Ouvrir sa micro-entreprise et devenir auto-entrepreneur est simple et rapide. Cela ne demande ni apport, ni formalités administratives compliquées. Il suffit d’enregistrer son activité en ligne et de déclarer son chiffre d’affaires auprès de l’URSSAF. Ce statut juridique est flexible et permet de se lancer facilement en indépendant. Voici les étapes clés pour démarrer sereinement sa micro-entreprise !
Quelle différence entre auto-entrepreneur, micro-entrepreneur et freelance ?
Auto-entrepreneur ou micro-entrepreneur ?
Ces deux termes définissent la même chose, à savoir un régime dont le statut est simplifié, permettant de créer une entreprise. Le terme auto-entrepreneur n’est aujourd’hui plus utilisé, au profit du terme officiel micro-entrepreneur.
Depuis 2016, le gouvernement a en effet fusionné ce régime avec celui de la micro-entreprise. Si le régime existe depuis plus longtemps, il regroupe désormais officiellement tous les gérants d’une micro-entreprise. Concrètement :
- Auto-entrepreneur est le terme qui était utilisé autrefois pour désigner le régime simplifié d’une création d’entreprise.
- Micro-entrepreneur est le terme officiel, qui est utilisé depuis 2016. Il désigne donc lui aussi la personne qui crée une micro-entreprise avec un régime juridique et fiscal simplifié.
- Micro-entreprise est le terme qui désigne l’entreprise elle-même, avec le régime simplifié.
Être freelance n’est pas un statut juridique
Le terme freelance ne désigne pas un statut juridique mais une personne qui travaille en indépendant, sans être salarié. Il s’agit donc davantage d’un mode de vie et de travail que d’un statut juridique.
Un freelance peut par conséquent travailler en micro-entrepreneur (en auto-entrepreneur à l’époque avant 2016, en travailleur indépendant sous différents statuts (EURL, SASU…) ou en profession libérale.
Comment ouvrir une micro-entreprise et devenir auto-entrepreneur en 2025 ?
Comment créer sa micro-entreprise en ligne ?
Pour ouvrir une micro-entreprise, vous devez :
- Effectuer une déclaration de votre nouvelle activité via le Guichet unique, géré par l’INPI, afin de l’enregistrer au registre national des entreprises (RNE) ;
- Une fois votre micro-entreprise enregistrée, vous recevez un numéro SIRET professionnel, ainsi qu’un code APE correspondant à votre activité ;
- Vous devez ensuite créer votre espace URSSAF. Sur le site de l’URSSAF, il vous suffit de créer un compte avec votre numéro de sécurité sociale, compte sur lequel vous pourrez (et devrez) déclarer votre chiffre d’affaires et payer vos cotisations ;
Pour certaines activités spécifiques, il faut également disposer d’une garantie décennale (notamment dans le secteur du bâtiment), d’un agrément DREETS (pour les services à la personne), et d’un justificatif d’inscription à l’ordre (pour les professions médicales).
Quelles sont les pièces justificatives à fournir ?
Lors de votre inscription, vous devez joindre les justificatifs suivants :
- Une pièce d’identité valide (carte d’identité, passeport, titre de séjour…).
- Un justificatif de domicile de moins de 3 mois (facture, quittance de loyer…).
- Une déclaration sur l’honneur de non-condamnation.
- Tout autre justificatif demandé en fonction de votre activité professionnelle.
Quels sont les différents types de micro-entreprise ?
En fonction de l’activité que vous exercez, vous devez sélectionner le type de micro-entreprise que vous souhaitez ouvrir.
| Type de micro-entreprise | Activités et conditions |
|---|---|
| Activité commerciale |
|
| Activité a rtisanale |
|
| Activité libérale |
|
S’il n’est possible de détenir qu’une seule micro-entreprise, vous pouvez en revanche exercer plusieurs activités, au sein de cette même micro-entreprise.
Quelles sont les conditions à remplir pour devenir auto-entrepreneur ?
Pour pouvoir devenir auto-entrepreneur en 2025, vous devez remplir les conditions suivantes :
- Vous devez être une personne physique pour créer une micro-entreprise : il n’y a en effet pas de séparation juridique entre la personne physique et son entreprise. Il n’est par conséquent pas possible de devenir auto-entrepreneur et d’opter pour le régime de la micro-entreprise en tant que société.
- Vous devez être majeur, c’est-à-dire avoir 18 ans. La seule exception concerne les mineurs émancipés : dans le cas d’une émancipation par décision judiciaire, un mineur de 16 ans peut devenir auto-entrepreneur.
