Atol Les Opticiens est entré au capital de la startup Zac, spécialisée dans le reconditionnement des montures. Un partenariat stratégique pour la coopérative et la jeune pousse. À elles deux, elles entendent démocratiser les lunettes de seconde main.
Certains chiffres parlent d’eux-mêmes. D’après une étude Odoxa de 2024, 47 % des Français se déclarent prêts à choisir des lunettes reconditionnées. Et quand on sait qu’à l’aune de 2050, la moitié de la population mondiale sera myope, cette tendance a un réel potentiel de développement.
Désireuse de construire une filière durable de la seconde main dans l’optique, la coopérative Atol est ainsi entrée au capital de Zac, une startup lilloise pionnière du reconditionné. « Aujourd’hui, la consommation durable devient une priorité pour près de la moitié des Français. De plus en plus de clients sont sensibles à l’impact environnemental de leurs achats. Le marché est mûr mais il faut que le reconditionné soit bien fait : contrôlé, traçable, fiable. Un nouveau modèle est possible » affirme Eric Plat, PDG d’Atol.
La coopérative n’en est pas à son coup d’essai en matière d’engagement responsable : dès 2005, bien avant la démocratisation du Made in France, elle avait déjà relocalisé une partie de production en France. Aujourd’hui, 65 % de ses montures sont fabriquées en France.
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Déploiement des lunettes reconditionnées progressivement dans les 795 magasins
Cette entrée au capital, dont le montant et la prise de participation ne sont pas communiqués, va permettre à Atol de proposer une offre de lunettes reconditionnées dans ses 795 magasins. « Le déploiement se fera de manière progressive d’ici à cet automne. Nous finalisons actuellement un modèle opérationnel qui comprend des outils de collecte, de logistique et de traçabilité. Notre site logistique de Beaune, qui traite déjà plusieurs milliers de colis chaque jour, jouera un rôle central dans cette stratégie. Il permettra de garantir une gestion efficace des flux » poursuit Eric Plat qui se dit habitué à accompagner des projets entrepreneuriaux, au-delà du simple soutien financier. « C’est une alliance de sens, mais aussi une réponse concrète aux enjeux environnementaux et sociaux de notre secteur » insiste le PDG.
Un partenariat de sens entre la coopérative et une start up qui “recycle” les lunettes
De son côté, Zac voit dans cette levée de fonds des avantages non négligeables en termes d’expérience terrain, de structuration logistique et commerciale. « Nous cherchions des capitaux pour nous développer et passer à la vitesse supérieure en termes de distribution. Plutôt que de créer de nouveaux magasins, ce qui n’est pas très écologique, nous avons trouvé opportun de nous appuyer sur un réseau qui possèdent déjà des points de vente » explique Ophélie Vanbremeersch, fondatrice de la startup qui travaille avec l’entreprise de réinsertion professionnelle, Vitamine T à Lesquin (59), pour la partie reconditionnement et remise en état des lunettes. La jeune entrepreneure, engagée depuis son lancement en 2020, s’est particulièrement reconnue dans les valeurs d’Atol. « Le fonctionnement en coopérative, sur le principe d’un homme – une voix, correspond à 100 % à mes valeurs. Je ne cherchais pas des financiers, mais des associés avec la même philosophie humaine. Cela a tout de suite matché entre nous et la levée s’est faite en trois semaines » révèle la jeune femme qui reste PDG de Zac et libre de ses actions.
Souplesse des prises de décisions dans les coopératives
Cette liberté est propre aux coopératives : les adhérents, actionnaires, participent et décident collectivement de la politique et de la gouvernance du réseau. Ce qui laisse davantage de souplesse dans la prise de décisions. « Être une coopérative nous donne une vraie agilité puisque nous n’avons pas d’actionnaires. Nous sommes libres de nos décisions, mais surtout, cela nous permet de construire des projets avec du sens, en concertation avec le terrain » renchérit Eric Plat.
Les opticiens de la coopérative, investis localement, sont impatiens d’implanter la nouvelle offre. « Ils attendent cela depuis plusieurs années. Le projet a été extrêmement bien accueilli par les adhérents que j’ai pu rencontrer » conclut Ophélie Vanbremeersch.
Notre résumé en 5 points clés par L’Express Connect IA
(Vérifié par notre rédaction)
Voici un résumé en cinq points clés de l’article sur le sujet : Atol investit dans les lunettes reconditionnées.
Atol s’associe à la startup Zac : Atol Les Opticiens a pris une participation dans Zac, une startup spécialisée dans le reconditionnement de montures, dans le but de démocratiser les lunettes de seconde main.
Un marché en plein essor : Une étude de 2024 révèle que 47 % des Français seraient prêts à acheter des lunettes reconditionnées. Cette tendance, couplée à la croissance de la myopie, offre un fort potentiel pour ce marché.
Lancement progressif dans les magasins : Le partenariat permettra à Atol d’introduire des lunettes reconditionnées dans ses 795 magasins, avec un déploiement prévu progressivement d’ici cet automne. Des outils logistiques et de traçabilité sont en préparation.
Collaboration durable et écologique : Zac bénéficie de l’expérience d’Atol en matière de distribution et de gestion logistique. Le modèle repose sur des valeurs communes, notamment l’impact environnemental et social, renforcé par l’utilisation de réinsertion professionnelle.
Souplesse et agilité des coopératives : Le modèle coopératif d’Atol permet une prise de décision rapide et flexible, sans pression d’actionnaires externes, ce qui favorise des projets responsables et ancrés dans des valeurs humaines partagées.











