Aujourd’hui, les enseignes sont nombreuses, tout comme les domaines d’activités. Il y en a pour tous les goûts. Mais avez-vous pensé à ouvrir ou reprendre un commerce en franchise à la campagne ?
Du point de vue de l’INSEE qui a redéfini la notion de ruralité en 2021, les territoires ruraux désignent l’ensemble des communes peu denses ou très peu denses. Ils réunissent 88 % des communes en France et 33 % de la population en 2017.
Selon la délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale (DATAR), toute commune avec moins de 10 000 emplois est considérée comme rurale. Dans cette acception, les ruralités représentent environ 27,4 millions d’habitants soit presque 43 % de la population française.
L’étude « Territoires ruraux : perceptions et réalités de vie » réalisée en 2018 par l’IFOP pour Familles rurales indique que les ruraux associent d’abord la ruralité à la qualité de vie (62 % des citations). Pour 81 % des Français, vivre à la campagne représente la vie idéale, qu’ils y travaillent ou non. Et 60 % des Français déclarent que s’ils devaient créer une entreprise, ils souhaiteraient le faire en milieu rural.
Devenir franchisé des campagnes ?
Vouloir changer de vie et s’installer, pour des raisons personnelles à la campagne, peut déjà être une bonne raison en soi. Avec un projet d’ouverture ou de reprise d’un commerce dans l’objectif de rejoindre un réseau de franchises, c’est joindre l’utile à l’agréable.
S’il y avait déjà, dans certaines proportions, un exode urbain, celui-ci s’est accentué depuis la pandémie. Et avoir un projet de reconversion professionnelle dans le but d’ouvrir un commerce en milieu rural, c’est d’abord penser « commerce de proximité ». En dehors des raisons déjà mentionnées de vouloir quitter la ville, les avantages professionnels et notamment commerciaux sont, eux aussi, bien réels en dehors des grandes villes.
Pourquoi ouvrir ou reprendre un commerce à la campagne ?
Trois raisons.
Première raison : le maintien et le développement du commerce de proximité dans les territoires ruraux et spécifiquement dans les communes de moins de 2 500 habitants est un objectif d’intérêt général. En effet, un rapport d’information de mars 2022 du Sénat va dans ce sens et indique notamment 3 enjeux majeurs pour notre pays :
- Le premier est d’améliorer la qualité de vie des Français habitant en zones rurales et faire en sorte que 100 % de la population se trouve à moins de 5 minutes de trajet d’un panier de commerces et services essentiels à la vie courante.
- Le deuxième est de soutenir un développement commercial et artisanal harmonieux en atténuant les distorsions de concurrence entre commerce physique et commerce en ligne et en donnant des outils aux collectivités rurales pour faire valoir leurs atouts.
- Enfin, le troisième est de maîtriser l’empreinte carbone liée à la consommation de proximité et de préserver le pouvoir d’achat des Français ruraux, en rapprochant l’offre de commerces et de services de la demande et des besoins des Français.
40 auditions, 10 axes de propositions et pas moins de 43 mesures concrètes concluent ce rapport.
Deuxième raison : depuis la Covid, le télétravail et le travail hybride ont le vent en poupe. Est-ce que cela durera ? Seul l’avenir nous le dira. En tout cas, pour certaines personnes et quand la fonction professionnelle le permet, c’est un point très positif autant côté salarié que côté employeur. Certains partent même vivre à la campagne tout en continuant de travailler à la ville, sans se déplacer ou moins fréquemment.
Si le numérique reste important pour piloter son activité ou communiquer avec son franchiseur, il est important pour les habitants, à la campagne, de voir et de connaître leurs commerçants. Le tissu économique des zones rurales et l’état d’esprit de ses habitants permet encore le maintien ou la floraison des activités professionnelles dites « de proximité ». Ici, point de virtuel, que du réel ! Acheter ou vendre, c’est d’abord tisser des liens et faire partie de la communauté du village.
Troisième raison : les villages accueillent avec grand plaisir de futurs chefs d’entreprise synonymes de production d’activité voire même de recrutement et d’emploi. Avec un peu de chance, vous aurez droit au tapis rouge ! Sans parler des loyers souvent plus bas qu’en ville qui permettent de maîtriser plus facilement les coûts. Inévitablement et pour accueillir ces nouveaux entrepreneurs en franchise, vous pourrez mobiliser des dispositifs d’aide proposés par les collectivités locales.
Quelle franchise ouvrir dans un village ?
Qui dit village dit traditions ! Traditions culinaires ; ou encore traditions touristiques. L’histoire d’un village reste un pilier important au carrefour du passé et du présent. Le futur, lui, est davantage le résultat de son attractivité afin que les habitants historiques aient les raisons et l’envie d’y rester et puissent en accueillir de nouveaux, qu’ils soient familiers ou pas du territoire, et du terroir, en question.
Voici quelques pistes en vrac qui vous permettront d’y voir plus clair pour choisir le type d’activité commerciale qui vous ressemble et qui vous attire.
Les commerces alimentaires et la restauration sont une première piste. Ce sont des options qui, par ailleurs, encouragent et dynamisent les producteurs locaux et les circuits courts.
Une autre piste concerne les métiers en rapport direct ou indirect avec le tourisme. Les gîtes et chambres d’hôtes sont des activités d’autant plus intéressantes si vous réaménagez une ferme ou une vieille bâtisse. Ce sont des destinations de choix pour des touristes français ou étrangers. Et si vous n’êtes pas table d’hôte, ce sera l’occasion de collaborer avec d’autres commerces et professionnels du village ; et, encore une fois, de développer les liens et les services de proximité.
Que vous exerciez dans un local ou chez l’habitant, les services à la personne sont, que ce soit à la ville ou à la campagne, toujours très porteurs. Qui n’a pas besoin, plus ou moins régulièrement, d’une coupe de cheveux, d’une séance de maquillage ou d’un ourlet ?
Il est aussi possible d’avoir une activité dite « multi-services ». À vous de voir en fonction de vos souhaits. Attention cependant, à certains métiers qui demandent une qualification particulière, par exemple : boulanger, poissonnier, coiffeur ou encore esthéticienne. C’est toujours mieux de se renseigner avant.
Par quoi commencer pour ouvrir une franchise rurale ?
Comme toujours, des projets de franchise il y en a. Et comme partout ailleurs, certains d’entre eux échouent avant même d’avoir commencé, faute d’un projet bien défini.
En premier lieu, il peut être judicieux de choisir un village que vous connaissez déjà, au moins un peu. Le lieu vous sera familier et il vous sera aussi plus facile de recueillir les besoins auprès des habitants que vous connaissez déjà. Et si vous voulez partir à l’aventure, rien ne vous empêche de découvrir un village qui vous est inconnu. Dans tous les cas, une étude de marché est une étape indispensable.
Ensuite, n’hésitez pas à prendre des informations auprès des mairies. Comme déjà précisé au début de cet article, les communes sont demandeuses et incitent à ouvrir une franchise ou reprendre un commerce. Elles pourront également, en plus des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) locales vous renseigner sur les aides du territoire.
Enfin, sachez que, à l’heure de la rédaction de cet article, il est vrai que les franchises en milieu rural sont rares. Toutefois quelques-unes existent dont notamment la franchise Notre Basse Cour, premier réseau de franchise du monde agricole. Et puis après tout, pourquoi ne pas créer votre propre réseau de franchise en milieu rural ?
Alors, convaincu par la campagne ?