- Faire partie des ressortissants de l’UE, de l’EEE ou de Suisse : dans ce cas, il n’y a pas de démarches supplémentaires à effectuer. En revanche, si vous faites partie des ressortissants hors UE, vous devez disposer d’un titre de séjour autorisant l’exercice d’une activité non salariée.
- Être domicilié en France : vous devez être en mesure de fournir une adresse administrative en France.
- Ne pas être sous tutelle ou curatelle.
- Ne pas faire l’objet d’une interdiction de gérer ou d’exercer.
Vous pouvez également ouvrir une entreprise en auto-entrepreneur même si vous êtes salarié. Il existe tout de même quelques conditions à respecter.
Vous devez tout d’abord vérifier que votre contrat de travail ne vous interdit pas d’exercer en tant qu’auto-entrepreneur en parallèle de votre activité salariée. S’il existe une clause d’exclusivité, vous ne pourrez pas ouvrir une micro-entreprise. La seule solution est de demander une dérogation à votre employeur. Il existe toutefois une clause de non-concurrence, c’est-à-dire que l’activité de votre micro-entreprise ne doit pas concurrencer votre employeur et votre activité actuels.
Même sans clause écrite, le salarié doit respecter ce que l’on appelle le devoir de loyauté, c’est-à-dire qu’il ne doit ni démarcher ses clients actuels, ni utiliser les ressources de l’entreprise dans laquelle il travaille actuellement, ni exercer sa nouvelle activité pendant ses heures de travail.
L’auto-entrepreneur peut exercer à temps partiel ou à temps plein. Si vous préférez vous lancer à temps partiel, vous pouvez exercer en parallèle de votre activité salariée, si vous disposez de suffisamment de temps.
Plafonds de CA, seuil TVA, ACRE… les infos essentielles à savoir pour les micro-entrepreneurs en 2025
Quel est le plafond de chiffre d’affaires des micro-entrepreneurs ?
Si adopter le régime de micro-entreprise permet un régime juridique et fiscal simplifié, il impose un plafonds de chiffre d’affaires, à savoir :
- 188 700€ pour les activités de commerce,
- 77 700€ pour les prestations de service et les professions libérales.
Vous devez obligatoirement déclarer votre chiffre d’affaires, même si celui-ci est égal à zéro.
Les petites entreprises ont la possibilité être exonérées du paiement de la TVA, quel que soit leur régime ou leur forme juridique, tant que votre chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas :
- 93 500€ pour les prestations de service.
- 41 250€ pour les autres prestations de services et les professions libérales.
- 55 000€ pour les activités de type avocats, auteurs…
- 38 500 € pour les autres activités.
À partir du moment où vous dépassez le seuil TVA, vous devez facturer la TVA à vos clients, la déclarer et la reverser à l’État.
Quels sont les taux de cotisations sociales d’un micro-entrepreneur ?
Les taux de cotisations sociales d’un auto-entrepreneur dépendent du type d’activité que vous exercez :
- 12,3% de votre chiffre d’affaires pour les activités d’achat de marchandises.
- 24,6% de votre chiffre d’affaires pour les prestations de services et les activités libérales.
- 23,2% de votre chiffre d’affaires pour les activités libérales qui dépendent de la CIPAV.
- 21,2% de votre chiffre d’affaires pour les prestations de services relevant des BIC, ainsi que la location de logements meublés.
- 6% de votre chiffre d’affaires pour les activités de location de meublés de tourisme.
Bon à savoir
Aucune charge sociale n’est à payer si vous déclarez un chiffre d’affaires nul. Si vous exercez plusieurs activités, appartenant à différentes catégories, vous devez déclarer votre chiffre d’affaires auprès de l’URSSAF avec les taux correspondant à chaque catégorie d’activités.
En plus des cotisations sociales, l’auto-entrepreneur doit également payer des charges sociales et taxes telles que la contribution à la formation professionnelle.
Quelles sont les aides pour les auto-entrepreneurs en 2025 ?
L’ACRE (Aide à la Création ou Reprise d’Entreprise) est une aide octroyée par l’État vous permettant d’être exonéré de 50% de vos cotisations sociales, sur une durée de 12 mois.
Pour en bénéficier, vous devez :
- Être un nouvel entrepreneur ou ne pas avoir bénéficié de l’ACRE au cours des 3 dernières années.
- Être éligible à l’aide.
- Avoir plus de 18 ans et moins de 26 ans.
L’ACRE n’est pas attribuée automatiquement aux auto-entrepreneurs éligibles, vous devez donc en faire la demande, dans les 45 jours qui suivent la déclaration de votre activité.
