Qui dit intégrer un réseau, dit forcément convaincre ! Quatre franchiseurs révèlent les coulisses de l’entretien de franchisé, pour vous préparer aux rendez-vous qui vous attendent avant de rejoindre une franchise.
Vous avez envie d’intégrer le monde de la franchise ? Pour cela, pas de secret, vous allez devoir vous confronter à une étape de sélection réciproque inévitable. Mais parle-t-on véritablement d’entretien d’embauche en franchise ? Comment s’y préparer au mieux ? Plusieurs spécialistes nous éclairent.
Comment ouvrir une franchise : les étapes d’entretien
À quelques détails près, le processus d’entretien avant d’accueillir le candidat est le même. « Le recrutement se fait en amont à travers des supports comme les plateformes de mise en relation, les réseaux sociaux ou les salons », explique Laurent Neuville, Directeur d’enseigne de My Beers. Ce que confirme Claire-Marine Chayne, la développeuse franchise de Camif-Habitat : « Soit ils nous contactent via des sites, soit nous avons une équipe au siège qui cible des personnes susceptibles de se lancer en création d’entreprise en franchise. »
Dès lors, quelques différences sont à noter selon les enseignes. Certains poursuivent les premiers échanges par un entretien téléphonique. C’est le cas de Morgane Larfouilloux, développeuse de la franchise Heytens : « Le but pour l’enseigne est d’effectuer une pré-qualification du candidat ; comprendre son parcours, ses motivations et vérifier si le profil correspond à nos critères de sélection. Dans un second temps, ce point téléphonique permet de le renseigner sur notre concept, notre réseau, notre modèle économique ».
Chez Camif-Habitat, cette étape prend la forme d’une réunion d’information collective. « L’objectif est de donner toutes les informations sur la franchise, son marché, ses opportunités, son modèle économique », détaille Claire-Marine. Pour chaque enseigne, ces premières prises de contact sont ensuite suivies de différents entretiens, individualisés, en visio ou en présentiel. Parle-t-on d’entretien d’embauche pour autant ?
Trouver son enseigne : plus qu’un entretien, une rencontre
Pour Claire-Marine de Camif-Habitat, le potentiel franchisé, n’est pas considéré comme un candidat ordinaire. Dès le départ, il est question de « porteur de projet. Ce n’est pas un entretien à proprement parler ; il faut qu’il y ait une rencontre. » Avec un futur franchisé, les entretiens ont pour but principal de savoir si les deux parties peuvent s’entendre : pas de jugement, mais un véritable temps d’échange d’égal à égal, pour vérifier les attentes de chacun et savoir si la collaboration peut fonctionner. « Faire le choix de la franchise est un véritable projet de vie. Ce n’est pas nous qui validons un profil, mais nos porteurs de projet qui doivent avoir tous les éléments pour prendre une décision. »
C’est d’ailleurs pour cela que ces spécialistes dans leurs enseignes respectives s’accordent pour dire qu’ils n’attendent pas de profil type ou de « bonnes réponses ». « Nous n’avons pas besoin d’un expert du bâtiment », avance la développeuse franchise de Camif-Habitat. « Il faut des qualités relationnelles, une appétence pour le domaine de la rénovation, mais surtout, avoir envie de rejoindre un réseau. » Pour Laurence Pottier-Caudron, fondatrice du réseau Temporis, ce dernier point est essentiel : « Il est important de valider que le candidat, au-delà de l’envie de se mettre à son compte, souhaite le faire en réseau et qu’il est fait pour cela. Si le candidat n’apporte que des réponses sécurisantes pour lui et qu’il ne parle jamais d’échanges avec des pairs et de participation à la vie du réseau, cela me gêne. »
Ce qu’ils attendent du potentiel franchisé
Nos experts en franchise préconisent de préparer en amont le rendez-vous. « Nous attendons du candidat qu’il se soit un minimum renseigné sur l’enseigne, preuve d’intérêt de sa part, même si nous sommes là pour compléter et affiner ses connaissances sur notre concept, bien évidemment. Cet entretien doit nous permettre de déterminer si le profil du candidat correspond aux critères définis par l’enseigne (expériences professionnelles, compétences, savoir-être…) », souligne Morgane. « C’est du bon sens, finalement. Pas de retard lors de l’entretien, et s’il a lieu en visio, on évite de le faire affalé dans son canapé ! Idéalement, le candidat s’est rendu auparavant dans un établissement de notre enseigne pour en saisir l’identité, l’esprit. », résume Laurent de My Beers. « S’il peut aller à la rencontre de nos franchisés, voire effectuer une journée d’immersion, c’est fortement encouragé et noté comme preuve d’une sincère motivation pour nous », abonde Morgane.
Le Jour J, les franchiseurs demanderont au potentiel franchisé un effort de projection. En préparant à l’avance ces éléments de réponses, l’échange ne pourra en être que plus sincère et concret.
- Est ce qu’il a un lieu particulier en tête ? Si oui, a t-il déjà repéré un local ?
- Comment envisage-t-il son rôle dans la gestion du commerce ?
- S’imagine-t-il multi franchisé ou pas ?
- Quelles sont ses attentes en termes de soutien et d’accompagnement de la franchise ?
- Pourquoi souhaite-t-il intégrer un réseau de franchise ?
Finalement comment savoir si un entretien est réussi ? En partant confiant et curieux. « Etre chef d’entreprise peut générer de la peur, mais c’est avant tout une magnifique aventure. En candidatant, il est essentiel de ne pas se mettre de frein à la création d’entreprise et pour cela, rejoindre un réseau a toute son importance », résume Claire-Marine.