[Parole d’expert] Se lancer dans une franchise est une aventure entrepreneuriale prometteuse qui demande une préparation minutieuse.
Daniel Kessous, expert-comptable et commissaire aux comptes spécialisé en franchise au sein du cabinet Cecca, accompagne les futurs franchisés dans toutes les étapes de leur projet. Il livre ses conseils aux futurs candidats à la franchise pour sécuriser leur engagement, analyser la rentabilité de leur future activité, bâtir un business plan solide et convaincre les banques.
Quel conseil souhaitez-vous prodiguer aux futurs franchisés ?
Daniel Kessous : Je recommande vivement de solliciter l’accompagnement d’un professionnel spécialisé en franchise avant toute signature. La validation préalable du contrat par un avocat ou expert-comptable est indispensable. Cela permet de garantir la conformité et l’équilibre des termes du contrat, tout en évitant les risques potentiels liés à des clauses défavorables.
Quelles informations clés doit-on absolument vérifier dans le DIP avant de signer avec un franchiseur ?
Daniel Kessous : Il est essentiel d’examiner attentivement les éléments suivants dans le Document d’Information Précontractuelle (DIP). À savoir, la solidité financière du franchiseur. Pour cela, il convient d’analyser ses bilans financiers et son historique de performance, mais également les conditions contractuelles. Le candidat doit étudier les droits d’entrée, les redevances, les conditions de résiliation et les obligations du franchiseur. Enfin, il doit analyser le réseau, c’est-à-dire vérifier les performances des franchisés existants et recueillir des retours sur leur expérience au sein de l’enseigne. Une lecture attentive de ces informations vous permet de prendre une décision éclairée et de limiter les risques.
Quels sont les points financiers à analyser pour évaluer la rentabilité de la franchise ?
Daniel Kessous : Le futur franchisé doit examiner la santé financière du franchiseur et l’historique des éventuelles faillites au sein du réseau. Il doit également s’intéresser à sa croissance : un développement régulier (ex. ouverture de 20 points de vente par an sur un réseau de 100) est un bon indicateur. Enfin, il doit s’assurer des performances des franchisés actuels. Il faut pour cela analyser leurs bilans financiers et vérifier les taux de réussite. Cette analyse approfondie l’aidera à évaluer la viabilité de son investissement.
Quels sont les éléments à intégrer dans le business plan ?
Daniel Kessous : Le business plan doit inclure une analyse du marché local et de la concurrence, une présentation des besoins opérationnels (équipements, ressources humaines, besoins en fonds de roulement) et des prévisions financières détaillées (investissements initiaux, charges, chiffre d’affaires prévisionnel, marge, seuil de rentabilité). Le franchisé doit collaborer avec son expert-comptable pour bâtir un compte prévisionnel réaliste sur 3 à 5 ans, en s’appuyant sur les indicateurs fournis par le franchiseur.
Quel apport initial les banques demandent-elles ?
Daniel Kessous : Les banques exigent généralement un apport personnel de 20 à 30 % de l’investissement global. Pour optimiser ses ressources, le franchisé doit limiter cet apport au strict nécessaire, en transférant une partie du risque à la banque et en conservant de la trésorerie pour les besoins futurs. Il est également utile de rechercher des dispositifs d’aide à la création d’entreprise disponibles localement.
Comment réussir à convaincre les banques pour un prêt ?
Daniel Kessous : Un dossier bancaire solide, comprenant le business plan, le prévisionnel d’exploitation et les statuts juridiques, est essentiel. Le franchisé doit également fournir un CV détaillant ses compétences et expériences pertinentes. Pour convaincre, il est crucial de démontrer la rentabilité du projet sur le long terme en s’appuyant sur des données concrètes et sur les indicateurs fournis par le franchiseur.
Quel statut juridique doit envisager un franchisé ?
Daniel Kessous : Nous recommandons généralement deux options : la SARL, qui est idéale si le franchisé souhaite se verser un salaire élevé, grâce à une meilleure optimisation des cotisations sociales. Et la SAS, qui est préférée pour sa flexibilité statutaire et son régime président assimilé salarié, si le franchisé privilégie un statut de salarié. Le choix dépend des priorités de l’entrepreneur, notamment en matière de rémunération et de protection patrimoniale.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(vérifié par notre rédaction)
Voici résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : l’importance d’analyser la solidité financière du franchiseur pour les futurs franchisés.
Accompagnement professionnel : Il est fortement recommandé de consulter un expert spécialisé dans le concept de la franchise avant de signer un contrat, et ce, dans tout secteur d’activité. La validation par un avocat ou un expert-comptable aidera à éviter les clauses défavorables et à garantir l’équilibre des termes.
Analyse du Document d’Information Précontractuelle (DIP) : Les candidats doivent vérifier la solidité financière du franchiseur, analyser ses bilans sur un long terme, ses performances passées, ainsi que les droits d’entrée et les redevances. Une étude minutieuse des franchisés existants est également un outil essentielle pour éviter les mauvaises surprises.
Évaluation de la rentabilité : Il est crucial d’examiner la santé financière du franchiseur, son rythme de croissance et le taux de réussite des franchisés actuels afin de déterminer la viabilité de l’investissement et la stratégie de développement.
Élaboration d’un business plan solide : Le business plan mis à disposition doit comprendre plusieurs indicateurs clés : une analyse du marché, des prévisions financières précises et une description des besoins opérationnels. La collaboration avec un expert-comptable est conseillée pour établir un compte prévisionnel réaliste sur 3 à 5 ans.
Convaincre les banques : Pour obtenir une aide financière, l’ensemble des futurs franchisés doivent présenter un dossier bancaire robuste sur le long terme, incluant un business plan convaincant et un CV détaillant leurs compétences. Les banques exigent généralement un apport personnel de 20 à 30 % et privilégient les projets et actions rentables, soutenus par des données concrètes.