !

Qu’est-ce qui vous a décidé alors à sauter le pas ?

S.B. : Je n’ai rien calculé. L’idée est née lorsqu’on m’a offert un tampon à biscuits, où il y avait indiqué « Approuvé par le chef ». J’ai trouvé le concept génial, tout en me disant que cela serait mieux avec un message personnalisé. Pendant deux ans, j’ai tout fait seule dans mon appartement. C’est finalement quand j’ai eu trop de commandes que j’ai compris qu’il y avait un truc à faire. Il a fallu alors structurer la société, trouver des financements, un local, recruter… Je n’ai pas fait de business plan. On a grandi de façon organique en comblant les besoins de la croissance, sans développement fulgurant. 

Comment gérez-vous les difficultés

S.B. : Des machines qui tombent en panne, des décisions stratégiques, des problèmes de livraison… Avec le temps on relativise. Je pense même que c’est pour cela que l’on monte une boîte : pour l’adrénaline. J’ai besoin de vivre des péripéties (Rire).

Et d’épreuves peuvent naître de nouvelles idées…

S.B. : Oui, complètement. Lors du premier confinement par exemple, de mars à mai 2020, nous avons fermé la production pour la première fois. Je me suis retrouvée enfermée dans mon appartement, sans biscuit, c’était très étrange. Finalement c’est là que sont nées de très bonnes idées qu’on n’aurait pas eues en temps normal et le lancement de produits phares comme les coffrets Shantyprane, SelfLove. On a fait de cette période de crise une force. 

Est-ce que, de la même manière, les échecs ont pu vous ouvrir d’autres portes ?

S.B. : C’est fréquent, notamment en recrutement. En règle générale, je suis convaincue qu’il y a des choses que l’on doit louper car on en tire un enseignement. Je ne regrette aucune de mes erreurs, car ce sont elles aussi qui m’ont amenée jusqu’ici. Et rien n’est grave. Au quotidien, dans une entreprise, il vaut mieux se planter que de ne rien faire.

Vous avez longtemps souffert du syndrome d’imposture. Cette période est-elle révolue ?

S.B. : Oui aujourd’hui, je me sens totalement à ma place. Le fait de ne pas avoir fait d’études et de suivre mon instinct en m’appuyant sur ma personnalité fait que la marque plaît. Et donc c’est une force. J’ai aussi eu des déclics, comme en 2018, lorsque j’ai remporté le Prix Clémentine de Veuve Clicquot. Mais la légitimité et l’assurance viennent avec le temps, en testant de nouvelles choses et en constatant que les résultats sont là.

Avez-vous un conseil aux entrepreneurs ?

S.B. : Ne pas écouter les conseils (Rire). Il y a encore peu de temps, dès que je doutais, j’allais demander l’avis de tout le monde. Mais les gens répondent avec leur perception des choses. Posez la même question à cinq personnes et vous risquez d’avoir cinq réponses différentes. Au final, on se perd alors que l’entrepreneuriat est un chemin personnel. Avec le temps, j’ai remarqué qu’en suivant mon instinct, généralement cela fonctionne. Et si cela n’est pas le cas, je suis en capacité de rebondir. Alors il faut se faire confiance et garder en tête qu’il ne s’agit pas d’une compétition : le but est de se faire plaisir et pour cela, il n’y a pas un modèle meilleur que l’autre.

Crédit photo de couverture : Guillaume Clauzon

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