La coopérative a dévoilé jeudi un nouveau plan d’investissement élevé à plusieurs dizaines de millions d’euros. Son objectif est d’élargir son offre et la rendre accessible à un public français plus large.
Le marché du bio, plutôt instable ces dernières années, remonte aujourd’hui la pente. Biocoop, le leader de la distribution spécialisée en produits issus de l’agriculture biologique annonce une hausse de ses ventes pour 2024. “Le bio n’est plus en crise” souligne son directeur général, Franck Poncet. Les Français ont tendance à favoriser les rayons fruits et légumes frais des magasins bio face à ceux de la grande distribution. L’enseigne a été marquée par une hausse de 8,5% de ses ventes taxes comprises (1,79 milliard d’euros, pour un chiffre d’affaires hors taxes d’1,65 milliard d’euros) et enregistre ainsi une croissance de 7,5% au premier semestre.
Une offre davantage accessible
Afin de garantir la fidélisation de ses clients, Biocoop veut développer l’accessibilité “géographique”, “économique” et “culturelle” de son offre. L’enseigne espère dépasser rapidement les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et atteindre 900 magasins d’ici 2029. Avec plus de 740 établissements actuellement, Biocoop prévoit l’ouverture d’une quinzaine de nouveaux magasins en 2025 ainsi qu’en 2026.
Au sein de son plan d’investissement à plusieurs dizaines de millions d’euros, elle désire proposer 500 produits à “prix engagés”, contre 200 actuellement. Ses produits aux “prix engagés” permettent d’offrir au consommateur un produit en moyenne 9,2% moins cher par rapport au marché spécialisé bio. Leur but est de toucher de nouveaux publics dans les hôpitaux, les Ehpad ou les écoles en doublant son activité restauration, dont les revenus sont actuellement inférieurs à 20 millions d’euros. Insistant sur son engagement militant, la coopérative souhaite que 100 % de ses fruits et légumes soient d’origine française, contre 87 % actuellement, lorsque leur production est possible en France.
Des défis économiques et environnementaux
Parmi ses objectifs, Biocoop veut faire passer de 25% à 30% la part de son chiffre d’affaires réalisé en commerce équitable, et réduire de 25% ses émissions carbone d’ici à 2030. L’enseigne est reconnue aujourd’hui pour son impact dans le secteur bio malgré une situation politique “paradoxale” que dénonce Henri Gordon, président de la coopérative : “jamais les consommateurs n’ont été autant en attente de solutions saines et durables (…) et pour autant, jamais nos hommes et femmes politiques n’ont été aussi peu soutenants envers l’agriculture biologique”.
En sollicitant les pouvoirs publics, les deux dirigeants de Biocoop suggèrent la création d’une mission d’inspection interministérielle sur l’agriculture biologique. L’idée est de garantir l’atteinte des objectifs de la loi Egalim et d’inciter tous les distributeurs à proposer un minimum d’offres bio à long terme.










