La franchise : « un dispositif qui a fait ses preuves »

André Billar, responsable franchise à la Banque Populaire.

[Parole d’expert] André Billard, responsable franchise chez Banque populaire, explique pourquoi ce modèle séduit les établissements financiers.


La Banque populaire est numéro un sur le marché de la franchise, avec un portefeuille clients qui réunit 50 % des franchiseurs et 25 % des franchisés implantés sur le territoire français. Autant dire qu’André Billard, son responsable commerce et franchise, a quelque autorité pour parler de ce secteur. Selon lui, les garanties offertes par l’appartenance à un réseau représentent un atout non négligeable pour décrocher un prêt dans le cadre d’une création d’entreprise de commerce

Le contexte économique actuel est-il propice à un projet de création en franchise ?

André Billard : Sur une période de cinq ans, le taux d’échec de ce concept se révèle inférieur de 20 % à la création d’un commerce “classique”. Le risque est moins élevé car il s’agit de déployer un modèle qui a déjà fait ses preuves ailleurs, qui est connu des consommateurs, et qui bénéficie de l’expérience et du soutien du franchiseur et des autres franchisés. C’est pourquoi les banques subventionnent plus aisément ces projets car elles possèdent des éléments de comparaison tangibles pour valider un chiffre d’affaires prévisionnel, par exemple.

Comment choisir un établissement bancaire pour financer son projet ?

André Billard : Il faut s’adresser à un établissement spécialisé. De nombreux refus s’expliquent par le fait que certains banquiers connaissent peu ou mal le monde de la franchise. Ces derniers ont tendance à prêter à des porteurs de projet qui appartiennent au sérail, selon une logique où il serait nécessaire d’être boulanger pour ouvrir une boulangerie. Or, la moitié des projets en franchise émanent de salariés en reconversion. 

Quels conseils donneriez-vous à un futur franchisé pour préparer son entretien avec un conseiller bancaire ?

André Billard : Il doit impérativement être accompagné par un expert-comptable, un professionnel qui fournira les chiffres les plus précis possible, posera les bonnes questions sur les achats, le chiffre d’affaires, le panier moyen… L’expert-comptable établira également le plan de trésorerie adéquat pour faire face aux éventuelles difficultés à venir. 

Quels arguments faut-il avancer pour défendre le choix d’un franchiseur devant le banquier ?

André Billard : Quand le porteur de projet s’adresse à un franchiseur, ce dernier lui remet le document d’information précontractuelle (DIP), qui comporte de nombreux éléments sur son enseigne : des chiffres économiques, mais aussi l’historique et tous les détails du futur contrat de franchise qu’ils passeront ensemble. Le DIP est l’élément principal qui déterminera l’obtention d’un prêt, car il permet de connaître la liste des points de vente ainsi que les sorties du réseau lors des dernières années. Le banquier s’intéressera également à l’ancienneté et à la santé économique du franchiseur. La validation du dossier pourra être plus complexe avec une enseigne récente.

De quel apport financier personnel minimum faut-il disposer ?

André Billard : En moyenne, le franchiseur exige du candidat à la franchise 30 % du budget global en apport personnel. Ce budget est souvent complété par des organismes qui proposent des prêts d’honneur comme le Réseau Entreprendre, France Active, Initiative France… Près de 80 % des créateurs souscrivent un emprunt pour financer leur projet de créer une entreprise en franchise.

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