[Brève] Vendredi 20 octobre, Carrefour a annoncé prévoir le passage de 37 nouveaux magasins en location-gérance en 2024. Cette opération s’inscrit dans la continuité d’un vaste programme d’”externalisation” des super et hypermarchés lancé par son PDG Alexandre Bompard depuis 2018.
Dans un communiqué de presse, la CFDT Services a indiqué que le Groupe Carrefour venait d’annoncer la cession de 16 hypermarchés et de 21 supermarchés Market à des repreneurs. Des établissements qui devraient passer en location-gérance en 2024. La location-gérance consiste à confier à un tiers l’exploitation du magasin, tout en restant propriétaire du fonds de commerce.
Chaque année depuis cinq ans, cette même question se pose pour les salariés du groupe : lesquels verront leurs magasins sortir du giron du groupe membre du CAC 40 pour être exploités par de plus petites structures, franchisés ou locataires-gérants ?
Selon les sources de l’AFP, les 16 magasins de grande taille concernés sont situés à Alençon, Cholet, Guingamp, Lormont, Romorantin, Nantes Beaujoire pour l’ouest de la France. A Douai Flers, Épinal, Fourmies, Maubeuge et Saint-Martin-au-Laërt dans le Nord. A Gennevilliers, Rungis Belle Épine et Sartrouville en Ile-de-France et à Avignon et Marseille-Le Merlan dans le Sud de la France.
Au total, depuis l’arrivée d’Alexandre Bompard à la tête du groupe, ce sont 305 magasins (dont 80 hypermarchés) qui ont ainsoi quitté son giron, selon la CFDT.
La location-gérance pour redresser la performance
La direction de Carrefour explique vendredi que « le choix de la location-gérance, c’est le choix d’éviter la fermeture d’hypermarchés en difficulté » et plaide que le procédé a « prouvé sa capacité à redresser la performance de magasins fortement déficitaires, grâce à un management de proximité et une gestion plus agile du locataire-gérant ».
Le spécialiste de la distribution Olivier Dauvers y voyait en début de semaine sur son blog un « double effet : externaliser des foyers de pertes (ça améliore mécaniquement le résultat) ; et relance commerciale avec un indépendant qui est directement intéressé à la marche de l’affaire, donc plus impliqué ».
Avec la franchise comme la location-gérance, « la société centrale va générer du résultat sur son volume d’activité en ayant externalisé un certain nombre de dépenses », à commencer par les salaires ou les investissements, expliquait en juillet un autre spécialiste du secteur, Philippe Goetzmann.
Les syndicats déplorent en revanche une équation moins favorable aux salariés. Un magasin franchisé étant une entreprise indépendante dont les accords d’entreprise ne sont pas les mêmes que ceux d’un grand groupe.