Le régime de la micro-entreprise permet-il de bénéficier d’une retraire ?
Si la retraite des auto-entrepreneurs est moins importante que celle des salariés, vous êtes tout de même éligible à la retraite de base et complémentaire, qui est calculée selon votre chiffre d’affaires.
Quelle assurance et quelle mutuelle choisir en tant que micro-entrepreneur ?
En tant que micro-entrepreneur, vous pouvez cotiser à la SSI (Sécurité Sociale des Indépendants). Cette assurance professionnelle vous permet de bénéficier :
- Du remboursement de vos soins.
- Des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie.
- D’un congé maternité/paternité.
Il est également recommandé de souscrire une mutuelle en complément, ainsi qu’une assurance prévoyance privée.
Bon à savoir
Vous devez également ouvrir un compte bancaire dédié, uniquement si votre chiffre d’affaires est supérieur à 10 000€ pendant deux années consécutives. Dans le cas contraire, vous pouvez utiliser votre compte bancaire personnel. Il reste toutefois conseillé de disposer de deux comptes séparés pour une meilleure gestion.
Comment un auto-entrepreneur gère-t-il sa micro-entreprise au quotidien ?
Dès l’enregistrement de votre activité, vous devez déclarer votre micro-entreprise auprès de l’URSSAF et choisir la périodicité de vos déclarations. Vous avez le choix entre une déclaration mensuelle ou une déclaration trimestrielle.
Si déclarer votre chiffre d’affaires tous les 3 mois vous permet de limiter les déclarations, nous vous conseillons d’opter pour une déclaration mensuelle, qui permet une meilleure gestion de votre trésorerie ainsi qu’une meilleure visualisation de vos revenus réels, après déduction de vos cotisations URSSAF.
Pour rester organisé, établissez une facture par client ou prestation, avec une numérotation continue. Sur chaque facture, faites mention de la TVA uniquement si vous y êtes assujetti. Dans le cas contraire, vous pouvez mentionner que “la TVA est non-applicable, selon l’article 293 B du CGI“.
Vous devez ensuite, une fois par an, déclarer votre chiffre d’affaires annuel sur le site des impôts. Vos revenus seront imposés après abattement forfaitaire, au pourcentage correspondant à votre activité :
- 71% pour la vente.
- 50% pour les services artisanaux et commerciaux.
- 34% pour les professions libérales.
Bon à savoir
Il n’est pas nécessaire d’avoir recours à un comptable pour gérer sa micro-entreprise. En revanche, il peut être utile si vous vous approchez des seuils et que vous ne savez pas quel statut choisir, si vous avez du mal à gérer la TVA ou toute autre démarche administrative.
Quels sont les avantages de la micro-entreprise par rapport aux autres statuts ?
Le statut de micro-entrepreneur est avantageux, tout d’abord en raison de la simplicité des démarches administratives. Créer sa micro-entreprise ne prend en effet que quelques minutes, la procédure est gratuite et le statut ne demande aucun capital.
Voici les autres avantages principaux :
- Vous bénéficiez d’une comptabilité allégée : vous n’avez pas besoin d’avoir recours à un comptable, et il n’y a pas de bilan comptable à tenir. Il vous suffit de conserver vos factures et de déclarer votre chiffre d’affaires à l’URSSAF chaque mois ou chaque trimestre.
- Les cotisations sociales sont calculées sur votre chiffre d’affaires : vous payez des charges uniquement si vous avez des revenus. Le statut dispose de taux fixes, en fonction de votre activité, ce qui vous permet de pouvoir anticiper vos charges.
- Vous pouvez profiter des aides telles que l’ACRE ou l’ARCE, permettant d’être exonéré de 50% de vos cotisations la première année. Vous êtes également exonéré de la TVA, tant que vous restez en dessous des seuils en vigueur.
- Il n’y a pas de distinction entre vous et votre micro-entreprise : votre personne physique est votre statut juridique, il n’y a donc pas de séparation juridique entre vous et votre entreprise.
- Le statut de micro-entrepreneur est compatible avec d’autres statuts : Vous pouvez exercer une activité en tant qu’auto-entrepreneur, tout en étant salarié, étudiant ou demandeur d’emploi.
- Le statut de micro-entrepreneur est souvent exercé en freelance ou en indépendant, ce qui signifie que vous pouvez choisir vos clients, vos prestations, vos tarifs, vos horaires ou encore votre lieu de travail. Vous jouissez ainsi d’une grande autonomie, liberté et flexibilité.











