Si certaines marques appliquent des règles strictes interdisant aux franchisés de faire évoluer leur nom, d’autres enseignes ont décidé de laisser une grande liberté à leurs adhérents. Sans toutefois impacter la cohésion du réseau.
Nous en parlons avec Loïc Haincaud, directeur général des crèches Ô P’tit Môme et Benoît Soury, Directeur Carrefour Proximité France et directeur Marché Bio Groupe.
POUR : Chaque micro-crèche du réseau est ainsi unique par son nom
Loïc Haincaud : directeur général du réseau Ô P’tit Môme
« Nous avons décidé de laisser la liberté à nos adhérents de choisir leur identité. Ils doivent toutefois insérer en dessous de leur nom la baseline By Ô P’tit Môme pour qu’ils puissent bénéficier de la notoriété de la marque » indique Loïc Haincaud, qui se réjouit de l’efficacité de son réseau. La liberté de personnalisation laissée à ses adhérents constitue selon lui l’une des forces de la marque.
« Cette marge de manœuvre est essentielle. Nous ne reviendrons pas en arrière. Avoir leur propre identité permet aux adhérents de se responsabiliser dans leur métier de chef d’entreprise. Cela se vérifie sur l’impact qu’ils ont, leur taux d’engagement ».
Ô P’tit Môme laisse aussi le choix des couleurs à l’intérieur des structures, tout comme le projet pédagogique. « Nous vérifions que les matériaux respectent la réglementation, que le thème pédagogique choisi est cohérent et que les franchisés travaillent avec les partenaires mis à disposition par le réseau », ajoute le directeur général du groupe créé en 2017 et qui compte 250 micro-crèches en France.
« La personnalisation et la liberté ne sont pas incompatibles avec la préservation de nos valeurs humaines », estime-t-il. Pour garantir cette unité, des audits ont été menés dès la création du concept pour s’assurer que les services proposés et la qualité de l’accueil soient au rendez-vous. « Nous nous sommes structurés, et avons mis en place un réseau de 13 animateurs qui font eux-mêmes partie du réseau de franchisés et accompagnent les franchisés au début et tout au long de leur développement ».
La transmission est aussi une dimension importante chez Ô P’tit Môme, l’enseigne organisant une convention annuelle et des réunions dans chaque région afin de créer une synergie, « un réseau dans le réseau ». En renforçant l’appartenance de ses franchisés, l’enseigne a ouvert 60 unités l’année passée.
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CONTRE : Le nom de marque Carrefour permet de fédérer une communauté
Benoît Soury, Directeur Carrefour Proximité France et directeur Marché Bio Groupe
Carrefour, qui rassemble plus de 7 000 magasins, dont plus de la moitié sont exploités en franchise, entretient une politique stricte en matière de modification du nom de l’enseigne. « C’est dans le plus grand intérêt commercial des franchisés. La notoriété de l’enseigne en France est forte et représente un élément d’attractivité des clients » explique Benoît Soury.
Les franchises, de l’hypermarché au magasin de proximité, ont l’obligation d’utiliser un nom d’enseigne appartenant à Carrefour afin de fédérer un esprit de communauté. Un point intangible de la relation contractuelle.
Les enseignes du groupe répondent ainsi chacune à un cahier des normes sur l’enseigne, l’assortiment des gammes de produits, les outils informatiques utilisés, les horaires d’ouverture, les tenues vestimentaires. « Le respect de ce cadre juridique est surtout un gage de l’évolution du savoir-faire », ajoute Benoît Soury.
Pour sécuriser sa marque, l’enseigne Carrefour a également mis en place des visites mensuelles par des animateurs. « Les clauses dans le contrat sont expressément convenues et comprises. Nous n’avons jamais eu un conflit lié à l’utilisation d’une marque tierce. En cas de problématique, les outils juridiques seraient mis en œuvre », concède Benoît Soury.
Ces éléments contractuels viennent ainsi garantir la cohésion du groupe et renforcer le sentiment d’appartenance des franchisés. « Au sein de Carrefour proximité, nous avons travaillé sur des dispositifs d’accompagnement et d’animation pédagogique des salariés des franchisés pour qu’ils puissent bénéficier de programmes spécifiques et devenir de futurs partenaires en location-gérance ou des adjoints du directeur du magasin », assure Benoît Soury.
Le groupe propose par ailleurs des parcours d’intégration de deux mois qui comprend un volet pédagogique, afin de former les franchisés sur le respect des différentes normes. « Notre job, c’est d’être les plus pédagogues possibles, non pas pour imposer de la contrainte mais pour guider, accompagner et garantir la cohésion », assène Benoît Soury. Des comités d’échanges régionaux ont par ailleurs été créés pour renforcer cet esprit de famille. « Les adhérents ont l’impression de jouer collectif au sein du réseau ».
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Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(Vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Modifier le nom de marque de sa franchise : pour ou contre ?
Liberté de personnalisation chez Ô P’tit Môme : Le réseau Ô P’tit Môme, qui compte déjà 250 micro-crèches, permet à ses franchisés de choisir le nom de leur structure tout en ajoutant la baseline “By Ô P’tit Môme” pour conserver la notoriété de la marque. Cette flexibilité favorise l’autonomie des franchisés et leur engagement.
Contrôle strict dans d’autres enseignes comme Carrefour : Contrairement à Ô P’tit Môme, Carrefour impose l’utilisation de son nom d’enseigne dans tous ses magasins franchisés, garantissant une unité et une forte attractivité grâce à la notoriété de la marque. Les franchisés doivent respecter des normes strictes sur l’enseigne, les produits, et les services.
Importance de l’homogénéité dans le réseau : Malgré la liberté accordée aux franchisés, Ô P’tit Môme veille à maintenir une cohésion dans son réseau grâce à des audits réguliers et l’accompagnement de franchisés expérimentés. Carrefour utilise des visites mensuelles pour assurer la conformité des magasins franchisés.
Accompagnement et formation pour renforcer la cohésion : Carrefour et Ô P’tit Môme mettent en place des dispositifs d’accompagnement et de formation pour renforcer l’esprit de groupe. Carrefour organise des parcours pédagogiques et des comités d’échanges pour favoriser l’intégration et la cohésion, tandis qu’Ô P’tit Môme organise des conventions annuelles et des réunions régionales.
Un objectif commun : la croissance et la synergie : Les deux réseaux mettent l’accent sur la création d’un “réseau dans le réseau”. Grâce à cette approche, Ô P’tit Môme a ouvert 60 nouvelles unités en un an, et Carrefour encourage ses franchisés à devenir de futurs partenaires, garantissant ainsi la croissance et l’unité du réseau.
Crédit photo : Alexander Faé via Unsplash
