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Les petites cantines, une franchise sociale qui essaime

Un restaurant Les Petites Cantines pour illustrer le concept.

Nées en 2016, les Petites cantines recréent du lien social au sein des quartiers. Présentes sur tout l’hexagone, ces lieux chaleureux proposent des repas à prix libre et favorisent les rencontres.  


En 2016, la première Petite cantine est née à Vaise, un quartier lyonnais. Fondé par Diane Dupré la Tour et Etienne Thouvenot, le concept est assez simple : créer une cantine de quartier pour recréer du lien social. Un pari qui fonctionne puisque aujourd’hui on compte dix Petites cantines en France qui font partie d’un réseau national et quinze en cours de création. « Ce sont des lieux conviviaux où tout le monde met la main à la pâte », détaille Bénédicte Pachod, pilote du pôle renforcement et diffusion de l’ADN au sein du réseau national. Les Petites cantines ouvrent entre cinq à huit créneaux par semaine pour des repas à prix libre, le midi et parfois le soir. Avant chaque repas, un atelier de cuisine partagée est proposé. « Chaque lieu a un ou deux salariés, ils sont chargés d’élaborer les menus, d’acheter les produits, d’animer aussi l’endroit », explique-t-elle. 

Une franchise sociale  

Le réseau est constitué d’associations locales, créées par des porteurs de projets. Une façon d’essaimer le concept, à travers une franchise sociale : « On partage une marque, il y a des liens juridiques entre les associations locales et le réseau national », précise Bénédicte Pachod. Les porteurs de projet doivent être minimum deux pour implanter une Petite Cantine et le réseau national se base sur trois axes pour vérifier les bonnes conditions de réussite du projet : d’abord une équipe qui fonctionne bien, qui est complémentaire et qui a envie d’apprendre. C’était le cas dans l’Ain où le collectif a mis trois ans à trouver un local, mais où la dynamique était très présente et a permis au projet de se lancer malgré les difficultés. Autre point de vigilance : la mixité des usages dans le quartier. Les cantines ouvrent plutôt sur des territoires urbains, avec 20 000 habitants minimum, le plus petit territoire étant Annecy. Une Petite cantine devrait ouvrir à Mâcon et à Bruz à côté de Rennes. La pilote du pôle renforcement nuance : « Nous ne sommes pas contre ouvrir des cantines dans les milieux ruraux mais ça demanderait des façons de fonctionner différentes ». Enfin, l’équipe vérifie que l’ADN des petites cantines est bien là, et que la raison d’être du lieu est bien partagée par tous les porteurs de projets.  

Les Petites Cantines permettent de recréer du lien social
Les Petites cantines permettent de recréer du lien social © Tekoaphoto

Un modèle économique indépendant  

Les produits utilisés en cuisine viennent principalement de producteurs locaux. Un cercle vertueux, qui génère aussi des emplois sur les territoires, « assez complets » et « qui ne sont pas délocalisables ». 

Lorsque les porteurs de projets se présentent au niveau du réseau national pour ouvrir une Petite cantine, ce sont des mécènes privés qui la financent. À l’ouverture, le fonctionnement se fait grâce à l’autofinancement, comme l’explique Bénédicte Pachod : « L’idée c’est que 95 % des charges soient couvertes par le financement des repas (environ 30 couverts par créneau), la prestation dans des entreprises ou la location des locaux. Certaines associations demandent des subventions publiques, mais elles sont peu nombreuses ».  

Chaque association locale a environ 2 000 adhérents, soit pour l’instant « 20 000 adhérents sur tout le réseau. » Aux Petites cantines, les rencontres et la mixité peuvent avoir un impact plus grand que leur but initial : « Nous sommes en train de réaliser une étude sur l’impact social de nos cantines ». La responsable du pôle renforcement et diffusion de l’ADN du réseau indique qu’un des résultats de l’étude n’était pas « prévu » : « Retrouver une sociabilisation a permis à certains et certaines de retourner vers l’emploi ».  

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