La 29ᵉ Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées, qui débutait le 17 novembre, est l’occasion de mettre en lumière celles et ceux qui entreprennent malgré les obstacles. Parmi eux, Grégory Neveu, franchisé Simplicicar dans le 15ᵉ arrondissement de Paris.
Avant son accident, Grégory dirigeait une société de transport express. Une collision le laisse en fauteuil roulant et l’oblige à cesser son activité. Après six mois de rééducation à l’hôpital Raymond-Poincaré, il retourne vivre momentanément chez sa mère, le temps que son appartement soit adapté aux normes PMR. Malgré cette rupture brutale, il renoue vite avec la vie professionnelle, notamment comme agent commercial dans l’immobilier. Jusqu’au jour où un ami passionné d’automobile lui suggère de regarder du côté de la franchise.
Simplicicar, qu’il découvre alors, est un réseau créé en 2011 et spécialisé dans la vente de véhicules d’occasion pour particuliers, du modèle citadin à la voiture de prestige. Le concept repose sur l’accompagnement complet du vendeur et de l’acheteur : sécurisation du paiement, garantie d’un an, transparence sur l’historique du véhicule. Le modèle nécessite peu de manutention physique et repose surtout sur l’expertise commerciale et la relation client — un point essentiel pour comprendre pourquoi il peut accueillir facilement des franchisés en situation de handicap.
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« J’ai ouvert le 2 janvier 2019. Mon handicap n’a jamais été un sujet. Le franchiseur ne m’a même pas posé de question », raconte-t-il. Cette neutralité, Grégory la décrit comme un soulagement : pas de regard différent, pas d’a priori. Pour financer son lancement, il mise uniquement sur ses fonds propres et sur un investissement raisonnable, accessible sans emprunt bancaire.
Dans son quotidien, quelques adaptations sont nécessaires. « Si un client souhaite essayer un véhicule, soit un collègue prend le volant, soit je passe du fauteuil au siège passager », explique-t-il. Les clients ? « Aucun problème. C’est un non-sujet. » Lorsque la douleur se fait sentir, Grégory s’allonge quelques minutes sur une méridienne installée dans une pièce dédiée, ordinateur sur les genoux pour continuer à travailler.
Le réseau lui offre un cadre propice : un métier qui repose avant tout sur le conseil, une autonomie importante dans l’organisation du travail, et un franchiseur qui accompagne étroitement ses membres, sans imposer de contraintes physiques incompatibles avec un handicap. L’enseigne valorise surtout la fibre commerciale, la rigueur et la passion automobile — autant de qualités accessibles à tous, quelle que soit la mobilité.
Grégory, lui, insiste sur l’état d’esprit : « Quand on a un handicap, il faut une volonté d’acier. Mais je n’ai pas l’impression d’en faire plus que les autres pour prouver ma valeur. » Humour compris. Lorsqu’on lui demande comment il se rend à l’agence : « À pied ! J’habite à un kilomètre. »











